L’agrivoltaïsme : LA voie pour accélérer le déploiement du photovoltaique ?

L’agrivoltaïsme en recherche de définition?

Face aux besoins importants de foncier pour déployer les énergies renouvelables notamment le photovoltaïsme, la tendance actuelle est de faire co-exister la production agricole et la production d’électricité verte pour utiliser le foncier agricole.

L’agrivoltaïsme fait débat, certains considérant que l'installation de panneaux photovoltaïques sur des terres cultivées et d'élevage est un mauvais choix.

Il y a donc nécessité de préciser les contours de l’agrivoltaïsme pour que puissent co-exister les productions d’énergie et agricole.

Les parlementaires ont récemment évoqué que l’agrivoltaïsme devait non seulement "permettre de maintenir ou de développer durablement une production agricole", mais que les installations devaient également "fournir à la parcelle un service" pour par exemple améliorer le potentiel agricole du site, participer à l'adaptation au changement climatique ou mieux protéger les cultures contre les aléas.

Quels sont les obstacles?

Si le manque de définition précise de l’agrivoltaïsme peut entrainer des difficultés pour traiter administrativement les dossiers de demandes d’autorisation portés par les acteurs du photovoltaïque, on peut espérer que la toute prochaine loi dite d’accélération des énergies renouvelables apporte ces précisions.

En revanche, sur le terrain la convergence des inquiétudes des riverains et de la volonté de certains de ne pas faire co-exister développement de parcs photovoltaïques et agriculture fait peser des risques de contestations significatifs envers ces projets.

Les riverains sont souvent motivés par leur perception d’un changement de paysage provoqué par l’installation de panneaux qui serait incompatible avec leur cadre de vie ; ces installations peuvent revêtir plusieurs formes comme des ombrières ou des trackers.

Les opposants à l’agrivoltaïsme mettent en avant notamment le risque d’abandon de la production agricole par les exploitants sur les parcelles équipées ; le loyer perçu étant présenté comme un facteur incitant cet abandon.

Quel avenir pour l'agrivoltaime

L'avenir de l'agrivoltaïsme est prometteur, car il offre une solution pour fournir l'électricité décarbonée nécessaire pour atteindre les objectifs définis par la stratégie nationale bas carbone à l’horizon 2050 à savoir diviser nos émissions de GES (Gaz à effet de serre) au moins par 6 d’ici 2050, par rapport à 1990. 

L’agrivoltaïsme peut permettre également d’offrir des solutions pour adapter l’agriculture au changement climatique, par exemple avec de l’ombre générée par les panneaux, ou mieux protéger les cultures contre les aléas.

Cependant, cette participation significative de l’agrivoltaïsme à la transition écologique ne doit pas occulter le fait que cette activité va générer des changements importants dans les campagnes et qu’il est nécessaire d’être à l’écoute des territoires. 

En conclusion

Nous pouvons faire le pari que l’accélération de cette activité passe par une co-construction locale des projets qui concernent le monde agricole ainsi que les élus et les habitants.

Les incertitudes qui sont de plus en plus fortes sur les domaines climatiques et économiques ne peuvent être utilisées simplement comme justificatifs du développement de l'agrivoltaïsme, elles doivent être réfléchies à l’échelle locale pour trouver des solutions faisables, respectueuses à la fois des intérêts particuliers et de l’intérêt collectif lié à l'agriculture et au cadre de vie.

Philippe Vervier

Pour aller plus loin : Masterclass " L’agrivoltaïsme : LA voie pour accélérer le déploiement du PV?"

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