L'Alentejo, cette terre inconnue.
L’Alentejo, cette terre inconnue.
Moins connue que l'Algarve, cette région portugaise mérite qu'on s'y attarde.
Alentejo signifie « en dessous du Tage ». Pour s’y rendre, il faut traverser la rivière en empruntant à hauteur de Lisbonne le pont Vasco da Gama, long de 17 km. La région est la moins peuple du Portugal. Elle compte moins d’un million d’habitants pour une superficie égale à celle de la Belgique.
Je suis invité à participer à la 5-ième Conférence UNWTO consacré à l’oenotourisme, qui s’est tenue à Monsaraz début septembre. Avec 22.000 ha de vignes, qui produisent 50 % du vin portugais, en grande majorité du rouge, le choix de l’Alentejo avec son riche patrimoine historique se justifie amplement.
L’oenotourisme consiste à découvrir, en suivant les routes du vin, des régions viticoles, souvent à l’écart des circuits classiques, en s’imprégnant des traditions locales. La ruralité et l’authenticité sont les maîtres-mots. Des rencontres avec les producteurs, accompagnés de dégustations des meilleurs crus jalonnent ce circuit.
Notre guide tout au long du voyage sera Ângela Mendes de Visit Alentejo.
Le premier soir, quoi de plus agréable qu’un cours de cuisine pour découvrir les spécialités locales. Sofia Vieira, une ancienne guide touristique, nous fera déguster quelques de ses meilleures recettes, comme le migas gatas, à base de pain rassis. On préparera ce plat datant d’une époque pas si lointaine, où la région était caractérisée par une grande pauvreté et où il s’agissait d’agrémenter ce qu’on peut appeler « les restes ». On utilisera beaucoup d’huile, le beurre étant réservé aux « riches ». Le porc noir au four (porco preto), élevé en liberté et se nourrissant principalement de glands, ainsi que le pata negra, sans oublier une riche variété de fromages, sont indissociables de cette robuste cuisine régionale. www.portuguesecookingschool.com
Première halte Evora, à 130 km à l’est de Lisbonne. Capitale régionale, elle abrite une importante université fondée en 1559 par les jésuites.
Cette ville musée, riche de son Histoire, allant du Néolithique en passant par les Phéniciens, Romains et Maures jusqu’à nos jours, sera Capitale Européenne de la Culture en 2027. La Capela dos Ossos (Chapelle des Os), dans l'église de Saint- François, dont les murs sont ornés de colonnes d’ossements et de crânes, nous rappelle que notre passage sur terre est éphémère. Ames sensibles s’abstenir ! Les 8000 étudiants présents par contre donnent à Evora un air de joie de vivre et de modernité.
Le soir venu, souvent on les retrouve Praça do Giraldo, cernée d’arcades, interprétant a capella les Chants de l’Alentejo (Cante Alentejano). Ces chorales sont l’âme d’un peuple. Reconnus par l’Unesco comme Patrimoine Culturel Immortel de l’Humanité, cette ferveur vous remue les tripes.
Nous poursuivons vers Monsaraz, la perle de l’Alentejo. Une route bordée d’oliviers mène au village perché sur une colline. Il est entouré de vastes plaines, ondulant à perte de vue, avec des milliers de chênes-lièges et amandiers aux couleurs d’automne. Les petites maisons aux murs blancs, pour la plupart sans étages, aux murs épais tapissés de bougainvilliers, les ruelles en pierres de schistes raviront les nombreux touristes de passage. Dans la cour intérieure du château, les arènes sont parfois le théâtre de touradas, des corridas portugaises, sans mise à mort.
Nous rendons visite à Carmim, à Reguengos de Monsaraz, accueilli par João Caldeira, son CEO. Il m’explique le fonctionnement de la coopérative, qui réunit 970 coopérants, représentant 3.700 ha de vignes. Ils produisent 25 millions de bouteilles par an, ce qui en fait le plus grand producteur de la région. Avant de passer à table, quelques uns parmi nous, aurons l’occasion de piétiner les grappes de raisins fraîchement récoltées. La dégustation se fait accompagnée de chants de l’Alentejo. Un Bonheur ! www.carmim.eu
Ce soir, l’apéro et le dîner sont prévus à la Montimerso Skyscape Country House. De la piscine à débordement au loin on aperçoit le lac d’Alquevada, avec 250 km² le plus grand d’Europe. L’emplacement est magnifique. Les nouveaux propriétaires sont fiers de nous montrer l’intérieur design de leur établissement. A juste raison. https://www.montimerso.pt
L’air est tellement pur dans cette région, classée Dark Sky Reserve par l’Unesco, que l’observation de la Voie Lactée est garantie 250 nuits par an.
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Nuitée à la Pousada Convento de Beja, un ancien couvent franciscain. Vingt cellules de moines ont été aménagées et pourvues de tout le confort moderne. Idéalement située en plein centre-ville. https://www.pousadas.pt/en/hotel/pousada-beja
Nous découvrons Beja, l’ancienne Pax Julia, lors d’une agréable visite matinale. Fondée il y a 2500 ans et peuplée successivement par les Romains, Visigoths, Musulmans, Juifs et Chrétiens, elle a un héritage culturel impressionnant. La forteresse gothique du 13-ième siècle, avec dans son enceinte (alcaçova) l’actuelle Maison du Gouverneur et la Torre de Menagem, d’où on a une excellente vue sur la ville, mérite une halte.
Mon coup de cœur : Herdade da Malhadinha Nova à Albernoa. Il s’agit de la concrétisation d’un rêve et de beaucoup de labeur d’une famille, les Soares. Achetée en 1998 en ruine, après l’avoir restaurée et plantée des nouvelles vignes sur 80 ha, cette magnifique propriété aujourd’hui de 800 ha propose 10 chambres Relais & Châteaux et 6 villas dans un environnement bucolique.
João et son frère Paulo produisent chaque année 300.000 bouteilles de vins d’exception. Leurs enfants décorent l’étiquette de la nouvelle récolte. L’ensemble comprend également une ferme ainsi qu’une écurie avec quelques chevaux lipizzans. Le chef étoilé Michelin Joachim Koerper nous a préparé un dîner festif, servi à l’extérieur, au clair de lune, accompagné des meilleurs crus de la maison. Les vendanges venaient de se terminer, l’ambiance était au rendez-vous. www.malhadinhanova.pt
Le Centre d’interprétation Vinho da Talha (vins en amphores, pesant chacune 1 tonne et pouvant contenir 2000 l de vin) à Vidigueira clôture ce périple. On y explique comment produire un vin à la mode romaine, selon une méthode vieille de 2000 ans. Lunch à ne pas louper au Pais das Uvas. Amateurs de tradition et … de bons vins, ne pas s’abstenir ! http://adega-restaurante.blogspot.pt
L’Alentejo est une terre encore trop méconnue du grand public, avec un tourisme rural en pleine expansion. Un réel paradis, pour les randonneurs et amateurs de bonne chère et d’excellents vins, vous attend. www.portuguesewines.com
Plus de renseignements via http://www.visitalentejo.pt
* Article publié dans le DHMag du 3 octobre 2021
JOURNALIST / FOTOGRAAF bij TRAVELLING NEWS/UBJET
3 ansHierover heb ik ook een reportage gemaakt in Traveling News. Mooie streek en prachtige steden .
Independent Consultant and Researcher : Humatitarian and Human Right issues,
3 ansOn dirait le parfait endroit pour retraite et méditation pour nous rappeler à la réalité après la pandémie avec ces skeletons: “poussière que nous sommes qu’ importe la religion.”N’y sont ils pas tous passés par là les juifs , les musulmans , les chrétiens ...et ces cranes décoratifs... Marc, admirablement ton article fait reflechir et amène à apprécier une vie simple bourrées de bonnes leçons pour bien vivre: piétiner les grappes de raisins comme exercice, apprecier les restes qui font de bons plats et… et…Je pense à visiter L'Alentejo
Freelance Writer & Content Manager Group Communications Proximus
3 ansMooie streek, mooi artikel. Wordt tijd dat we eens afspreken...