La -vraie- fin du business as usual

La -vraie- fin du business as usual

Nous y sommes. Ce que les réseaux sociaux avaient rendu possible, ce que les inquiétudes sociales et environnementales avaient initié, le coronavirus vient de l’entériner : le monde économique ne peut plus se considérer comme un acteur indépendant des communautés humaines dans lesquels il évolue, seulement dirigé par des indicateurs d’optimum financier.

Le changement est violent et fondamental. Jusqu’ici, même les meilleures volontés du monde se heurtaient aux KPI traditionnels ROIstes et tous les discours d’alerte sur les signaux faibles qui heurtaient la réputation des entreprises étaient pris à l’aune de cette compétitivité dont dépendait la survie même de l’activité économique en question.

Nous avons changé de monde. Brutalement. Du jour au lendemain le monde économique vient de découvrir qu’il était -lui aussi- à la merci d’événements extérieurs incontrôlables et imprévisibles que la seule vision d’optimum financier ne pouvait permettre de discerner en avance.

Chez Owlis, nous accompagnons depuis plusieurs années des clients touchés individuellement par ces phases de crises plus ou moins prévues et plus ou moins contrôlées. Voici, en guise de participation à l’effort collectif, quelques recommandations que nous pouvons formuler à tout notre réseau et par extension à toutes les entreprises qui se demandent quel est le plan de bataille pour passer cette vague :

  • Demandez-vous comment continuer à faire, avant de vous demander comment continuer à faire au mieux : vous êtes habitués à une organisation optimale et sans cesse repensée pour plus d’efficacité. Demandez-vous comment continuer dans le pire des cas : le télétravail est une réponse, la numérisation des équipes et des projets en est une autre, les dispositifs sanitaires encore d’autres. Tout dépend des cas. Une seule constante : la résilience. A côté du fonctionnement normal et optimum des équipes et des activités, doit naître un fonctionnement résilient qui permet de parer au plus pressé et de passer la vague.
  • Demandez-vous comment être un acteur communautaire plutôt que seulement un acteur économique : tout le monde sait que vous avez besoin de continuer à faire du chiffre et personne de sérieux ne le remet en question. Cependant dans les temps de crise, localisée comme globalisée, l’empathie et la proximité sont encore plus indispensables qu’en temps calme : d’une part parce que les audiences à qui vous vous adressez sont beaucoup plus à fleur de peau que d’habitude, d’autre part parce que le besoin d’empathie dans les périodes troublées poussera les acteurs faisant preuve de plus d’humanité sur le devant de la scène. En somme, une entreprise est partie prenante d’un écosystème humain et économique. Si en temps calme elle peut considérer que son rôle n’est que financier et de profitabilité, quand son écosystème est menacé elle l’est aussi. Et si elle se mure dans ses habitudes, elle met beaucoup plus en jeu sa pérennité. Des initiatives telles que la redirection d’une partie de la production de LVMH et de Pernod Ricard ou encore cette distillerie Irlandaise qui s’est mise à faire du gel hydroalcoolique sont des exemples. Il n’est évidemment pas possible de lister toutes les possibilités, mais les nombreux exemples de solidarité de ces derniers jours montrent bien que la sphère économique sait se montrer généreuse quand les circonstances l'exigent.
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  • Faites des scénarios : nous vivons actuellement un scénario qui nous tombe collectivement dessus auquel nous ne pouvons que réagir. En termes de gestion de crise, c’est la pire éventualité possible. Piloter à vue dans une tempête comporte beaucoup plus de risques que si on avait vu arriver l’orage. Toutefois, cette période est également une occasion d’apprendre des méthodes de résilience et de mettre en place des processus et une gouvernance du risque et de la crise pour les vagues à venir. Quelles vagues à venir ? Citons simplement ces deux-là :

Qui pense sincèrement que le confinement ne va durer -que- 15 jours ? Les discussions en cours dans la communauté scientifique parlent de 6 à 8 semaines sans s’engager fermement sur le sujet, comment pourraient-ils ?

Comment va être accompagnée la relance, si relance il y a, pour compenser les pertes de consommation de la période de crise ? La sphère économique fait ces jours-ci des plans pour passer une étape de quelques jours ou quelques semaines alors qu'il devient chaque jour de plus en plus vraisemblable que nous allons vivre des mois entiers de perturbation.

Internet a transformé le monde en un grand village et en tant qu’acteur économique, vous êtes un vendeur sur le marché. En temps normal, vanter vos produits et leurs qualités suffit puisque ceux qui vous écoutent ont les mêmes attentes que vous. Mais en temps de crise, vouloir continuer sans se préoccuper de l’orage en cours va forcément en braquer une partie contre vous. Autant que possible, proposez des parapluies !

Et en temps de crise, les entreprises ont suffisamment d’ennemis pour ne pas s’en créer de nouveaux par aveuglement.

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