L'assurance en effervescence N°114 | 25 mars 2022
On y parle d'un dilemme shakespearien 🤔, d'un trio qui nous permettra de déguster du bon vin l'an prochain 🍷 et du rapport entre Claude François et la santé 👱♂️
👧 Et vous, vous maîtrisez le parler jeune ? Il serait temps, car ce sont vos futurs clients - ou pas !
Nouvel imbroglio au pays de l’assurance cyber. Cette semaine, un projet de loi, que personne n’avait vu venir, a remis le feu aux poudres. Pour résumer, et faire très simple : pour le gouvernement, il ne sera aucunement question de refuser le paiement des rançons demandées dans le cadre d’une cyberattaque. Au contraire, les autorités veulent fixer un cadre afin de permettre la prise en charge des potentiels dommages par les assureurs.
L’annonce paraît surprenante au regard du discours tenu dernièrement. En effet, elle survient dans un contexte récent où Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI, avait fustigé les assureurs, les accusant de faire le jeu des pirates en procédant au paiement des rançons. La députée Valéria Faure-Muntian, dans un rapport remarqué sur le sujet, s’était également prononcée en faveur de la prohibition de telles pratiques. Des acteurs comme AXA et Generali, de leur côté, avaient tout simplement exclu le remboursement des ransomwares de leurs polices.
C’est donc un virage à 180°, qui trouve toutefois un écho globalement favorable dans le monde de l’assurance. France Assureurs et Agéa ont notamment rapidement pris la parole. Les deux organismes se satisfont de l’implication des pouvoirs publics et de la perspective d’évoluer dans un cadre bien défini. Preuve supplémentaire que ce risque cyber effraie de plus en plus, et qu’un investissement effectif du gouvernement est attendu. Et nouveau chapitre dans une histoire qui devrait encore nous réserver bien des surprises.
🏆 L’infographie de la semaine : les champions du service client sur les réseaux sociaux
Avec l’explosion du digital, l’utilisateur est définitivement devenu cross-canal. Ces nouveaux usages impliquent forcément de nouveaux défis pour les marques, notamment autour de plateformes aujourd’hui incontournables : les réseaux sociaux. Le 24e Baromètre Qualiweb de la Relation client online signé par l’institut d’études expert de la relation client Cocedal Conseil confirme cette idée. En effet, si le mail demeure encore le canal n°1, les médias sociaux voient leur importance grandir rapidement (35 %, +6 pts en un an). Cette tendance devrait en outre se confirmer si l’on considère que plus d’un jeune sur deux privilégie désormais cette méthode pour converser avec une marque. L’assurance n’échappe pas à la vague réseaux sociaux, et s’en sort plutôt très bien sur le sujet. Plusieurs acteurs ont bien identifié les enjeux et tirent leur épingle du jeu.
☀️ Si vous avez passé la semaine à profiter du retour du printemps - et des terrasses ! -, vous avez loupé…
INNOVATION · Crypto x paramétrique x assurance : Lemonade sort le grand jeu en faveur des petits agriculteurs
Protectrice des sociétés par nature, l’assurance doit offrir bien davantage que des couvertures auto, santé ou habitation. Des actions fortes sont attendues et, chez Lemonade, on l’a bien compris ! La Lemonade Foundation, une association sans but lucratif, annonce ainsi la création de la Lemonade Crypto Climate Coalition. Sous ce nom quelque peu exotique, se cache une organisation décentralisée et autonome (DAO). Son objectif : créer et distribuer une assurance paramétrique et instantanée destinée aux petits agriculteurs et éleveurs dans les pays émergents. Ce produit avant-gardiste repose sur une architecture simple et solide, la blockchain. Depuis leur smartphone, les agriculteurs pourront émettre et recevoir des paiements rapidement en cas de sinistre, en stablecoin ou en monnaie locale. L’application Avalanche soutient cette structure à l’aide d’une blockchain de type « proof-of-stake » respectueuse de l’environnement. Le géant Hannover Re ou la pépite de l’insurtech kenyane Pula participent également à l’aventure. Des premières expérimentations auront lieu dès cette année sur le continent africain.
PARTENARIAT · Akur8 conforte sa position aux USA
Le rêve américain continue pour Akur8, et brille de plus en plus fort ! En effet, l’assurtech française spécialiste de l’intelligence artificielle vient d’annoncer un partenariat avec Bass Underwriters. Cette entreprise est un des leaders de son domaine aux USA. Avec son statut de MGA, elle gère un réseau de professionnels de l’assurance sur tout le territoire américain. Pour rappel, Akur8 propose une solution simple aux longs et tortueux calculs en pricing. Grâce à de multiples algorithmes, que l’on pourrait donc qualifier d’intelligence artificielle, les calculs sont rapides et efficaces. En gagnant un temps précieux, les agents peuvent se concentrer sur leurs clients. Il est aussi plus simple d’adapter sa solution en temps réel, collant au plus près des attentes et besoins des assurés. La pépite de l’IA à la française confirme donc son ambition internationale en consolidant sa place sur un marché américain dont elle a fait une priorité dans son développement.
INNOVATION · Atekka à l'origine d'une assurance paramétrique pour les vignobles
Un pour tous, et tous pour les vignobles ! Trois acteurs viennent d’annoncer leur partenariat pour créer une nouvelle génération d’assurance paramétrique. Atekka, néo-assurance des filières agricoles, accompagnée d’Océalia, grande coopérative agricole, et d’Understory, startup spécialiste des risques météo extrêmes, sont le trio gagnant pour cette initiative. Ensemble, elles mettront sur le marché un produit paramétrique novateur. Celui-ci protégera les exploitants face aux dommages causés par la grêle et le gel printanier sur les vignobles. Ces événements météo avaient fait de sérieux dégâts en France au printemps dernier. Cette assurance paramétrique se présente déjà comme une véritable protection financière pour les exploitants. Le système sera totalement transparent, permettant une couverture flexible et des franchises à la parcelle. Ainsi, en cas de conditions météorologiques impactant les cultures, le remboursement sera rapide, permettant une reprise rapide de l’activité, et surtout de limiter les dégâts financiers. L’expertise des trois entreprises se complète, permettant aux exploitants d’avoir la meilleure couverture possible.
LEVÉE DE FONDS · Santexpat innove pour sa levée de fonds... avec une néo-bourse !
Santexpat annonce une nouvelle levée de fonds, bien qu’elle ne soit pas encore conclue. En vérité, elle n’est même pas encore ouverte ! L’entreprise espère récolter au moins 250 000 euros, grâce à une opération participative. À partir du 29 mars, chacun pourra investir dans Santexpat depuis la plateforme de financement des startups et PME Kriptown. Chacun, dès un euro, pourra donc investir dans l’insurtech spécialisée dans les solutions d’assurance santé pour les expatriés français. Cette initiative s’inscrit dans la double ambition de la plateforme : être l’acteur de référence pour la santé des Français à l’étranger, mais aussi un leader d’innovation. Après une levée de fonds ‘’traditionnelle’’ avec Accurafy4 en octobre 2020, Santexpat se tourne vers de nouvelles expériences.
E-SANTÉ · 7 mousquetaires s’allient pour la santé mentale des Français
Voici un sujet qui suscite un intérêt grandissant, et c’est une excellente chose ! Sept entreprises innovantes se rapprochent ainsi pour créer un collectif entièrement consacré à la santé mentale : MentalTech. Parmi les fondateurs, on retrouve de nombreux acteurs de la e-santé dont Qare, spécialisé dans la téléconsultation, Petit Bambou, une appli de médiation ou encore Kwit, un coach pour arrêter de fumer. Le but du collectif est donc de rassembler des organismes publics et privés pour déployer des moyens numériques dans la prévention et la prise en charge des maladies mentales. Les objectifs de MentalTech se concentrent autour de trois aspects majeurs : décloisonner le débat public en augmentant le poids de la recherche, démocratiser et accélérer les usages, mais aussi renforcer la contribution économique de la filière. Ce déploiement pourrait permettre d’améliorer la vie des patients et des soignants tout en réalisant de grosses économies pouvant aller jusqu’à 15 milliards d’euros.
FORMATION · Leocare conçoit sa propre formation pour agrandir ses équipes
On retourne sur les bancs de l’école ! Depuis son lancement en 2017, Leocare, a connu une croissance exponentielle, avec en point d’orgue une levée de fonds de près de 100 millions d’euros en décembre. Accompagner cette ambition passe par recruter de nouveaux talents, et l’entreprise nous a encore une fois surpris en repensant son processus de recrutement. L’insurtech bretonne s’est, en effet, rapprochée de l’école 301, un institut de formation rennais spécialisé dans le digital. Les deux entreprises ont conçu un programme de formation sur-mesure. Ce dernier, destiné aux personnes en reconversion professionnelle, aux étudiants en réorientation ou à toute personne éloignée du marché de l’emploi, sera étendu sur une durée de trois mois, divisée entre théorie et alternance au sein de l’insurtech. L’objectif est de recruter de jeunes talents, notamment pour enrichir ses équipes de relation client.
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INSURTECH · Ondo Insurtech, une pionnière la Bourse de Londres
Here we are ! L’insurtech Ondo, anciennement Leakbot, devient la première insurtech britannique à s’aventurer en Bourse. L’entreprise a mis au point une technologie précieuse pour les professionnels de l’assurance habitation, en créant un système de sécurité pour détecter les fuites d’eau pouvant provoquer un dégât des eaux. Elle s’est déjà associée à plusieurs acteurs du secteur comme Hiscox ou Direct Line. Ondo Insurtech n’a pas froid aux yeux, car au-delà du contexte financier incertain, les récentes expériences des insurtechs laissent beaucoup de questions en suspens. Les pépites américaines, de Lemonade à Root, en passant par Metromile et Hippo, connaissent toutes des désillusions avec des cours qui sombrent. Le marché américain semble clairement se questionner sur leur valorisation, et il sera fort intéressant de voir si les Européens exprimeront les mêmes inquiétudes.
INNOVATION · Le groupe Magnolia prend la route de la santé
L’arrivée du printemps donne des envies de nouveaux horizons ! Le groupe Magnolia, jusqu’à présent spécialisé dans l’assurance emprunteur, se lance dans le secteur de la santé avec l’objectif de distribuer 20 000 nouveaux contrats. Le groupe mettra en ligne un comparateur avec l’ambition de devenir la marketplace n°1 sur tous les produits d’assurance à la personne. Les prix des mutuelles santé ne cessent d’augmenter. Aujourd’hui, il devient difficile pour les personnes précaires d’accéder aux services de soins. Magnolia s’est donc emparé de ce sujet pour proposer des polices permettant de faire baisser les dépenses des consommateurs en leur redistribuant du pouvoir d’achat. L’insurtech s’inscrit donc dans une tendance qui voit l’assurance, la santé et le digital se rapprocher, et poser les bases d’une nouvelle donne.
LEVÉE DE FONDS · L’Espagnole Wenalyze lève 1,7M€ pour libérer le pouvoir de l’Open Data
Encore une levée, vous avez dit ! En effet, Wenalyze, insurtech espagnole dédiée à l’analyse de l’Open Data pour simplifier les processus du secteur de l’assurance, annonce un tour de table de 1,7 million d’euros. AstoryaVC, fonds d’investissement bien connu dans nos contrées, axé autour des jeunes insurtechs européennes, a notamment participé à cette opération. L’insurtech permet aux assureurs de corriger, de mettre à jour et d’enrichir leurs données grâce à la technologie. Les professionnels peuvent donc ajuster leurs estimations des risques et le prix des polices, bénéficiant dès lors d’un sérieux avantage concurrentiel. Cette levée va permettre à Wenalyze de poursuivre sa croissance sur un marché estimé à plus de 2 milliards d’euros, et de consolider sa présence sur le Vieux Continent, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni.
INSURTECH · Luko rafle le premier achat groupé d’assurance habitation en France
Bravo à Luko ! L’insurtech a remporté l’appel d’offres lancé par Selectra et Familles de France dans le cadre du premier achat groupé d’assurance habitation en France. Le néoassureur est parvenu à atteindre les 10 000 particuliers préinscrits lors de cette campagne. Dans ce cadre, Luko propose 3 mois offerts sur le contrat contre un an d’engagement. Deux formules sont disponibles : l’offre « minimum légal » qui concerne les personnes ayant un petit budget pour avoir les garanties légalement requises, et l’offre « esprit en paix » qui est la formule premium incluant un pack Assistance. Les 10 000 préinscrits vont donc recevoir leur contrat d’assurance dans les jours à venir et pourront choisir de souscrire ou non. L’offre sera tout de même disponible à tous depuis le site de Selectra. Un joli coup donc pour Luko qui continue sa belle opération séduction auprès des Français.
PARTENARIAT · Direction le Pérou pour Betterfly qui poursuit son impressionnant développement
Bienvenido a Peru ! Eduardo della Maggiora, CEO de Betterfly, et Gonzalo Basadre, CEO de Interseguro, un assureur local, ont annoncé leur rapprochement au Pérou. L’objectif : récompenser les modes de vie sain et présenter l’assurance-vie comme un investissement et non une dépense. La première licorne de l’insurtech sud-américaine, Betterfly, va démarrer ses opérations péruviennes en juin 2022 à la faveur de ce nouveau partenariat. Les deux complices espèrent faire un pas dans la démocratisation de l’accès à la prévention et à la protection. Au Pérou, Betterfly cherchera à séduire 7 millions d’actifs avec son offre innovante. L’ambitieuse pépite chilienne continue donc de tisser une toile impressionnante. Déjà présente au Brésil et au Mexique, l’insurtech compte se déployer en Colombie, en Argentine, en Equateur, au Panama et au Costa Rica dès cette année. Avant de s’attaquer à l’Europe, en commençant par l’Espagne, dès 2023.
LEVÉE DE FONDS · Kayrros, 40M€ pour améliorer son suivi des risques liés au climat
L’innovation s’impose comme une clé pour trouver des solutions au changement climatique. C’est dans ce cadre que la startup française Kayrros annonce lever 40 millions d’euros pour accélérer le développement de ses outils de mesure et de suivi des risques climatiques. Son but : proposer des solutions pointues pour comprendre ce qui se passe à travers le monde, pour ensuite permettre aux dirigeants de prendre des décisions éclairées. La jeune pousse évalue pratiquement en temps réel les risques climatiques en utilisant un système de surveillance et de détection géo spatiale. L’objectif est aussi de rendre le monde plus vert en permettant aux entreprises et institutions publiques de tendre vers une économie à faible émission. Le savoir-faire développé par Kayrros et ses données peuvent intéresser les assureurs, à plus d’un égard, et notamment dans la mise en œuvre de solutions paramétriques.
INSURTECH · L’Indienne Navi Tech n’a peur de rien et s’attaque à la Bourse
Navi fait un choix audacieux en pleine tourmente des valeurs technologiques du côté de la Bourse. L’insurtech de Sachin Bansal – également fondateur de Flipkart – a en effet déposé une demande d’introduction en bourse afin de lever 440 millions de dollars pour ses deux filiales : Navi Finserv Private Limited (NFPL) et Navi General Insurance Limited (NGIL). Pour rappel, l’entreprise propose plusieurs services : prêts personnels numériques, prêts immobiliers, gestion d’actifs, prêts de microfinance et assurances générales. Certes, le contexte de cette démarche peut sembler défavorable, car les startups technologiques telles que Zomato, Paytm, Nykaa et PolicyBazaar, qui sont entrées en Bourse l’année dernière, ont atteint leur plus bas prix ces dernières semaines. Toutefois, pour Navi qui projette d’être coté depuis plus d’un an, il y a un sentiment d’urgence à devenir une entreprise publique. Sa dernière tentative de lever des fonds auprès de Softbank et d’autres investisseurs pour atteindre une valorisation de 4 milliards de dollars s’était soldée par un échec. Pour grandir, et vite, la jeune entreprise semble donc prête à prendre des risques !
🏃 Lutter contre les fraudeurs, une véritable course de fond !
« Malheureusement, l’accélération de la digitalisation des processus en assurance, qui a commencé bien avant la pandémie, a donné des nouvelles opportunités aux fraudeurs. » Voilà commence le tant attendu Insurance Fraud Report 2022 de FRISS. Ce concentré d’information donne les grandes tendances du milieu de la fraude, en perpétuel changement et qui semble toujours avoir un coup d’avance. Pour preuve, un chiffre choc du rapport : pour 41 % des répondants de l’étude, garder le rythme face aux nouveaux modes opératoires des fraudeurs demeure le plus grand challenge !
Comme l’indique FRISS, la pandémie a touché l’assurance d’une manière assez inattendue. Elle a accéléré à pas forcés sa digitalisation. Avec l’arrivée du confinement et des mesures barrières, impossible de se déplacer pour voir son conseiller et télétravail pour tout le monde en interne. Alors, tous les assureurs ont dû investir les plateformes digitales. Bénédiction pour les assurés en manque d’instantanéité, mais aussi pain béni pour les fraudeurs. Pressés par les enjeux du moment, 33 % des assureurs ont précisé avoir conduit moins de contrôles, en raison du contexte de crise sanitaire ! Des chances en moins de démasquer les 20 % de fraudes suspectées sur toutes les réclamations annuelles.
[Notre analyse complète du rapport FRISS : Le chiffre du jour | "Arrête-moi si tu peux !", les assureurs face à la fraude]
👨💻 Vie agence : notre actu avec nos clients assureurs
La Médiation de l'Assurance est un rouage essentiel de la fluidification des relations entre assureurs et assurés. À ce titre, nous sommes très honorés d'avoir refondu en 2021 le site web de la Médiation. Nouvelle charte, parcours de saisine simplifié, mise en avant des études de cas... une conception 100 % pensée pour un meilleur service rendu à l'assuré.