LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE OU DIGITALE, QU’EST CE QUE C’EST ?
A l’image de la révolution industrielle qui a profondément modifié la société du XIXème siècle, la transformation digitale des entreprises bouleverse notre société actuelle.
Elle fait désormais partie intégrante de notre quotidien et surtout elle est amenée à se développer et à s’intensifier dans les prochaines années. Entreprises, employés ou clients, personne ne peut y échapper.
Mais qu’est-ce vraiment la transformation digitale ou numérique ?
LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE C’EST QUOI SELON LA CIGREF ?
Une étude sérieuse et structurée sur le sujet vient enfin de voir le jour en mars 2018 et est l’œuvre du CIGREF qui a fait travailler un groupe de travail sur le sujet.
L’étude commence par poser une question trop souvent passée sous silence : comment qualifier un projet de transformation numérique ? Car si tout le monde parle et fait de la transformation numérique il est vrai que le périmètre et la profondeur des projets varie radicalement selon les personnes et les entreprises.
Pour le CIGREF un projet de transformation numérique est d’abord une stratégie d’entreprise et ensuite sa déclinaison en projets numériques. On voit encore trop souvent des projets de transformation devoir s’accommoder de la stratégie d’entreprise, cohabiter avec elle voire devoir supporter une stratégie mise en place préalablement. La transformation c’est la stratégie, le numérique c’est son exécution.
UN BOULEVERSEMENT INDUIT PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES
La transformation digitale, que l’on appelle parfois aussi transformation numérique, désigne le processus qui permet aux entreprises d’intégrer toutes les technologies digitales disponibles au sein de leurs activités.
La transformation digitale n’est pas un concept nouveau puisqu’il existe depuis l’essor d’internet. La banalisation de l’email dans le quotidien des salariés est l’un des exemples les plus évidents de cette révolution technologique dans l’univers de l’entreprise.
TRANSFORMATION DIGITALE, UN DÉFI ACTUEL MAIS AUSSI FUTUR
À peine 31 % des chefs d’entreprise en France considèrent la transformation numérique comme une véritable opportunité.
Pourtant comprendre les mécanismes et les enjeux de la transformation digitale est nécessaire pour toutes les entreprises qui souhaitent développer leurs activités.
Car la transformation digitale est en perpétuel mouvement ; elle ne semble pas vouloir s’arrêter, ni aujourd’hui, ni demain.
Développement du Cloud, de l’internet des objets, du smart data, de la santé connectée, de l’impression 3D, de la réalité virtuelle ou bien encore de la robotique collaborative, autant de concepts technologiques qui dessinent notre vie future.
C’est à l’homme de s’adapter aux nouvelles technologies et non l’inverse. Bercées dans le monde des nouvelles technologies, les générations futures ne devraient pas ressentir la transformation digitale ; du moins pas autant que les salariés d’aujourd’hui.
Chacun d’entre nous doit être prêt à franchir le pas s’il ne veut pas rater le train qui passe, celui de la transformation numérique…
LA FORMATION POUR ABORDER LE DIGITAL EN ENTREPRISE
La formation est un des axes sur lesquels il faut absolument compter pour mettre à niveau l’ensemble de ses collaborateurs, notamment ceux impliqués en première ligne de la transformation numérique de l’entreprise. Les formations sont par contre très nombreuses et les centres dispensant les cursus liés au digital sont eux aussi également nombreux.
Il s’agit donc ici d’un travail minutieux que les RH doivent revêtir en interne, pour diriger le personnel en fonction des besoins indispensables. L’utilisation des outils digitaux, le big data, le management de projet, le management de l’innovation et la transformation digitale en elle-même sont des sujets à évoquer quand il s’agit de mutations internes.
On peut considérer que l’ensemble des formations traitant du digital au sens large peut être potentiellement utile à tout collaborateur d’une entreprise selon son avancée en matière de transformation.
COMBIEN ÇA RAPPORTE ?
Ne nous voilons pas la face : on peut dire tout ce qu’on veut sur la transformation digitale, au moment d’engager les moyens nécessaires la question de « qu’est ce que ça rapporte ? » se pose toujours. Et elle n’est pas facile à traiter tant la valeur de la transformation numérique est un sujet encore largement en friches dans nombre d’organisations.
Ce qui nous amène à une dimension trop souvent négligée par les entreprises qui au lieu de se demander « combien ça rapporte si je fais » devraient aussi se demander « qu’est ce que je risque si je ne fais pas ». Le ROI c’est bien mais le RONI (return on non investment) peut aussi aider à ouvrir les yeux.
LA TRANSFORMATION C’EST LA STRATÉGIE D’ENTREPRISE, LE NUMÉRIQUE SA DÉCLINAISON.
Le CIGREF introduit également une discussion nouvelle mais pas inutile sur la notion même de projet. Le numérique s’accompagne le plus souvent par l’abandon des approches projet traditionnelles (cycle en V) pour des approches en « continuous delivery » (agilité) qui met à mal l’idée du projet telle qu’on en a l’habitude, notamment dans les directions informatiques. Cela se rapproche d’ailleurs de ce qui précède : si la transformation c’est la stratégie alors elle n’est plus un projet mais la norme et est donc une activité permanente.
Pour le CIGREF 7 critères permettent de qualifier un projet numérique :
1°) La vision : forcément stratégique et portée par le Comité exécutif
2°) La transformation du métier : avec une approche par les processus de l’entreprise et en prenant en compte les relations avec l’écosystème.
3°) Les méthodes : test and learn, le droit à l’échec, initiatives jetables, expérimentation, agilité, collaboration entre les projets.
4°) Pilotage : avec notamment la mise en place d’un pilotage du risque adapté.
5°) Les données : elles doivent être valorisées par le projet
6°) Les technologies : le CIGREF énonce clairement qu’elles ne sont qu’un catalyseur du projet. Les grands axes sont sans surprise : social, mobile, cloud, analytics.
7°) L’appropriation par les utilisateurs : intuitivité des technologies et conduite du changement doivent être au programme.
LA VALEUR DE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE PEUT ÊTRE NON FINANCIÈRE
Le CIGREF propose ainsi une série d’indicateurs organisés autour de quatre grands thèmes (données, marketing, opérations, ressources humaines), déclinés en sous thèmes porteurs et illustrés de manière concrète.
Qui dit valeur dit retour sur investissement et qui dit investissement dit risque. Le rapport propose également une grille de lecture et d’évaluation des risques liés à la transformation numérique avec, et saluons cette approche, la prise en compte du « risque à ne pas faire ».
S’en suit la proposition d’un cadre d’analyse prenant en compte la valeur non financière des projets projets et les risques associés.
Ceux qui s’attendaient à une approche purement économique seront peut-être déçus. Mais il me semble que l’approche du Cigref qui, si elle n’élude pas la question des coûts et de la capitalisation financière, permet en se focalisant sur la valeur intrinsèque du projet et de se doter d’un outil de décision et de pilotage plus fiable que celui du pur ROI financier. Car dès lors que la technologie ne sert qu’à motoriser des projets où la dimension plus importante est le changement de business model, d’organisation, et l’humain, nous savons tous que les projections ROIstes, aussi rassurantes soient-elles, ne se vérifient que rarement dans les faits.
CE QUI CHANGE AVEC LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE
En quoi la transformation numérique diffère-t-elle de ce qui existait avant ? Voici 6 éléments de réponse qui entraînent la nécessité et l’urgence du changement.
1# DES CLIENTS PLUS AUTONOMES ET CONNECTÉS
Le numérique a changé profondément notre façon d’appréhender l’information et s’accompagne de nouvelles expériences où dominent la disponibilité et le quasi temps réel. Et le client veut atteindre rapidement un résultat.
2# LES ATTENTES DES CLIENTS AUGMENTENT PLUS VITE QUE JAMAIS
Les nouvelles expériences s’enchaînent à un rythme élevé, et les attentes des clients suivent au même rythme, ce qui entraîne un déséquilibre entre les offres et les attentes du marché, et modifie en profondeur la valeur de l’entreprise et de ses services.
3#LA TECHNOLOGIE APPORTE DE NOUVELLES CAPACITÉS COMMERCIALES
Profitant de la convergence des technologies, les entreprises saisissent de nouvelles opportunités pour changer parfois radicalement leur relation avec leurs clients. Et comment elles vont atteindre leurs objectifs via de nouvelles capacités technologiques.
4# LA FIN DE L’ENTREPRISE DU SIÈCLE DERNIER
Les entreprises du siècle dernier n’ont pas été conçues pour le numérique, mais pour un monde où l’entreprise comme le marché évoluent lentement. A l’ère du numérique, c’est l’agilité qui s’impose.
5# LES EMPLOYÉS QUALIFIÉS SONT PLUS MOBILES
Les employés qualifiés ont aujourd’hui l’avantage, leurs connaissances ont une valeur marchande, et leur mobilité ajoute de la pression. Pour façonner la culture de l’entreprise et son environnement de travail, ce n’est plus l’employeur qui a l’avantage.
6# LES MENACES CONCURRENTIELLES
Il n’a jamais été aussi facile pour une entreprise de lancer et tester une nouvelle idée. Il est au contraire aujourd’hui relativement facile de créer et fabriquer des prototypes et de les tester sur de nouveaux marchés. Les menaces disruptives peuvent ainsi provenir de concurrents agiles ou de fournisseurs dans d’autres industries qui apportent leur capacité à un nouveau marché.
LES 4 PILIERS DE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE
La transformation numérique des entreprises est l’affaire de quatre piliers indissociables : le consommateur, les entreprises, les organisations professionnelles et les pouvoirs publics.
LE CONSOMMATEUR
8 français sur 10, considèrent la révolution numérique comme une véritable opportunité économique. Pour 67%, elle présente plus d’avantages que de risques. Convaincus de la nécessité de cette transformation, les français ont massivement adopté les outils numériques. 4 français sur 10 disent ne plus pouvoir se passer du numérique.
Signe de cette consolidation, les pratiques sont désormais permanentes, multisupports et plus variées. 35 millions de français accèdent à Internet via leur mobile. 59% des possesseurs de smartphones se géolocalisent. 69% des français achètent sur Internet et 98% des 18-24 ans sont sur les réseaux sociaux. Sans compter, tous ces français, de plus en plus nombreux à vendre sur Internet ou à payer avec leur mobile. Selon Google, ces quatre dernières années, les recherches sur mobile ont été multipliées par quinze.
Les français ont atteint un très haut niveau de maturité numérique. Leur perception de cette révolution est désormais moins émotionnelle, moins concentrée sur les outils mais davantage portée sur leur valeur pratique…
LES ENTREPRISES
Une étude de Capgemini Consulting affirme que les entreprises « numériquement mûres » génèrent 26% de rentabilité additionnelle et 9% de revenus en plus par salarié.
Pourtant, à peine, 30% des chefs d’entreprises français jugent la transformation numérique comme stratégique ou essentielle. Pire, 47% estiment que le numérique est un phénomène passager.
Ces deux chiffres expliquent beaucoup d’autres. 65% des entreprises françaises ont un site web contre 75% en Europe. A peine, 25% des entreprises utilisent une solution de CRM et seulement 12% utilisent des services de Cloud contre 19% en Europe.
Même si les outils digitaux forment la brique de soutien de la transformation numérique des entreprises, cette mutation n’est pas uniquement d’ordre technologique…
Avoir un site Internet, ouvrir un compte sur Facebook ou acheter en ligne, ne fait pas d’une entreprise, une entité « numériquement transformée ». Le passage au numérique est un enjeu qui dépasse les frontières de l’entreprise. C’est un projet qui concerne toute la société, à commencer par les pouvoirs publics et les organisations professionnelles.
LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES
La transformation numérique souffre d’un handicap majeur : le faible niveau d’acculturation des dirigeants à la question numérique. Seuls, face à leurs inquiétudes, ils regardent ces bouleversements avec défiance, les deux pieds violemment appuyés sur la pédale de frein. On leur demande d’être en consonance avec leur époque, c’est à dire plus connectés et plus agiles. On leur réclame une disruption massive, une rupture irréversible avec des schémas anciens pour accélérer leur entrée dans le siècle numérique. Ont-elles été accompagnées dans ce processus contraignant, difficile et complexe ? Ni par les pouvoirs publics et encore moins par leurs organisations professionnelles.
Pilier incontournable de cette mutation, les organisations professionnelles doivent jouer un rôle actif et plus déterminant dans la transformation numérique des entreprises…
LES POUVOIRS PUBLICS
En dehors des fulgurances verbales sur la French-Tech ou sur les supposées « performances » numériques de la France, peu de choses concrètes ont été mises en place pour accompagner les entreprises à faire ce saut numérique
Les pouvoirs publics n’ont jamais pris la mesure des enjeux et des défis à relever. Selon McKinsey, le numérique pourrait engendrer une valeur économique globale, d’environ 1 000 milliards d’euros en France d’ici 2025. A ce jour, notre PIB numérique est principalement porté par les consommateurs. La contribution relativement faible des entreprises, rend incertaine cette création de valeur additionnelle.
CONCLUSION
La transformation digitale pour les entreprises est bien plus qu’une mise à jour technologique. Elle est plutôt une nouvelle manière de créer de la valeur dans un monde devenu en partie digital.
La digitalisation change la relation avec le client, transforme l’organisation interne de l’entreprise et la relation avec les parties-prenantes.
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