L'Annonce faite à la femme, Dossier de Presse(Isabelle Fable, Michel Joiret, Michèle Dubois, Guy Stuckens

L’Annonce faite à la femme, suivi de Lettres à Ischah, édition M.E.0., 2016

 Dossier de presse :1-Publié le 2 janvier 2016 | Par Joseph Isabelle Fable Copyright © 2014 AREAW :

 Jean-Jacques Bailly – L’annonce faite à la femme – Lettres à Ischah – M.E.O. 166 p. 16 €

Le recueil comporte deux parties, dont la deuxième, Lettres à Ischah, est en fait la plus ancienne, et de beaucoup. L’annonce faite à la femme se présente comme une ode à l’amour et à la femme qui l’inspire, l’amour avec ses vagues, douces ou tumultueuses, ses hauts, ses bas, son éternité sans cesse renouvelée, toujours semblable et différente, « le défi d’un haut vol » car l’amour est difficile mais tellement gratifiant si on veut en assumer tous les aspects, de « ce puits d’attente où se fend l’univers ». Image et musique scandent la progression sacrée des amants. Chaque petit texte de quelques lignes est une perle du collier d’amour et peut se lire isolément, les perles se succèdent et s’entrechoquent sans se nuire. Prendre le temps de savourer l’instant, contrer le temps qui passe et conserver toujours la passion, malgré les « venins de sang noir » qui quelquefois paraissent. La pudeur est bannie, l’amour est noble, le corps peut être exposé et chanté, toute intimité portée aux nues pour rejoindre celle de tous les amants du monde et célébrer « le splendide éros ». Comme il s’abandonne aux délices et délires de l’amour, l’auteur s’abandonne aux mots. Le vécu est sublimé et l’idéal survole le quotidien du couple. Tout est permis, tout peut se dire et s’écrire.

« Je suis au cœur de ta solitude / comme la déchirure du temple. / Ma coupe déborde dans les réserves évanescentes du temps et les abysses qui s’ouvrent.  //   Tu livres à la contemplation / tes grottes souterraines / où la vie se conjure.  //   Ton impudeur tranquille est la mesure du respect. »

 La deuxième partie, Lettes à Ischah, se présente, quant à elle, en un flot continu, page après page, telle une rivière de mots, dont le cours peut paraître plus nébuleux à la lecture et appelle explication. L’auteur est érudit, diplômé de Droit, de Philosophie, de Sciences Religieuses et d’Orientalisme, professeur de religion, d’hébreu et de philosophie. Ce texte a été écrit au Zaïre quarante ans avant L’annonce faite à la femme. L’auteur nous en dit qu’ « au départ, c‘est une lettre d’amour » et parle d’un écrit « sauvage ». Il apparaît cependant comme très élaboré et le contenu en est riche et complexe. Laissons parler l’auteur : « Dans mon esprit la forme en a surgi d’un trait : 3.000 vers de 6 pieds, 100 morceaux de 30 vers décomposables en 5 strophes, alternance de rimes masculines et féminines, jeu de rimes croisées et plates. En réalité, c’est une recherche rythmique syntaxique d’un type de réflexion procédant par images ponctuelles ou associées. J’ai tenté de produire un effet linguistique à partir de formes grammatologiques que je crois avoir intuitionnées  dans d’autres langues comme le chinois, l’hébreux [il n’y a pas d’hébreu mais des hébreux. Felix culpa !  ] le swahili, afin de faire éclater, dans tous les sens du terme, les potentialités langagières du français.[…] Pousser une langue à ses limites dans l’espoir d’y toucher l’absolu d’une expérience. C’est encore du français et c’est déjà presque une autre langue par surimpression de styles et de génies linguistiques. […] J’ai écrit en langues. Il s’agissait de ne parler que du visible imprononçable. […] D’où de prime abord, l’étrangeté, peut-être la difficulté.»  Ainsi avertis, nous voilà peut-être mieux à même de saisir la poésie de ce langage particulier, même si la plupart d’entre nous n’ont guère de connaissances en chinois, hébreu, avec ou sans x, ou swahili…  Reste à se laisser déconcerter et charmer par l’originalité du propos, se laisser dériver sans pagaie…

« Tu pars. En cette brèche / a pu s’épancher l’eau / des digressions sèches. / Que planent un halo, / comme des feux tes cintres. / Le velours de ces peintres / que les lignes ont bu. / Je me tiens à la barre / entre les points perdus. / En les cieux qui s’amarrent / à l’angle du ciel pur. Noir jaune c’est le dur / épais long gouffre ignoble, / à l’ombre des enclos. / Suffisent les vignobles, / je me tiens les yeux clos / et touche les ruelles. / A la main l’écuelle.

Nous laisserons le mot de la fin à l’auteur, qui écrit à Monique Thomassettie, responsable de la collection Poésie des éditions M.E.O.: « Mon projet conscient était, au niveau du style, de réaliser une déconstruction et quelque chose de neuf autant que possible. ».

 2- Michel Joiret, revue Non-dit:

 « Nos corps en quinconce

se replient l'un vers l'autre
dans les accordéons
du silence »
De l'audace, il en fallait pour écrire la page que nul n'écrira demain mais que d'autres noirciront avec la même urgence ! Écrire la femme, le mouvement ondulatoire des corps, le souffle crypté des lèvres, et l'accord, degré par degré des deux silences qui, eux, calligraphient l'intime... Projet de toujours, cahier secret (ou non) de tous les poètes et, surtout, l'utopie de la démarche vitale ! Comment peut-on dire ce que la langue élude le plus souvent ? Mais sous la plume de Jean-Jacques Bailly, le chemin d'écriture s'accompagne d'une investigation plus large qui touche à la quête de sens... Peu d'interrogations mais des appels d'air en permanence :
« Viens,
nous sommes peut-être
des cycles en chemins. »
Le lecteur prend conscience d'une célébration plurivoque, charnelle et mentale à la fois. Visions, entrevisions se succèdent dans une métrique solide alimentée par un vocabulaire de voyageur en proie aux ruptures, aux retrouvailles :
« Cette poussée nichée au creux des reins pour échapper à l'obscur, c'est l'amour et la vie cousus maille à maille entre les doigts du vent. »
Une chanson de « gestes » toujours recommencée...

Michel JOIRET, Le Non-Dit

--------------------------------------------

3- Michèle Duclos, Temporel, revue littéraire et artistique, 23 avril 2016 : Jean-Jacques BaillyL’Annonce Faite A La Femme suivi de Lettres à Ischah, poèmes. Bruxelles : M.E.0., 2016.

Des deux parties qui composent le recueil, la seconde, Lettres à Ischah, Poème, ici proposée en seconde édition, est antérieure d’une quarantaine d’années à la première, également un long poème. Le poète présente le premier, tout récent poème, L’Annonce Faite A La Femme, comme « un chant d’amour original (…) une pénétration de la splendeur de l’éros ». Qui prend une dimension cosmique : « Je me suis livré à l’absence infinie. / J’ai scruté l’accord des cieux et de la terre/ avant de t’étreindre. » « Ta robe transparente/ est le reflet du ciel ». 
Et même religieuse : « Tu saisis ma verge/ et doucement tu l’élèves/ comme un cierge pascal/ l’icône du ressuscité/ où je me ramifie. »
Lettres à Ischah est composé d’un seul tenant, de vers rimés ou assonancés de six syllabes à la prosodie voulue stricte par l’auteur. 
Moins explicite, moins directement érotique, plus ésotérique et dans une langue plus érudite dans Lettres à Ischah (Ishah signifie femme en hébreu, dit wikipedia), c’est toujours l’amour fou qui triomphe : « Tu dégageais des flores/ et des atours recuits/ de sentences sonores/ et la terre tournait/c’était bien au chevet/ des enfants sans mémoire/ issus d’eucalyptus. »
Jean-Jacques Bailly est un personnage inhabituel, grand voyageur et linguiste grand lettré professeur d’hébreu et de philosophie, d’où la lettre d’accompagnement du philosophe Emmanuel Levinas pour Lettres à Ischahpoèmes. Il est également l’illustrateur de la couverture du livre, qui illustre avec des couleurs vives cette passion érotique joyeuse.

‎4- Guy Stuckens‎ à Cocktail Nouvelle Vague2 janvier 2016· 

Un peu de poésie pour bien commencer l'année : je vous lirai un extrait de "L'annonce faite à la femme" de Jean-Jacques BAILLY, qui vient de paraitre (ainsi que la réédition de "Lettres à Ischah").

Lien d’accès sur internet : ‘Guy Stuckens, L’Annonce faite à la femme’…

-------------------------------------------------------------------------------

Eros et Infini, Tome I : Le monde, le sujet, le sens ; Tome II : Le sens, le signe, l’éros du bien et du mal, Paris, L’Harmattan, 2013.

A reçu le prix quinquennal international de Philosophie de L’Académie Royale de Belgique, (Prix Polydore De Paepe), séance du 9 mai 2016.

-J’ai regardé avec beaucoup d'intérêt (la vidéo de présentation d’Eros et Infini)! J'ai déjà pris des notes…Je suis un peu amateur-philosophe, ayant lu des textes de Levinas et Heidegger. Ce que j'aime dans cet exposé c'est l'ouverture, une position non-dogmatique (non-métaphysique, ou "au-delà de la métaphysique") et aussi la référence à la pensée Juive (comme chez Levinas). La temporalité m'a toujours intéressée. Et la relativité de l'existence humaine. Donc beaucoup de raisons pour - peut-être - essayer de lire cette oeuvre (je dis bien cette oeuvre, au lieu d'avoir la prétention de pouvoir la lire et comprendre dans son entièreté)!

 

Prof. Dr Alfons Vansteewegen


Renaud Denuit
: Ce mercredi 17 juin, je dialoguerai avec Jean-Jacques Jean Jacques Bailly à propos de son magnifique ouvrage EROS ET INFINI. Un livre philosophique profond et novateur, qui mérite un grand rayonnement.

-Début de l’interview du 17 juin 2015 (Maison des écrivains), diffusée sur Youtube (Bailly, Denuit):

…Je  suis entré dans la lecture de ce livre qui s’appelle Eros et Infini, et je dois vous dire d’emblée, c’est du lourd, comme parle dans le jargon d’aujourd’hui lorsqu’on parle d’une forte somme, sic ! Mais c’est pas lourd de chez lourd, ça déménage, quand on est dedans ça déménage, ça plane, et on entre vraiment dans un monde singulier. La grande majorité des livres de philosophie qui sont publiés à notre époque sont des études sur un auteur ou éventuellement deux auteurs, ou sur une période restreinte. Ici, nous assistons à la pensée propre de Jean-Jacques Bailly. Et le moins que l’on puisse dire est, à mon avis, qu’on ne pourra pas l’ignorer quand on évoquera l’histoire de la philosophie, en tout cas sur les aspects qu’il a choisis de traiter. C’est donc un évènement. Et ceux qui me connaissent bien savent que je ne suis pas porté sur la flatterie mais au fur et à mesure que je lisais ce livre, que j’entrais dans son langage et dans argumentation, je pensais à la Phénoménologie de l’esprit de Hegel parce qu’effectivement il y a une structure et une hiérarchisation mais en même temps, c’est une pensée extrêmement profonde et altière qui ne cesse de se déployer. On se dit parfois qu’il y a des redondances, mais en effet il y a des reformulations mais ce n’est jamais exactement la même chose et la conviction s’installe qu’on est entré là dans une innovation philosophique par rapport à ce qui se faisait et se disait et surtout par la manière de penser la temporalité, l’infini, les défis auxquels est confrontée l’humanité  pour comprendre et finalement comme Hegel, on a l’impression que Jean-Jacques a voulu tout comprendre et je vais l’interroger là-dessus… (Renaud Denuit, Philosophe, écrivain)

-Autres avis et lettres (notamment Philippe, Roi ; François, Pape…): cf le site ‘infoinematov’ .

 

 

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets