L'Anneau qui n'a finalement jamais été...

Introduire un peu d'art public dans le parc Maisonneuve? Pourquoi pas?

Notre publication dans les réseaux sociaux d'ELEMA la semaine dernière au sujet du projet malheureusement avorté de L'Anneau des Montréalais proposé dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal a suscité tellement d'engouement que voici un récapitulatif de la part de Roberto Wilson, l'instigateur du projet :

"Sur la foi des réactions suscitées par la publication du post d’ELEMA et de Martin Houle sur L’Anneau des Montréalais, je vous donne ici les grandes lignes de ce projet original.

J’ai conçu ce projet au printemps 2015. C’est une initiative personnelle. Je souhaitais doter Montréal d’un legs exceptionnel, d’un legs unique au monde, d’un témoignage sans précédent de sa collectivité à l’occasion du 375e anniversaire de sa fondation. 

C’est Michel Lafond, qui avait accepté de m’accompagner dans ce projet d’un point de vue stratégique et de partenariats, qui m’avait introduit à Stéphane Laurin de TKNL et qui lui m’avait recommandé de contacter Ad Hoc Architectes, une jeune firme d’architectes qui l’avait beaucoup impressionné. J’ai ainsi rencontré Jean-François St-Onge à l’été 2015 et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que Jean-François et son équipe ont embarqué dans ce projet un peu fou. Et c’est véritablement Ad Hoc qui fit de mon symbole d’anneau géant, un véritable volume, une forme fluide et continue, torsadée et relevée à deux endroits, créant de larges arches pour laisser entre les visiteurs en son centre. Une fois l’œuvre cristallisée, nous nous mîmes en frais de lui trouver un endroit pour l’installer. Nous souhaitions l’installer dans un des six grands parcs urbains de Montréal pouvant accueillir une structure de 71 mètres de diamètre et 221 mètres de circonférence soit l’équivalent d’un demi-terrain de football. Notre choix s’arrêta sur le parc Maisonneuve, dans cet axe à trois volets constitués du parc olympique et du Jardin botanique. Parallèlement et à l’aide des nombreux contacts professionnels de Jean-François, nous avons pu mettre sur pied une équipe de rêve qui allait nous aider à réaliser ce projet unique et sans précédent. C’est là que Martin Houle et Félix Bédard d’ELEMA (pour le volet ingénierie de structure) rentrent en scène, suivi de Maxime Lacombe de Lumenpulse (pour l’éclairage), Marc-André Ravary des Entreprises LS (pour la réfrigération de l’anneau de glace), Carmela Martinez de MP Repro (pour l’impression et l’installation des 375 000 autoportraits qui allaient orner la structure), Charles Cantin de Mirego (pour la conception et la réalisation de l’application mobile de prise des photos et du site web du projet), Michel Gosselin de Marmen (pour la fabrication de la structure en aluminium), Jean-Michel Bisaillon de Carbonic (pour l’ingénierie mécanique et électrique), Jean-François Desgagnés de Frare & Galant (pour la construction de l’infrastructure et la gestion de projets) et l’Équipe Laurence (pour l’ingénierie civile). Bref toutes des grandes pointures pour assurer de mener à bien ce gigantesque projet.

Le projet avait été conçu pour s’autofinancer à hauteur de 75 % par le biais de la vente des 375 000 autoportraits. La portion restante de 25 % était offerte à un grand partenaire qui donnait ainsi son nom à L’Anneau pour des générations à venir. La Ville de Montréal de son côté, cédait le terrain sur lequel allait être installé L’Anneau alors que celui-ci lui était rétrocédé à l’occasion d’un grand événement de clôture des célébrations entourant son 375e anniversaire de fondation. Je reprends ci-joint l’argumentaire du document de présentation que nous avions utilisé pour solliciter les grands partenaires potentiels ainsi que la Ville de Montréal.

Le concept

Ce projet a été conçu avec la volonté d’en faire le principal legs du 375e anniversaire de la Ville de Montréal en 2017 au même titre que la promenade Samuel-de-Champlain a constitué le principal legs du 400e anniversaire de la Ville de Québec en 2008. Si la capitale nationale est caractérisée par son ouverture exceptionnelle sur le Fleuve Saint-Laurent, dont l’accès est exacerbé par cette promenade, la métropole du Québec est de son côté caractérisée par sa population diversifié tant d’un point de vue ethnique que culturelle. L’Anneau des Montréalais voulait illustrer cette alliance exceptionnelle entre Montréal et les Montréalais. L’anneau, symbole de toutes les unions, s’est imposé d’emblée. Mais pas n’importe quel anneau. Un anneau géant, torsadé et orné de 375 000 autoportraits de Montréalais pour intégrer les visages de ces citoyens dans le paysage de leur ville. Les lignes pures de cette structure, inspirée du principe du ruban de Moebius, transcendant notre époque et témoignant de la créativité et du savoir-faire de notre ville à l’occasion de son 375e anniversaire.

Le projet

Un gigantesque anneau tout en aluminium – assurant ainsi sa pérennité et son entretien pour des générations à venir – avec en son centre, une stèle de grande dimension pour identifier le grand partenaire qui de par sa contribution financière importante donnera son nom au projet. Cette stèle sera ornée en son centre d’un cadran alphanumérique qui sera ainsi le passage obligé de toute visite à L’Anneau permettant à chaque visiteur de retrouver l’endroit où son autoportrait sera situé sur la structure à l’aide de la séquence alphanumérique qui lui aura été envoyée suite à la prise de son autoportrait et au paiement de sa participation. Accessible à toute heure du jour ou de la nuit. L’Anneau sera agrémenté d’un éclairage pouvant se moduler au gré des saisons et des nombreux événements caractéristique de la métropole. De plus, pour en assurer son utilisation durant la saison froide, un rond de glace réfrigéré sera installé autour de la stèle du grand partenaire couplé à un pavillon LEED (aux couleurs du grand partenaire) offrant vestiaires, toilettes, salles pour les équipements mécaniques et électriques et garage pour la surfaceuse à glace. 

L’application mobile et le site web

Une application mobile sera conçue pour la prise des autoportraits et leur paramétrage dans les dimensions et les proportions prévue pour le déploiement sur L’Anneau de chacun de ces autoportraits. Disponible gratuitement, autant pour les appareils mobiles Apple que Android, cette application permettra aussi à son utilisateur de payer en ligne sa participation à l’édification de l’Anneau. Une fois la transaction complétée, l’utilisateur recevra par courriel une séquence alphanumérique pour lui permettre de localiser son autoportrait sur la structure. Un site web sera aussi conçu comme un véritable carrefour de toute l’activité entourant la prise des autoportraits, la fabrication, la construction et l’édification de L’Anneau. Il permettra à l’ensemble de la population de visualiser en tout temps les progrès de L’Anneau jusqu’à son inauguration et sa rétrocession en 2017. Documents vidéo de type « making of », interviews, etc. permettront aussi aux Montréalais de suivre en temps réel l’évolution de l’Anneau. Finalement, ce site accordera une place importante au grand partenaire et à ses employés qui seront les ambassadeurs du projet au nom de leur employeur.

Voilà pour la petite histoire.

J’en profite en terminant pour remercier particulièrement Jean-François St-Onge et Martin Houle pour leur appui pendant cette période, de juillet 2015 à août 2016, où nous avons tenté par tous les moyens de détacher de l’attraction gravitationnelle notre capsule spatiale ainsi que tous et chacun des membres de cette équipe de rêve qui ont accepté sans retenue et avec passion de se joindre à ce projet un peu fou. Souhaitons-nous d’autres initiatives semblables et souhaitons qu’elles se réalisent. Nous avons tous besoin d’un peu plus de folie. Ciao!

Roberto"