L’agriculture et les territoires agricoles et ruraux en danger !
La majorité des politiques et stratégies de développement agricole visent une intensification de la production agricole. Ces politiques sont basées principalement sur l’extension des superficies agricoles, la mécanisation et l’utilisation des intrants. Dans ces politiques, la chimérique réduction de la facture alimentaire, le marché et l’appât du gain prennent de plus en plus d’importance.
De nombreuses actions menées engageant les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture l’ont été grâce à des modèles de production intensifs, voire super intensifs (grande et moyenne mise en valeur hydro-agricole, plasticulture, élevages industriels laitiers et avicoles, surpêche, pisciculture intensive..), forts consommateurs de terres, d’eau et d’intrants chimiques.
Ces systèmes qui ont donné certes de bons résultats dans d’autres pays sont aujourd’hui largement remis en cause, du fait de leurs coûts énergétiques et financiers et les effets qu’ils produisent à long et moyen terme sur les écosystèmes et sur la santé des consommateurs.
Par ailleurs, les agro-écosystèmes montagneux, steppiques et oasiens qui sont et qui seront directement touchés par les changements climatiques et la pression sur leurs réserves d’eau sont en danger. La pression va encore augmenter , notamment à la suite des grandes opérations de mise en valeur des grands périmètres irrigués et le système de grands élevages intensifs type « ranching ».
Des études spécifiques et des moyens conséquents doivent être consacrés à leur devenir et au bouleversement possible de leur micro climat.
Toutes ces politiques sont donc à revoir.
- les politiques de production/développement agricole doivent avoir un minimum d’empreinte sur le changement climatique, c'est-à-dire qu’elles doivent prouver sur le terrain la faible consommation d’énergie fossile et moindre utilisation d’engrais chimiques et de pesticides
- Elles doivent mettre en place des systèmes de culture et d’élevage respectueux de l’environnement, tels que : « l’agriculture raisonnée », la « permaculture » ou « l’agriculture biologique »
-Adapter des politiques qui valorisent la petite et moyenne agriculture familiale et paysanne et lui permettre d’accéder aux ressources techniques et financières, aux infrastructures et au marché. Cibler en priorité les petites exploitations menacées par l’augmentation de la volatilité des conditions climatiques extrêmes et donc des productions agricoles.
-La revue des politiques d’intensification et de mise en valeur hydro-agricole. Selon le FIDA et pour ce qui concerne les pays du sud, le maintien et le développement d’une production agricole en conditions de sécheresse, tout en préservant la ressource en eau, impliquent que les agriculteurs disposent de modes alternatifs de production qui leur permettent de s’assurer un revenu.
Sans cela et sans une vision prospective et stratégique qui prenne en compte le grand risque des changements climatiques, point de salut !
Expert en gouvernance locale et développement local
6 ansMerci Zoubir, tu viens de répondre à mon "inquiétude" posté dans le commentaire précédent :)