L'Argentine est-elle la première élection de l'I.A.?

Pour le New York Times, l’élection présidentielle argentine de 2023 est un cas d’école de l’intégration de l'IA dans les processus électoraux.

L'intelligence artificielle a manipulé les propos de certains candidats, les faisant prononcer des paroles qu'ils n'avaient jamais dites et les intégrant dans des films et des mèmes populaires.  Elle a également généré des affiches de campagne innovantes.

Son influence marquante dans la campagne électorale argentine et le débat politique intense qu'elle a suscité mettent en évidence l'ascension fulgurante de cette technologie. 

La campagne a utilisé l'IA pour présenter Sergio Massa, le ministre argentin de l'économie ultralibéral, comme un homme fort, intrépide et charismatique. Des vidéos le montrent en soldat en guerre, en Ghostbuster et en Indiana Jones, ainsi que des affiches qui évoquent l'affiche "Hope" de Barack Obama en 2008 et une couverture du New Yorker.

La campagne a aussi utilisé le système pour dépeindre son adversaire, Javier Milei, un économiste d'extrême droite et une personnalité de la télévision connue pour ses accès de colère, comme instable, en le plaçant dans des films tels que «Orange Mécanique» et «Las Vegas Parano».

Jusqu'à présent, les contenus générés par l'IA et partagés par les campagnes en Argentine ont été étiquetés comme étant générés par l'I.A. ou sont si clairement fabriqués qu'il est peu probable qu'ils puissent tromper même les électeurs les plus crédules. 

Mais dans un monde où l'IA permet la création de contenus trompeurs, mais réalistes comme les deepfakes, distinguer le vrai du faux n'est pas toujours évident.

Car l'Intellience artificielle peut non seulement être utilisée pour créer de la désinformation, mais aussi pour discréditer des informations légitimes en les faisant passer pour des fabrications, semant ainsi le doute et la confusion sur la réalité des faits.

Un exemple illustratif est le cas de Patricia Bullrich, une candidate qui n'a pas réussi à se qualifier pour le second tour. Confrontée à des fuites d'enregistrements audio compromettants, impliquant son conseiller économique, elle a suggéré que ces enregistrements auraient pu être fabriqués à l'aide de l'A.

Source: The New York Times