LA TRANSFORMATION DIGITALE DU MAROC A SURTOUT BESOIN D’EXÉCUTION

LA TRANSFORMATION DIGITALE DU MAROC A SURTOUT BESOIN D’EXÉCUTION

Retour sur mon interview dans CIO Mag Novembre / Décembre 2017 N°49.

Docteur en informatique, consultant et formateur d’entreprises et administrations marocaines sur les TIC, Salah Baïna déploie, dans cet entretien accordé à CIO Mag, son expertise sur les atouts, les failles et besoins de la mutation numérique du Maroc.

L’administration publique marocaine peine à intégrer le numérique dans son offre de services. De fait, le Maroc est passé de 0,5060 point à la fin 2013 à 0.5186 point en 2016, dans l’indice e-Gov des Nations Unies intitulé «E-gouverne- ment à l’appui du développement durable”. Ces chiffres laissent penser que ce pays peut obtenir un meilleur score dans la gouvernance électronique. Car malgré le retard constaté, tout porte à croire que la volonté politique ne manque pas. En plus, plusieurs clignotants sont au vert.

Synonyme de la détermination à faire mieux. Les atouts numériques du Maroc sont nombreux : la pénétration d’Internet au niveau des foyers, qui est passée de 14% en 2008 à 39% en 2012 ; « des investissements conséquents pour mettre à niveau l’infrastructure IT » et des subventions gouvernementales accompagnant les PME dans la transition digitale. D’autres exemples énumérés par Salah BaÏna : le programme « Moussanada TI » qui a permis à 295 entreprises de s’équiper en systèmes d’information professionnels entre 2008 et 2013, et le programme « INFITAH » grâce auquel plus de 3000 dirigeants de PME ont pu obtenir des permis numériques.

Salah Baïna fait également référence au prix national de l’administration électronique « E-mtiaz » comme un autre témoignage de la détermination du Maroc à mieux se positionner dans le domaine des TIC. Ce prix est attribué annuellement pour stimuler « l’émulation entre les différents acteurs publics en matière de développement des services publics électroniques ». Il permet, en outre, de « distinguer les projets et initiatives d’e-administration qui réussissent, de les faire connaître et aussi de récompenser les efforts fournis par les équipes qui portent ces projets ».

Pour Salah Baïna, le Maroc bénéficie également d’un autre atout essentiel pour sa transformation numérique, en la personne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui représente le « plus haut sponsoring » dont jouit le Royaume pour évoluer. Dans ses discours, Sa Majesté a effectivement « incité l’administration publique à faire le choix de l’administration numérique, tant le rôle de cette mutation est importante dans la résolution des problèmes dont souffrent les services publics marocains. À savoir, la désorganisation, la corruption et l’éloignement du citoyen ». Dans la dynamique de son développement, le Maroc peut compter sur certains services qui multiplient les initiatives pour s’approprier la révolution numérique. Parmi eux, Salah Baïna mentionne les services privés et publics dans les secteurs de la finance, la santé, l’agriculture, la construction et le bâtiment. « D’autres projets en cours de déploiement sont également porteurs de grande valeur ajoutée pour le citoyen ; on peut citer à titre d’exemple le portail www.watiqa.ma : un guichet électronique de commande de documents administratifs », a-t-il ajouté.

Pour une transformation réussie

Poursuivant, Salah Baïna n’a pas manqué de souligner que des efforts sont encore à fournir pour gravir des paliers. « Pour l’instant, nous sommes encore loin de la transformation digitale généralisée ; l’administration et l’économie marocaines restent souvent à distance de l’Internet et de ses canaux. Si certains services et certaines entreprises sont engagés sur des projets de transformation, ce n’est pas encore le cas pour tous ; l’accompagnement des entreprises et la démocratisation de l’accès à Internet contribuent à la mise à niveau des infrastructures technologiques indispensables pour la transformation digitale ».

À l’évidence, l’espoir d’un meilleur positionnement du Maroc sur le plan numérique est d’actualité face à une « promesse digitale et très allé- chante ». C’est en tous cas ce qu’en pense Salah Baïna. Actif sur la scène numérique marocaine, il évoque « l’avènement de l’Agence du Développement du Digital, et la Stratégie Maroc Digital 2020 ». Deux projets d’envergure nationale qui ambitionnent respectivement la mise en œuvre de la stratégie de développement des investissements dans le domaine de l’économie numérique ; la présentation de résolutions de nature à améliorer les conditions de développement de l’économie numérique ; la réduction considérable de la fracture digitale ; la connexion de 20 % des PME et la digitalisation de 50% des démarches administratives.

De l’audace et de l’innovation

Pour y parvenir, il faut s’armer de courage et faire preuve « d’audace et d’innovation », assure notre interlocuteur. Et surtout, il faut aller de l’avant ; l’erreur est humaine ; voilà pourquoi le Gouvernement a besoin de plus d’agilité dans ses démarches de digitalisation.

Selon lui, cette transformation a aussi, surtout besoin d’être mise en œuvre. La transformation digitale du Maroc a certes besoin d’une stratégie mais elle a surtout besoin d’exécution. Il y a un temps pour la stratégie et un temps pour le passage à l’action.

Acculturation et formation

Il préconise, en outre, l’acculturation au Numérique. Que faut-il comprendre ?

La mutation numérique n’est pas qu’une histoire d’infrastructures, de solutions acquises ou d’outils installés ; c’est aussi un changement de culture et d’état d’esprit. Transformer les process ne servirait à rien si l’acculturation de l’entreprise avec le digital n’est pas effectuée . Si le digital est bien intégré, il « peut aboutir à la production de nouveaux services à valeur ajoutée pour le consommateur (client/citoyen), et pourquoi pas à la création de nouveaux business model ». Faute de quoi « la transformation sera juste l’occasion de remplacer d’anciens outils par de nouvelles solutions numériques sans pour autant répondre à toutes les attentes des consommateurs ».

Salah Baïna a aussi mentionné « la formation et l’engagement des ressources humaines » comme « facteurs clé de succès dans ce chantier de digitalisation ». Pour lui, « la transformation digitale de toute une société a également besoin d’initiatives pour encourager l’entrepreneuriat dans les nouvelles technologies et la création de startups capables de proposer des solutions innovantes pour faire avancer la révolution qui est en marche ».

Rick Tolan

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6 ans

Vraiment. s’il un société peut transformer, pourque n’est pas les compagnies?

Hassan HAMDOU

Conseiller Emploi Dominante Accompagnement 📚👨💻📊

6 ans

Est-ce un problème de moyens d’actions ou tout simplement un problème de volonté ?

Mohamed MAMAD

Associate Professor Of Industrial Management and SCM / International Consultant

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Mohammed Qmichchou

Full Professor | Digital Marketing Enthusiast

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