La Transition Attitude
Hier, je participais à une après-midi ACT organisée par l'ADEME avec le MEDEF.
Après un préambule posé par Sylvain Waserman permettant de remettre en perspective d'où l'on part (transition = piège à con, je schématise ;)) à où l'on va (transition = trop difficile). Il a rappelé que la transition c'est à la fois un avantage compétitif et une source d'opportunités pour produire mieux pour qui s'en empare. Qu'on se le dise, la Transition Attitude est un chemin gagnant.
Est-ce pour autant un chemin "pavé de roses" ?
Evidemment, c'est aussi du travail.
Mais les entreprises de la première table ronde, ADP, Sodebo, K-Line et Groupe Vyv, ont montré que c'était non seulement possible mais bénéfique pour les équipes, les relations avec les fournisseurs et l'innovation.
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Est-ce à l'épreuve du business ?
C'est d'abord une source de résilience. Travailler à la décarbonation de sa chaîne de valeurs, réfléchir à son impact sur les ressources, c'est travailler sur la sobriété énergétique et produire autrement. C'est viser l'efficacité, sachant que les énergies fossiles sont amenées à coûter de plus en plus cher, et rapidement pour nous européens qui en sommes totalement dépendants. Voilà, pour le court terme. C'est aussi se remettre en question dans une perspective de long terme. C'est envisager les parties prenantes, fournisseurs, clients, communautés et même des compétiteurs, comme la source de nouvelles coopérations pour la durabilité et pour le développement. Et cela enthousiasme les équipes ! C'est énergisant (c'était palpable dans les témoignages). Même si c'est du temps et de l'argent pour le faire, comme tout investissement. Au final, les responsables au tour de la table ronde, nous ont dit qu'il leur a fallu une année pour aboutir à des plans d'actions et fixer des jalons structurants (en plus que d'avoir une image claire de leur bilan carbone sur les 3 Scopes et la liste des priorités pour réduire les postes à l'origine des émissions les plus importantes, le plus souvent dans les achats (mais aussi donc dans la consommation de leurs produits)). Chacune de ces entreprises a défini son plan de marche. Parfois "acheté" par le/la DAF - soit pour la conformité soit pour la vision stratégique - ou en tout cas par la Direction de l'entreprise, toujours impliquée, et c'est indispensable, au risque d'épuiser le responsable RSE (ou équivalent). C'est un projet de toute l'entreprise, et même de toute la chaine de valeur.
Et après ?
Et bien, ces entreprises en redemandent. Elles ont pris le CO2 à bras le corps pour lui faire rendre gorge (là, je m'emporte sans doute un peu) et elles ont déclaré vouloir s'attaquer à leurs autres impacts sur les limites planétaires ! Formidable ! Elles embarquent les fournisseurs les plus polluants de leurs chaînes de valeurs et les accompagnent dans de véritables partenariats et éduquent les collaborateurs pour que tous soient alignés et que la route se trace pour le collectif. Elles se disent qu'il faut bien sûr aussi convaincre les clients. Comme l'a dit le président de l'ADEME, 88% des français sont convaincus que le réchauffement climatique est d'origine humaine (ouf, je me dis que les 12% restant n'ont peut-être pas bien compris la question). Ils attendent qu'on les aide à consommer et agir mieux pour l'habitabilité de la planète. C'est donc à portée de mains. Et les entreprises qui s'exprimaient hier, y travaillent avec ardeur. N'attendez pas qu'elles aient fini pour faire comme elles, car les leaders de la transition c'est maintenant qu'ils se font !