Le cadre, les limites et les ados
Ayant assisté à un conférence passionnante donnée par le psychologue et psychothérapeute, Nino Rizzo, sur la fonction du cadre pour grandir, j’ai envie de retransmettre les notions qu’il a expliquées et qui explicitent ce qui se joue avec nos enfants ados et pré-ados.
Le cadre qui sert à l’enfant de terreau dans lequel il va grandir est constitué du vécu, de la culture et du milieu sociologique des parents. C’est donc la conjugaison de l’influence consciente et inconsciente de deux individus qui va constituer un « cadre » de référence pour l’enfant.
Ce cadre est ce qu’il connaît le mieux, il y a été façonné et en est imprégné. Il est constitué des valeurs et convictions parentales.
Il a pu se développer et grandir dans les limites de ce qui est faisable et souhaité et de ce qui au contraire est interdit. L’amour, la tendresse, mais aussi la fermeté lui ont servis de tuteurs pour grandir.
Ce cadre de référence devient capital quand apparaît l’adolescence et sa vitalité pulsionnelle et sexuelle. Effectivement, les adolescents se retrouvent dans un décalage entre leur maturité physique et leur maturité émotionnelle, ils sont habités par des désirs et une forte envie d’expérimenter tout un univers qui s’ouvre à eux, mais également effrayés par les implications affectives et émotionnelles (s’éloigner de leurs parents, s’attacher à quelqu’un du sexe opposé, se dévoiler, découvrir des univers avec de fortes sollicitations en tous genres etc).
C’est là que les parents et le cadre jouent un rôle fondamental, ils vont servir à contenir toute cette vitalité et ces pulsions pour qu’elles ne soient pas utilisées de façon contreproductive ou dangereuse. Mais, au contraire, la mettre au service de la construction d’une vie future.
Les parents ont dès lors cette difficile mission de valoriser cette belle énergie naissante tout en temporisant son expression avec des règles et des limites qui vont rassurer l’adolescent même s’il trouvera ces règles toujours trop restrictives.
Pour construire une vie il faut pouvoir temporiser ses désirs, accepter d’y accéder petit à petit et accepter la frustration pour réaliser des choses à plus long terme. D’où le rôle ingrat des parents de frustrer, ce qui implique de dire « non », de mettre des limites, d’interdire et de négocier des règles de vie et des façons de faire.