Le chef d’entreprise, cet aventurier avec des habitudes de fonctionnaire

C’est la reprise ! Loin de moi l’idée de vous raconter mes vacances … Cela n’intéresserait personne ! Mais j’ai bien envie de vous raconter LA Rencontre avec un grand R que j’ai eu la chance de faire dans le Périgord, contrée verdoyante et vallonnée, cet été.

Je me suis inscrite au stage course à pied Bernard Faure … Non pas que je sois animée par une passion dévorante pour les courses sur bitume, les cross ou les trails, mais j’ai été séduite par le concept « bien courir » … A ne pas confondre avec « courir vite » mais à rapprocher plutôt de « pouvoir courir longtemps » !

L’être humain se distingue des autres animaux par sa faculté de transpirer, c’est-à-dire d’évacuer de la chaleur par la sueur (alors que les animaux halètent, ce qui est moins performant). Pourquoi selon les anthropologues ? Si on reprend l’histoire de l’ère humaine, l’homme à ses débuts était un chasseur. Il avait la nécessité de courir et de se déplacer pour tuer des animaux et parfois leur échapper. On chassait également mais à l’épuisement ; l’animal était blessé par une flèche puis poursuivi jusqu’à ce qu’il meure de fatigue. Cela pouvait durer plusieurs jours. Il fallait donc être vif et rapide d’un côté, endurant de l’autre. Courir est donc naturel pour l’Homme … ou du moins l’a été jusque dans les années 50, où la fonction « transport » s’est largement diversifiée …

Mais revenons à ma rencontre avec Bernard Faure. Celles et ceux qui sont fans d’athlétisme et particulièrement de l’épreuve reine du marathon le connaissent. Bernard a commenté de nombreuses compétitions d’athlétisme aux côtés de Patrick Montel à la télévision. Mais c’est avant tout un ancien champion de France du marathon avec un record à 2H12’53’’ en 1983.

En toute simplicité …

Samedi 17H40. J’arrive au Buisson, sur la commune de Hautefort. Un peu stressée car à 18H il est prévu un jogging en groupe, première séance du stage … Et là, je fais la connaissance de Bernard qui me claque la bise comme si on était des amis de longue date, en toute simplicité. Ouf ! Plus facile de chausser les baskets maintenant !

Droit dans ses bottes même quand cela frise l’incident diplomatique …

Bernard VIT la course à pied ; il s’agit pour lui d’un mode de vie, d’un système de valeurs, d’un moyen de se connaitre et de se développer, et non un business sportivo-numérico-cocorico-nombriliste – comprendre ici son aversion pour les athlètes qui privilégient les conseils de leurs sponsors à ceux de leur entraineur …

Alors quand, en 1990, la Chinoise dans le second 5.000 du 10.000 m a été plus vite que le record du monde du 5.000, il ne peut s’empêcher de formuler un commentaire désabusé en évoquant « le tour du déshonneur ». Dans la demi-heure qui suit, la direction de la chaine TV appelle en « suggérant » que Bernard s’excuse à l’antenne pour son « malheureux » commentaire, à la demande de … l’ambassade de Chine … Ni plus ni moins ! Je vous laisse deviner ce qu’a fait Bernard !

"Faire du haut niveau, c’est un cœur d’aventurier avec des habitudes de fonctionnaire. Mais très vite, tu peux avoir un cœur de fonctionnaire, et les habitudes d’un aventurier. Il faut faire attention, tu peux très vite basculer".

Cette phrase, prononcée par Bernard à l’occasion d’une interview il y a quelques années, il nous l’a commentée lors du stage. Que faut-il en retenir ? Et quel parallèle avec le monde de l’entreprise ?

#1 Faire du haut niveau

Tout sportif qui s’inscrit en compétition rêve d’atteindre un haut niveau. Que ce soit en individuel ou en collectif. Le haut niveau s’entend en performance. Dans une entreprise, c’est pareil. Un dirigeant va chercher à développer le potentiel de son entreprise afin de répondre aux attentes de ses clients, de ses partenaires. Pour la beauté du geste, pour le dépassement de soi … bien davantage que pour la satisfaction de dépasser ses concurrents.

#2 Un cœur d’aventurier

Être sportif à l’international, être entrepreneur, c’est avoir le goût du challenge … C’est aimer prendre des risques. O-S-E-R. Ce qui rapproche Indiana Jones, Mike Horn ou encore Laura Dekker, c’est le goût de l’aventure. « Se lancer dans l’aventure », l’expression parle d’elle-même ; c’est une démarche entière, engagée. Une aventure se définit comme « une entreprise où le risque est considérable et dont la réussite est incertaine ». Être chef d’entreprise, c’est pareil ! Se développer sur de nouveaux marchés, concevoir et commercialiser de nouveaux produits, investir dans la R&D, autant de projets qui ont le parfum d’aventures.

#3 Des habitudes de fonctionnaire

Sans tomber dans les clichés sur la fonction publique, tout le monde s’accordera pour dire qu’être fonctionnaire, c’est évoluer dans un univers professionnel cadré, structuré, qui garantit la sécurité de son emploi et de ce fait, induit une idée de permanence, de récurrence et d’absence d’aléa. Avoir des habitudes de fonctionnaire, pour un coureur à pieds, c’est suivre un plan d’entrainement régulier, voire routinier, car la progression passe par la répétition et la mémorisation de l’allure, de la foulée. De la même façon, piloter son entreprise est un exercice qui demande de la rigueur et de l’application au quotidien pour son dirigeant. Un chef d’entreprise doit par ailleurs être endurant parce que tout ne passe pas toujours comme on se l’imagine et garantir à ses équipiers un cadre organisé de travail.

Je vous souhaite de belles aventures !

Et je recommande les stages Bernard Faure à tous les amoureux de la course à pied, qu’ils soient en quête de perf ou pas ! Qu’ils soient chefs d’entreprise ou pas !

http://www.stagesbernardfaure.fr/