Le coaching, métier d'avenir, peut-il être un métier auto-régulé ?

Bonjour, De manière plus vaste, ce qui touche à l'humain est biaisé par chacun de nos filtres. Vouloir poser un cadre, ne vient-il pas d'une peur? Est-elle fondée? Ce qui est hors cadre n'est-il pas source de créativité supérieure ? Je poserais une question : le découpage des manières d'écouter l'humain est-il adapté à l'humain qui se vit aujourd'hui séparé en lui et d'avec les autres, mais qui est un tout (corps, émotions, énergie, esprit, conscience,...) uni ? Une manière non réglementée n'est-elle pas la meilleure manière de sortir du cloisonnement des méthodes, pour rencontrer l'humain dans son unité ? En recherchant un bien-être, ne veut-on pas retrouver son unité? Notre lecture du monde est notre approche de nous-mêmes. Portez-vous bien.

Bonjour Frédéric, Merci pour toutes ces questions qui confirment l’intérêt de débattre du sujet qui est volontairement polémique. J'espère bien que dans la salle ceux pour et ceux contre se manifesteront car elle est ouverte à toutes personnes, coach, client, prescripteur, sympathisant ou opposant, pour donner un point de vue et des réponses aux questions que vous soulevez. le métier avance, se professionnalise, mais Bruxelles regarde aussi comment se nouveau métier donne des garantis auprès de ses clients. Le travail des associations vise le choix plutôt que la contrainte ou l'obligation. Dommage que vous ne puissiez être avec nous, mais j'imagine que d'autres dans la salle auront les mêmes interrogations.

Quand je constate que certains des plus grands coachs actuels n'ont pas de statut réglementé et sont le plus souvent pas reconnus par les fédérations (c'est le cas par exemple de Robert Dilts qui n'est ni reconnu par l'ICF, ni l'EMCC), je me demande toujours pourquoi vouloir à tous prix un tel statut. Avec quelques questions immédiates : 1. Comment éviter qu'un "statut" ne tue la créativité et les innovations, toujours amateurs avant d'être reconnues ? 2. Qui, à part le client lui-même, peut se jauger suffisamment compétent pour taxer d'amateurisme ou de bricolage tel ou tel coach ? 3. Que faut il croire au sujet du client pour penser qu'il a besoin d'un statut réglementé ? Soit les clients sont "dupables" : il suffira au "mauvais" coachs d'exercer sous un autre titre pour continuer à les duper. Soit les clients sont "capables" (ce qui est un des principes de base du coaching) : un statut ne changera rien à sa capacité de jauger ou non de l'efficacité ET de l'adéquation d'un coach. Et dans ce cas, plutôt que de cadrer les coachs, quels seraient les bénéfices d'informer les clients sur les moyens d'évaluer si un coach lui convient ou non ? 4. Quelles études statistiques solides démontrent que "les bricoleurs" ou "les amateurs" sont responsables des difficultés actuelles du coaching. Qui sont-ils ? Combien sont-ils? Sur quelle base les identifie-t-on ? Quelle est leur part de marché volée ? Qu'est ce qui prouve qu'un statut réglementé va résoudre ces difficultés ? Où sont les preuves que cette amélioration se traduira à coup sur en une augmentation de la demande ? De quoi dispose t on d'autre que d'un raisonnement -"les mauvais coachs altèrent l'image du coaching ce qui nuit au marché du coaching"- pour envisager une réglementation (forcément) restrictive (sinon on ne chercherait pas à l'appliquer). 4. Quel serait, du point de vue des coachs, le bénéfice d'un statut réglementé ? Quels coachs en particulier auraient les bénéfices de ce statut ? Tentons le raisonnement. "Le statut réglementé est nécessaire pour assurer le développement du coaching en France, car si on peut assurer la qualité du coaching, il aura suffisamment de demandes. Donc le statut réglementé ne serait donné qu'aux "suffisamment bons" coachs." MAIS, si ils sont suffisamment bons, ils ont forcément suffisamment de demandes... alors dans ce cas, à quoi pourrait leur servir le statut réglementé ? A moins d'imaginer que les amateurs et autres bricoleurs soient tellement nombreux qu'ils grignotent un gâteau qui sans eux serait suffisamment grand. Ce qui serait à prouver par des stats solides (voir 4.) 6. Comment accepte-t-on et comment fait-on pour réglementer le fait qu'un coach peut ne pas convenir à tous les clients ? 7. Si un statut réglementé se met sur pied, que deviendront les 2 principales fédérations (ICF, EMCC). S'envisagent elles comme les futurs "ordres", à l'égal de celui des médecins ou des kinés ? Comment dans ce cas s'assurer qu'elles contribuent à l'essor et aux bien-êtres des coachs? A noter qu'aucun de ces 2 ordres (bien que chers) n'a su protéger les intérêts de ses adhérents, ni la qualité des pratiques. Pour preuve :le tarif est de 16€/séance pour les kinés et de 23€/visites pour les médecins, ce qui les forcent à en voir un max par heure. 8. Si les 2 principales fédérations actuelles deviennent garantes du "statut" du coach comment les faire évoluer pour qu'elles intègrent des écoles mondialement connues et fondatrices du coaching (comme la NLPU de Robert Dilts par exemple) ? En bref, toute réglementation limite la liberté et souvent freine la créativité. Avant de la réclamer, il pourrait être intéressant d'en mesurer les risques. Je ne pourrais être à Bordeaux, ce qui m'amène une dernière question. Comment cette conférence va t elle s'assurer de donner la parole également aux opposants de ce statut ?