L'ascension des VTC au Maroc : un cadre légal devient une nécessité

L'ascension des VTC au Maroc : un cadre légal devient une nécessité

Au Maroc, comme partout dans le monde, les services de VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur) ont révolutionné le secteur du transport, offrant une alternative flexible et pratique à la fois pour les passagers et les chauffeurs. Comme pour toute activité nouvelle, la réglementation doit être élaborée de manière évolutive en fonction de la transformation du marché.


La réglementation des VTC à travers le monde

Les États-Unis sont l’un des premiers pays à accueillir les VTC avec enthousiasme. Cependant, cela n'a pas été sans controverse. Les autorités ont rapidement réalisé que la sécurité des passagers et la concurrence équitable entre les VTC et les taxis traditionnels doivent être réglementées. Le processus de réglementation a été complexe et a varié d'un État à l'autre. Il a fallu quelques années pour trouver un équilibre entre l'innovation et la sécurité.

L'Europe a marché sur les pas américains en ratifiant des réglementations pour encadrer les VTC. La France, par exemple, a été l'un des premiers pays européens à adopter une législation spécifique en 2014. Cette réglementation a imposé des exigences telles que l'obligation d'obtenir une licence de VTC et la mise en place d’un examen écrit pour les chauffeurs. D'autres pays européens ont reproduit l’expérience, chacun adaptant les règles à ses propres besoins.

Les pays asiatiques ont également été confrontés à la nécessité d’encadrer les VTC pour garantir la sécurité des passagers. Singapour, par exemple, a introduit des règles strictes pour les VTC, notamment l'obligation pour les chauffeurs de suivre une formation spécifique et de passer un examen de conduite. Cette réglementation a été saluée pour sa capacité à assurer la qualité du service, tout en permettant aux VTC de prospérer.

Le continent africain a vu les VTC se développer comme une alternative de transport accessible et pratique. Les réglementations ont évolué pour répondre aux besoins locaux tout en maintenant des normes de sécurité élevées. Les gouvernements ont travaillé en étroite collaboration avec les entreprises de VTC pour garantir que les chauffeurs seront bien formés et que les véhicules répondront aux normes de sécurité requises.


Venons-en au cas du Maroc !

Le secteur des VTC a émergé en 2016, apportant une bouffée d'air frais au paysage du transport local. Avec plus de 20 000 chauffeurs actifs aujourd'hui sur toutes les plateformes (chiffres approximatifs, en raison du manque d’information officielle), les VTC ont rapidement gagné en popularité, offrant un choix sérieux aux citoyens marocains pour leurs déplacements.

Avec d'importants événements sportifs internationaux à venir tels que la Coupe d'Afrique des Nations (CAN, 2025), la Coupe du Monde des Clubs Champions (CMCC, 2029) et la Coupe du Monde (CDM, 2030) prévus au Maroc, co-organisée avec le Portugal et l’Espagne, il est impératif de réglementer les VTC dans notre pays de manière rapide et efficace.


Allons droit au but

Tout texte prévu devrait adopter une législation spécifique et mettre en place des normes de sécurité strictes. En commençant par établir des tarifs transparents et en encourageant la formation des chauffeurs.

Cette réglementation devrait aussi profiter des mécanismes de protection sociale pour les chauffeurs, notamment de l’AMO et du statut auto-entrepreneur.

Ainsi, les sociétés VTC devraient respecter un cahier de charges qui s’articule autour de sept points :

  1. Licence : obtention d’une licence ou un permis spécifique pour exercer cette activité. Cela impliquera des vérifications d'antécédents, une formation, et pourquoi pas un examen.
  2. Conformité des véhicules : donner une limite à l'âge du véhicule, exiger un carnet d'entretien, et des inspections techniques périodiques.
  3. Assurance appropriée : les véhicules utilisés pour le VTC doivent souscrire à une assurance spécifique qui couvre à la fois le conducteur et les passagers en cas d'accident.
  4. Tarification transparente : afficher ou communiquer la structure des prix aux passagers avec des limites sur les tarifs minimums et maximums.
  5. Déclaration des taxes : comme pour les entreprises, les chauffeurs auto-entrepreneurs devraient déclarer leurs revenus et reverser les taxes appropriées aux autorités.
  6. Formation : mettre à disposition des chauffeurs un cursus de formations spécifiques à l’activité sur la conduite sûre, la sécurité des passagers, etc.
  7. Respect des normes environnementales : encourager l'utilisation de véhicules écologiques (hybrides et/ou électriques) pour réduire l'impact environnemental.

En conclusion, la réglementation des VTC au Maroc est un enjeu crucial, surtout à l'approche d'événements majeurs. Le gouvernement a l'opportunité de créer un environnement propice au développement durable de ce secteur tout en assurant la sécurité et la satisfaction des passagers.

En adoptant des mesures proactives, le Maroc peut se positionner comme un leader dans l'industrie des VTC en Afrique, contribuant ainsi au succès des futurs rendez-vous internationaux et à l'amélioration globale de la mobilité dans le pays.

#Transport #Mobilité #MaaS #VTC #MoroccoNow

Bonjour à tous je suis Khalid El fellah expatrier au Maroc depuis plus de 10 ans. J'ai fait mes études en France et malgré cela j'ai toujours été attiré par les métiers de la route j'ai eu egalement une carrière de taxi en France de 10 ans également. Mais je n'ai pas souhaité continuer au Maroc, pour etre honnete je ne sentais pas à l'aise dans ce métier au Maroc. Toutefois aujourd'hui je suis un peu nostalgique de mon ancien métier et je trouve que le monde du VTC marocain ressemble beaucoup plus à celui du taxi francais. Même si il claire que ce serait toujours un plus qu'une règlementation ne serait pas de trop. Aujourd'hui j'aimerais vous solliciter afin de m'aiguillier dans ce métier car j'aimerais reprendre du service, et j'ai besoin de toutes les information nécessaire d'etre en accord avec vos bonne pratique et surtout n'enfreindre aucune règle. Cordialement à tous !

La résistance au changement est une chose normale, limite prévisible. Ceci etant, 7 ans est limite un refus de développement, j espère vivement qu'un cadre légal sera bientot adapté, pour pouvoir offrir un service de qualité aux consommateurs tant marocains qu'etrangers.

Mohamed AIT ELORF

Technical Director | Founder & CEO of Orderly | Mountaineering Enthusiast

1 ans

Très éclairant et perspicace. Le cadre légal doit doit être à la hauteur des ambitions du Maroc en termes de digitalisation et de création de startups.

7 ans déjà que le service existe dans notre pays, et sincèrement, je pense que ce chantier a pris énormément de retard, surtout face à une demande du consommateur qui ne cesse de croitre. Vivement des textes de lois encadrant la profession.

Moncef WAGAS

Proptech Enthusiast | Managing Director @Smart AD, Founder @Space UP & Communication and PR @ La Proptech Maroc

1 ans

Vivement un cadre légal pour améliorer la mobilité urbaine des casaouis! surtout avec les grand chantiers en cours…

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