Le dernier salon où l’on recause…
Le Mondial de l’Auto de Paris aura bien lieu cette année, en octobre prochain. Cette fois, c’est quasiment sûr. Quelle bonne nouvelle. Après l’annulation de monuments de l’évènementiel automobile européen, après la pandémie et après tant d’avis péremptoires de pseudo sachants ancrés dans leur certitude que le concept des salons était définitivement mort, le monde a (re)changé. Le réel semble reprendre le dessus sur le virtuel. Quelle surprise ! Combien de managers s’étaient persuadés que l’on n’avait plus besoin de rêver devant des nouveautés réunies en un seul lieu avant d’acheter une voiture, que désormais on allait – à l’aise - investir plusieurs dizaines de milliers d’euros dans une voiture que l’on aurait vue et négociée devant un écran… Combien nous ont dit que ces salons pour amateurs passionnés étaient dépassés ? Beaucoup…
Eh bien, les salons reviennent, doucement. A Lyon, il y a quelques semaines, les visiteurs, les exposants, les journalistes étaient là, bien en chair. Et le salon Lyonnais a fait le plein. Des organisateurs de salons étrangers sont même venus le visiter et découvrir la « recette lyonnaise ». Tous les acteurs présents étaient enthousiastes, les vendeurs aussi et ils ont signé de nombreuses ventes.
Désormais, c’est Paris qui s’annonce. Nous reverrons donc des voitures à la Porte de Versailles, qu’elles soient thermiques - c’est encore possible -, hybrides ou électriques. La voiture change, c’est une évidence et son usage aussi. On achète désormais moins sa voiture, on la loue, mais on roule toujours avec. Lorsque l’on interroge un automobiliste normalement constitué, c’est-à-dire qui ne vit pas obligatoirement à Paris, qui ne bénéficie pas d’une voiture de fonction, qui a une famille avec laquelle il part en vacances deux fois par an et qui utilise son véhicule quotidiennement pour aller travailler, ce qui l’intéresse au moment du renouvellement, c’est la marque, le prix du modèle et son coût d’usage ; c’est-à-dire le coût du carburant au moment de faire le plein ou la possibilité de recharge s’il a porté son choix sur une voiture électrique.
Recommandé par LinkedIn
Avant de signer son bon de commande, le futur acheteur aime toujours aller découvrir le modèle de son choix, dans un show-room, chez un ami ou un loueur. La différence avec « avant », c’est qu’aujourd’hui, lorsqu’il vient se renseigner sur une voiture chez un professionnel, il a déjà passé des heures sur Internet ; et connait donc son futur véhicule, aussi bien qu’un vendeur de métier qui, souvent d’ailleurs, ne se lève même plus de son fauteuil lorsqu’un client entre dans un show-room. Sauf si c’est le patron lui-même qui ouvre la porte. Le monde a vraiment changé.
En France, les salons rouvrent donc leurs portes et les marques reviennent s’exposer ; à Paris, toutes ne seront pas présentes, certaines se retenant encore au prétexte qu’elles n’auront pas de nouveauté suffisamment importante à présenter, pile au moment du salon. Mais osons ; ouvrons les paris que, d’ici peu, les salons automobiles de par le monde auront retrouvé leurs couleurs. A Lyon et à Paris, les organisateurs auront tiré les premiers. Félicitations. Nous viendrons nombreux dans vos salons où l’on recause.
Guy Jourdan