Le coût de la transition professionnelle
Dans mon activité de conseiller en insertion professionnelle et de consultant en out-placement, je vois beaucoup de personnes refuser une opportunité ou procrastiner par peur de ne pas être en mesure de répondre financièrement à une transition professionnelle.
Gérer sa mobilité professionnelle a un coût certain, souvent équivalent à plusieurs mois de revenus. Il est donc nécessaire de se préparer à absorber cette dépense. Pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu, il est particulièrement recommandé de mettre en place un plan de trésorerie qui mettra de votre côté la totalité des chances que vous méritez. La période idéale de thésaurisation étant celle durant laquelle vous êtes en activité !
Lors de mes interventions, chaque fois que le sujet est abordé, nombre de stagiaires, d’étudiants, de demandeurs d’emploi et salariés expriment une réaction parfois violente, « maintenant, voilà qu’il va falloir payer pour travailler », ma réponse est toujours affirmative.
L’attractivité physique du candidat nécessitera la mise en place d’un budget durant la totalité de la transition professionnelle. Il comprendra les soins et entretien du corps. Il en est de même pour la constitution d’une garde-robe adaptée pour la totalité de la période d’essai durant laquelle vous serez en permanence jugé. Avoir les moyens financiers permettant de vous rendre sur votre lieu de travail, peut-être sur le lieu de formation à votre prochaine prise de fonction, voire le séminaire d’intégration à 700 km de votre domicile, tout cela a un coût. Nous savons également que la recherche d’un logement, sa location ou son achat, les frais inhérents à votre installation ne pourront être pris en charge généralement qu’à partir du troisième mois de revenu. Il est donc nécessaire de se préparer à ces contraintes. Nous n’oublierons pas, qu’afin de répondre aux souhaits d’adhésion aux usages de l’entreprise d’accueil vous ne pourrez pas éviter d’aller déjeuner à la cafétéria du centre commercial tout proche avec vos nouveaux collègues alors que vous n’avez toujours pas perçu votre salaire ou vos tickets restaurants. Il vous sera également difficile d’éviter de payer votre tournée lors des « afterworks », d’acquérir un ouvrage technique ou un logiciel nécessaire à votre remise à niveau, ou encore financer un cours de langue étrangère afin de vous rendre hyper compétent dans vos fonctions.
Vous ne pourrez toujours tout attendre de l’entreprise qui vous a recruté, qui, durant votre période d’essai, tente de voir en vous le camarade mais aussi le collègue qui ne pose pas de souci d’intégration. Vous devez être en mesure de prendre en charge les deux premiers mois de frais professionnels, et par là même, éviter de demander une avance sur note de frais durant le premier trimestre de votre prise de fonction et donner ainsi l’apparence du « fauché » ou particulièrement de l’exigeant. En effet, même si de nombreuses entreprises sont amenées à vous verser une avance, il est très commun que nombre d’entre-elles attendent que vous ayez terminé votre période d’essai avant de vous l’octroyer.
Epargne, paiement différé, crédit de trésorerie
Vous l’avez constaté une prise de fonction possède un coût incompressible, il est donc primordial de s’y préparer. Ouvrez une ligne de trésorerie dès lors que vous êtes en emploi, ou alors que vous résidez toujours chez vos parents. Demandez à votre banque une carte bancaire à paiement différé ! Cette carte vous permet de payer vos achats en fin de moi. Généralement les achats effectués après le 20 du mois en cours sont prélevés le 30 du mois suivant. Cela signifiera que vous n’aurez aucune difficulté à absorber les coûts vus précédemment. Si vous débutez un nouveau contrat de travail, les établissements bancaires ne verront pas d’un bon œil la possibilité d’ouverture d’un crédit dit renouvelable appelé également reconstituable, réserve d’argent, autrefois crédit permanent ou en anglais revolving. Pourtant nous savons que les remboursements de frais professionnels, la constitution d’une penderie, la possibilité de disposer d’un véhicule fiable sont à prévoir. Seul le concours bancaire vous permettra d’y répondre, si vous avez anticipé cette situation.
Le financement familial et social
Votre famille, votre conjoint, vos amis, les services sociaux voilà autant de partenaires souvent prêts à vous aider. Les services publics de l’emploi tels le Pôle emploi en France, le Forem ou Actiris en Belgique font partie des multiples acteurs pouvant vous aider dans la réalisation de la construction financière de votre nouveau projet professionnel. La prise en charge des déplacements, l’aide au trousseau professionnel, le financement de cours de langue, nombreux sont les besoins pouvant être financés. Vos cotisations versées auprès d’organismes collecteurs, de mutuelles de santé vous permettront souvent d’obtenir le financement d’un bilan de compétences, d’un titre, certificat ou diplôme nécessaire à votre transition professionnelle. Quant à votre entourage privé, j’ai constaté que dès lors que votre projet professionnel est viable, il sera en mesure d’apporter sa pierre à votre édifice. Pour cela prenez les devants, prenez contact, parlez de votre situation, n’hésitez pas à demander de l’aide.