Le déconfinement des ESMS pour personnes en situation de handicap : le choix "éclairé" avec juste une lueur au bout du tunnel

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Les recommandations et lignes directrices gouvernementales, relatives au déconfinement des ESMS internats pour adultes, entre autres, édictées opportunément le 9 mai dernier, engagent le grand mouvement, d'une part de reprise d'activités des ESMS fermés jusqu'alors mais aussi le "déconfinement progressif" des personnes en situation de handicap maintenues confinées au sein des foyers.

Sur le principe de progressivité, non discriminante, personnalisée, plaçant au centre de la démarche le recueil du "choix éclairé" des personnes de se maintenir confinées, ou de s'inscrire dans un déconfinement progressif, leur permettant d'exercer leurs droits à participation à la vie économique et sociale, comme "tout le monde".

La responsabilité des associations gestionnaires, et plus précisement des directeurs et directrices des ESMS concernés est placée en première ligne : mesures d'assouplissement des visites familles, calendrier, "sectorisation" de l'accompagnement, appropriation des mesures barrières, organisation personnalisée des accompagnements.

Les protocoles et contraintes d'hygiène et de protection, prévention liées à ce "déconfinement" sont renforcées, et le déconfinement voit également le "retour" de questionnements, recommandations, injonctions des médecines du travail, inspections du travail, venir rappeler aux gestionnaires leurs obligations de protection des salariés, avec des approches "normatives" pouvant être différentes des recommandations des autorités de santé, et sans que soit prises en compte les réalités du "coeur de crise", de la pénurie d'alors, ou de "recommandations restrictives" qui nous interpellaient.

Alors, permettre aux personnes d'exercer leur "choix éclairé"? Qui veut rester confiner ? En complément, nous sommes invités à conseiller, rendre accessible la question du "bénéfice-risque", tant auprès des personnes que des proches aidants, qui, après les visites familles, strictement encadrées, n'aspirent, pour la plupart, qu'à renouer la relation, réaccueillir leur proche dans le cadre familial.

La situation épidémiologique est incertaine et les risques liées au déconfinement sont là, nous voyons juste une lueur au bout du tunnel, pas encore la lumière. Et cette posture de prudence invite à une grande "progressivité" dans la levée des mesures de confinement.

Le bénéfice-risque, il est de notre responsabilité de l'apprécier également dans une approche collective, de l'impact possible pour le collectif de vie et de travail de "l'entrée" du COVID 19, au sein de foyers, souvent peu organisés pour gérer des "unités" ou "secteurs" dédiés à l'accompagnement de personnes maintenues au sein des structures car ne présentant pas de formes nécessitant une prise en charge hospitalière.

Au-delà des protocoles et procédures, fortement mobilisatrices, cela ne doit pas manquer de nous interroger, en dépit de la forme "d'urgence à agir", tant sur le plan éthique qu'au regard de nos responsabilités, porteurs de valeurs en matière d'accompagnement des personnes, promoteurs de projets d'établissements et services, gestionnaires et employeurs.

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