Le béton, durable ?

Je partage le post de l'EPFL ENAC et les articles parus dans Entreprise Romande concernant le béton et la construction durable. Je résume ici les grandes lignes pour faire plus durable avec le béton.

Pour les aspects techniques :

  • Limiter la quantité de Clinker dans le ciment.
  • Utiliser des cendres volantes / pouzzolanes à la place.
  • Utiliser du béton de granulats recyclés (et ce au-delà des exigences de la norme de 25% de granulats recyclés uniquement).
  • Optimiser la géomètre du béton, par exemple avec des dalles nervurées.
  • Utiliser des dalles d'épaisseur différentes en fonction des différentes portées / espaces (ce conseil m'a étonné car je pensais que c'était déjà fait dans la plupart des cas).
  • Sortir les installations techniques habituellement noyées en dalle pour permettre l'entretien du bâtiment.
  • Minimiser l'utilisation du béton.

D'une manière plus générale :

  • La prolongation de la durée de vie des bâtiments ou des ouvrages d'art est un pilier fondamental.
  • La conception des bâtiments doit anticiper son évolution dans le temps.
  • Les décideurs ont une tendance à vouloir se rassurer en utilisant des méthodes les plus usuelles et à craindre le changement (je me permet de commenter : on engage justement des ingénieurs pour évaluer et maitriser les risques liés aux usages nouveaux).
  • Les jeunes seraient plus intéressés et plus sensible à ces problématiques et demain ils seront les décideurs (ouf !).
  • L'économie libre de marché auraient du mal à mettre en pratique ces réflexions et des incitations devraient être mise en place.

 Je rajoute à cela certaines de mes propres réflexions à la lecture de ces articles :

  • Il faudrait parfois questionner les dimensionnements du béton aux ELS qui ne sont pas toujours pertinent mais induisent souvent une consommation excessive de béton et d'armatures (notamment pour le contrôle de la déformation et de la fissuration).
  • Utiliser toutes les résistances offertes par la plasticité du béton armé pour le dimensionnent aux ELU.
  • Les façades apparentes en béton ne vont en général pas dans le sens de la construction durable puisqu'il faut derrière 1. isoler et souvent 2. construire une autre structure en béton, porteuse cette fois.
  • Réunir l'architecte et l'ingénieur civil dès les premières étages de conception avec l'objectif commun de proposer un bâtiment dont la géométrie permettrait intrinsèquement des économies de béton.
  • Résister à la tentation des structures "spectaculaires" dont les performances statiques auraient pour but d'impressionner l'ingénieur civil averti qui passerait par là.

Certaines des points évoqués concernant une utilisation non optimale de la géométrie du béton font écho aux nouveaux usages du bois comme le CLT (Cross-Laminated-Timber) qui est utilisé maintenant pour réaliser des dalles pleines en bois. Alors qu'il est conseillé, pour le béton, d'optimiser sa géométrie pour construire plus durable, par exemple par la réalisation de nervure, le bois suit le chemin inverse avec la promotion intensive du bois "plein". Dommage pour un matériau se présentant naturellement sous forme de poutres...


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