Le facteur déterminant c'est nous !

Le facteur déterminant c'est nous !

Il devient fondamental, pour éduquer un enfant dans le succès, de transformer l’adulte. Au fil de mon expérience d'accompagnante, et partant du fait que chaque adulte a été un enfant. Si ces adultes n’ont pas acquis certains apprentissages au moment où c’était nécessaire, le risque est grand de les voir reproduire, auprès de leurs enfants, des schémas familiaux aux antipodes de leurs convictions et de leurs valeurs.

Mon rôle s’est petit à petit centré sur les adultes devenus parents. En aidant et en accompagnant le parent, nous pouvons agir de façon importante sur les comportements de l’enfant. 

La plupart du temps, en consultation, les personnes viennent pour comprendre la cause. Et, mon travail consiste à leur faire faire un pas de côté, prendre du recul, ne plus vivre les choses au premier degré pour éviter de lutter, fuir ou faire le mort. Et avoir enfin accès à l'émotionnel.

Je leur apprends à réparer ce qui a été mal transmis ou pas correctement élaboré.

Une des étapes majeures, est d'apprendre à utiliser l’autorité. Cet outil puissant fait partie de la base fondamentale pour être plus heureux, mieux réussir, faire des choix qui nous conviennent, avoir des relations apaisées, être en meilleure santé.

La révolution n’est plus d’apprendre à comprendre le langage du savoir : pourquoi il m’arrive telle et telle chose dans la vie, mais de donner un sens au langage du savoir-faire qui est en lien avec notre survie

Exemple :

Une femme accouche de sa petite fille. Quelques heures après l’accouchement la mère fait une cardiopathie du péripartum, une complication rare. Cette maman a vu la mort de très près. Elle n’a pas fait d’arrêt cardiaque mais était en souffrance respiratoire avec les poumons remplis d’eau.

Prenons ce cas avec du recul, cette femme ne se remettait pas de la mort de sa maman 4 ans et 1 mois jour pour jour après son accouchement. Elle n’est pas passée loin de faire vivre la même expérience à sa fille. La mère me dit : « je ne vois pas ce que j’ai fait de mal pour qu’il m’arrive ça ! Alors qu’il y a des gens vraiment méchants et eux, ils ne leur arrivent rien ! Je trouve ça injuste ! » Elle s’est retrouvée avec un régime sans sel, elle a trouvé que c’était l'expérience la plus dure dans sa vie. La nourriture fait référence, dans le cerveau, à la mère puisque la mère est nourricière. C’est un repère important. C’est la mère qui nourrit. Là, sa nourriture n’avait plus de « goût ». C’est injuste tout comme le ressenti de la perte de sa mère. Sa vie n’avait plus de sens, plus de goût. Même si cette femme avait le « cœur brisé » par la perte de sa mère, elle devait se battre pour la petite fille qu’elle avait mise au monde. C’était dans le cours de la vie. Elle a été séparée peu de temps après la naissance. Elle voyait son bébé 45 minutes par jour. La mère me dit : « je me sens comme une morte en sursis. » 

Après quelques mois où les médecins lui disent qu’elle n’a plus de pronostic vital engagé, elle me fait part des comportements de son bébé de 15 mois qui est « difficile » « pot de colle ». Quand elle en fait part au pédiatre celui-ci lui répond : « vous ne devez pas oublier qu’il y a eu séparation à la naissance. » et voilà…la prise en charge s’arrête là. La maman me dit : « je prends patience ». 

Et c’est à cet instant que je lui demande si elle a raconté à sa fille leur histoire. La maman me répond étonnée : « non ? » Alors je raconte à la maman leur histoire : « Quand vous avez perdu votre maman décédée d’une maladie et qui était encore jeune (- de 60 ans), vous auriez aimé qu’elle vive encore longtemps et vous avez beaucoup pleuré. Vous aviez, comme votre petite fille, très peur de cette séparation. Votre petite fille est le reflet de votre relation avec votre mère. Sauf qu’il est ici important d’agir différemment car votre petite fille, elle, n’a pas perdu sa mère. Lorsque le cœur de votre maman s’est arrêté, vous avez bien cru que le vôtre allait s’arrêter aussi (tiens vous êtes en insuffisance cardiaque) mais votre petite fille est là et vous aussi. Alors vous, vous vous battez pour retrouver votre forme olympique et vous pouvez lui dire toutes les choses positives que vous avez pu retirer de votre histoire et notamment sa présence. » 

Quelques jours plus tard, sa mère n’a pas réussi à lui parler mais elle me dit que son histoire racontée ainsi lui a fait changer sa perception. Depuis notre conversation sa fille est moins de pot de colle et elle s’est mise à marcher. Sa fille a pu commencer à explorer, à aller de l’avant et montrer le chemin à sa mère. 

Dès lors que sa mère change d’état d’esprit, l’enfant progresse. Il n’y a pas de magie. Le cerveau n'est pas intelligent, il est performant.

L’enfant est « télécommandé » par son parent. Il répond à ses stress pour aider son parent à pouvoir être là pour s’occuper de lui. 

« Il a été démontré que le bébé qui marche à peine aide spontanément un inconnu, même si, pour cela, il doit fournir un gros effort comme, par exemple, arrêter de jouer à un jeu qui le passionne et traverser des obstacles. » (Céline Alvarez « une année pour tout changer »)

C’est en réduisant l’intensité des résistances émotionnelles de nos enfants et en leur enseignant des aptitudes importantes et des leçons, que nous les aideront à devenir des adultes équilibrés. Mais pour cela, il est important que nous, adultes, soyons cohérents et équilibrés pour transmettre la ressource adaptée.




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