Le conflit, un catalyseur de changement

Le conflit, un catalyseur de changement

Les conflits, beaucoup de personnes en ont peur. La plupart voudrait les éviter ! Et pourtant, le conflit peut être utile à toute évolution mais il requiert de la part de chacun de s’ouvrir à la réalité de l’autre.

Comment quelque chose de majoritairement perçu comme négatif pourrait-il permettre la moindre avancée ? Laissez-moi vous expliquer !

Un environnement (ou un système) où tout conflit serait absent ne serait pas viable à long terme. Et Pourquoi pas me direz-vous ? Parce qu’un ordre permanent régit par des règles absolues, intangibles et immuables n’est, par définition, pas adapté au monde en perpétuelle évolution tel que nous le connaissons. Ainsi, pour changer un système quel qu’il soit, il doit subir un déséquilibre qui l’obligera à se modifier pour retrouver un nouvel équilibre « temporaire » et cela vaut pour le travail, la famille et quantité d’autres « systèmes ». C’est en effet, à travers la résolution du conflit que se définissent de nouvelles règles, de nouvelles normes, un nouvel ordre propice à de meilleurs rapports humains.

Dans les rapports humains, les conflits engendrent souvent une grande dépense d’énergie où chacun des protagonistes s’évertue à détruire l’autre, à défendre ses positions/ses idées, ses valeurs. Or, il n’y a que des perdants dans ce type d’échange. Attention, je ne veux pas dire qu’il faut dire oui à tout !! En fait, la solution se trouve dans le fait de réorienter cette énergie au service d’un changement où chacun est finalement gagnant. Vous pensez que c’est utopique ? Peut-être pas. Cela ne dépend que de nous.

Le conflit résulte souvent d’un rapport de force. Il prend sa source dans notre conception linéaire conventionnelle des rapports humains (un émetteur, un récepteur). Cette position binaire nous enferme dans l’idée que l’aboutissement d’un conflit débouche obligatoirement sur la victoire de l’un et la défaite de l’autre. Si vous avez lu mes autres articles (j’espère que c’est le cas :-)), vous savez aujourd’hui que les rapports humains sont circulaires, que chacun est influencé par l’autre et influence l’autre en retour.

Le conflit prend également naissance dans la rigidité des rapports humains alors que sa résolution se trouve dans la flexibilité de ces mêmes rapports. Il est important lorsque l’on veut sortir d’un conflit de trouver d’autres réponses que celles habituellement mises en œuvre que sont l’agression et la défense car ces dernières ne font qu’entretenir le conflit et nous enferme dans un choix restreint de possibilités. Ce rapport consistant à imposer à l’autre sa manière de faire, sa manière de voir se retrouve à tous les niveaux dans notre société. Il est présent dans la famille, dans l’entreprise, à l’école, etc. et il limite la relation à un mode dominant – dominé souvent stérile dans les résultats qu’il engendre.

Voici donc ce qui pose problème ! Mais alors, comment en sortir ?

La clé se trouve certainement dans la créativité et l’ouverture. Pour sortir d’un conflit, il faut voir les choses avec les lunettes de son interlocuteur pour comprendre sa vision des choses. Cela nous pousse alors à envisager différemment le comportement de l’autre et ainsi, cela favorise l’émergence de nouvelles réponses pour résoudre le conflit. La solution optimale se situe à un autre niveau de relation, sur un mode d’avantage fondé sur l’échange et la coopération. Pour l’illustrer, le sport nous permet de le comprendre aisément. Une bonne équipe n’est pas la somme de ses meilleurs joueurs. La magie opère lorsque chacun cesse de regarder son intérêt personnel pour coopérer avec les autres à la réalisation d’un objectif commun. Le collectif prend alors le pas sur l’individuel.

La démarche de résolution de conflit consiste à ouvrir le champ des possibles. C’est-à-dire à envisager d’autres réponses que l’agressivité et la défense. Cela suppose également d’entrer dans la réalité de son interlocuteur, d’entendre (et pas seulement d’écouter) ce que l’autre a à dire et de trouver ensemble une solution qui agrée chacune des parties. Un compromis me direz-vous ? Et bien non, c’est plus que cela car le compromis implique que l’on renonce à certaines demandes. Il s’agit plutôt d’une négociation qui pourra se clôturer sur une résolution de type gagnant – gagnant.

En résumé, résoudre un conflit dépendra de votre capacité à dépasser vos propres œillères, pour explorer le terrain de l’autre afin de mieux appréhender sa façon de voir les choses et dégager des voies transversales pouvant mener à de nouveaux points de rencontre. En d’autres termes, il s’agit d’échanger vos lunettes pour adopter celles de l’autre. Cette compétence vous permettra assurément d’améliorer vos relations avec les autres et de gagner en crédibilité et en influence dans votre environnement.

Alors, lorsque vous serez confronté à une relation conflictuelle, pensez-y ! et n’oubliez pas de chausser les lunettes de votre interlocuteur.

Pour aller plus loin : « Du désir au plaisir de changer » par Fançoise Kourilsky chez Dunod.

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