Innovation : la technologie n’a pas le monopole
L’innovation, tout le monde en parle parce que c’est un mot à la mode. Mais comme tout les mots trendy on y met un peu tout ce qui fait envie. En avril 2015, la journée « les chemins de l’innovation » organisée par l’Observatoire COM MEDIA et le Comité Richelieu dans la pépinière de Start-up : « le village by CA » a permis de redorer le blason d’un mot quelque peut éculé. Voici un petit retour sur la conférence intitulée : « L’innovation ce n’est pas que de la technologie ».
Une chose est sûre la créativité, si elle est nécessaire, ne suffit pas en soit. Un bel objet au design léché ne sera pas innovant pour autant. Pour de venir une véritable innovation, il faut que cette créativité aboutisse à une utilité pratique et concrète, elle peut donc être technologique (brosse à dent connectée) ou un service (Blablacar). Au-delà de la définition un peu radicale de Lewis Duncan : « l’innovation consiste à transformer des idées en factures. », l’innovation implique une action, l’application concrète d’une idée issue de l’imagination et une réalisation qui provoque un changement avec une amélioration. Pour une entreprise cela revient à créer une nouvelle solution à une problématique qu’elle soit ancienne ou nouvelle. Faire de la compétitivité, améliorer les produits pour développer le business. Si ce mot est aussi utilisé, c’est tout d’abord parce que Internet a rendu l’innovation universelle et donc indispensable pour les entreprises souhaitant survivre.
La révolution numérique impose de nouveaux paramètres comme le temps réel, le mouvement perpétuel et donc la fin des acquis, des leaderships établis : plus rien n’est définitif. Pour surfer sur son marché l’entreprise doit se remettre en cause en permanence sous peine de se faire « uberiser » du jour au lendemain. C’est un aspect qui est difficile à envisager pour certains qui ne voient pas pourquoi ils devraient modifier une recette qui a toujours fonctionné ou qui fonctionne fort bien actuellement.
Pourtant la transition digitale (aussi tarte à la crème que l’innovation soit dit en passant) impacte le monde entier. Mais cette grande transition se diffuse de manière insidieuse et c’est bien là le danger, car bien avant d’atteindre directement l’entreprise, elle s’immisce discrètement au sein de son écosystème auprès des clients, des fournisseurs, des donneurs d’ordre, des inflenceurs…
Or ce n’est pas l’entreprise qui change, c’est un système entier qui lui impose un changement. Face à un écosystème en pleine évolution (parfois encore discrète), il faut d’urgence se demander comment moi, entreprise, je vais m’adapter, faire mieux pour moins cher ? Car aucun retour en arrière n’est possible.
Le secteur de la communication est très concerné par cette mutation. Dominique Scalia, Président de l’Observatoire Com Média s’est montré préoccupé par la situation du secteur. Frédéric Bedin, Président de HopscotchGlobalPR group s’est révélé plus optimiste. Pour lui la filière doit réinventer son modèle économique : « le secteur de la communication vit sa révolution Shumpeterienne, c’est une formidable opportunité d’innovation au sein de laquelle, les média, les agences et les annonceurs (entreprises) doivent réinventer leur relations financières. ». Ce qui pourrait rejoindre une citation de Peter Druker : "l'innovation systématique requiert la volonté de considérer le changement comme une opportunité". Or apprivoiser le changement implique un état d’esprit adapté, agile, mobile, curieux, une capacité à poser un regard différent à penser en dehors des schémas classiques (Out of the box) et beaucoup d’humilité… Personnellement, je pense que l’innovation est un état d’esprit, un mode de pensée qui repose sur la créativité et l’imagination, en bref : les ressources du cerveau droit ce qui signe le déclin de la pensée cartésienne (grande fierté française) plus du tout adaptée au monde de l’ère digitale.
Violaine Champetier de Ribes @VioChamp
Communication personnelle de dirigeant(e)s
Pour en savoir plus : www.lemeunierquidort.com