Le Dernier Chômeur : une idée de lecture avant la rentrée

Les vacances ne sont pas encore terminées, vous avez donc tout le temps nécessaire pour découvrir une pépite de l’édition. Dans Le Dernier Chômeur, Didier Audebert, journaliste et patron de l’agence de communication et de relations publiques LET ME SEE, nous régale, tout simplement. Le livre est décapant, impertinent, actuel. Et pour ne rien gâcher, il nous invite à réfléchir sur notre société et nos dirigeants.

Paru en février dernier chez Albin Michel, peu avant le premier tour de la présidentielle, Le Dernier Chômeur aurait toute sa place en cette période de rentrée littéraire, tant ce premier roman fait écho à l’actualité politique et économique de notre pays. Faire connaissance avec Verley, Meurchaud et Barnay est d’autant plus savoureux, trois mois après l’élection d’un nouveau Président en France.

Verley, le chef de l’Etat dans le livre, n’a qu’une obsession, relayée par son fidèle conseiller Barnay : le plein-emploi. Une fois élu, l’ancien chef d'entreprise sans étiquette politique (ça ne s’invente pas…), et désigné par un cabinet international de chasseurs de têtes, engage une politique volontariste pour éradiquer le chômage. Méthodes musclées et radicales sont préconisées, car tout le monde doit avoir un boulot ! C’est le principe. Le monde n’est que course folle, réveils matinaux, travaux forcés... C’est bien simple, ceux qui s’y refusent sont traqués par des commandos spécialisés dans la chasse à l'oisiveté. Il ne restera pas un chômeur, foi de Verley !

Didier Audebert nous décrit un vrai système totalitaire destiné à perdurer. Mais à la limite du burn-out on le verra quand il croise sur sa route Meurchaud et sa souriante détermination à rester sans emploi. Lui a connu le monde du travail, et il ne veut pas y retourner ! Il veut jouir de sa liberté, profiter de la nature, jouer aux dés et faire la sieste… Qu’on le laisse donc en paix !

Rien ne sera épargné à ce gentil chômeur pour le convaincre de reprendre le chemin du métro. Qui va l’emporter ? On s’amuse car c’est drôle, sarcastique et sensible aussi. Ne passez pas à côté, on vous le reprocherait !

Olivier Biscaye -

Le Dernier Chômeur, Albin Michel, 21,50€