Le football ne tourne pas rond!

Il y a quelques semaines, je rédigeais un billet évoquant la nécessité de rénover nos instances sportives.

Ce qui, de prime abord, peut être un vœu pieux semble aujourd’hui faire son chemin.

Des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de mixité, d’autres évoquent des passe-droits, parfois des « magouilles entre amis », certains les « baronnies » créés au fil du temps par un système électif qui autorise plusieurs mandats successifs, …

Reste qu’il ne faut pas généraliser et penser que nos dirigeants sont tous à mettre dans le même panier.

Pour autant, le mouvement initié par quelques « contestataires » comme celui de "Rénovons le Sport Français" semble aujourd’hui faire des émules.

Cette prise de conscience collective éclate au grand jour au travers d’actions menées par ce que j’appellerais la majorité silencieuse : les licenciés, les bénévoles ou encore les supporters.

C’est ainsi qu’un collectif (le CNSF – le Conseil National de Supporters Français) avec à sa tête Jean Pierre Clavier (professeur d’université et candidat à la présidence de la FFF en mars prochain) a décidé de déverser ce vendredi 2 millions de bulletins de votes (représentant les deux millions de licencié(e)s) devant le siège de l’institution.

Cette action « coup de poing » vise à dénoncer selon ses propos « l’indécente opacité du scrutin » et une « élection du président et du comité exécutif élu par un corps électoral restrictif, éloigné de la base et défiant toute procédure démocratique digne de ce nom ».

Voilà qui a le mérite d’être clair et transparent.

Et de transparence, parlons-en ! Que faut-il penser de ce qui se passe actuellement au sein de la Ligue de Football de la Nouvelle Aquitaine.

Une première banderille avait déjà été plantée le 14 novembre dernier lors du dernier comité de région mais ce que nous révèle le site footamateur.fr est pour le moins dérangeant :  le président du District de Dordogne n’aurait rien trouvé de mieux que d’envoyer ses vœux en demandant aux clubs d’envoyer leurs pouvoirs pour les élections de la Ligue, chez lui et en blanc !

Un scénario digne des plus belles heures des républiques bananières.

Loin d’accabler nos dirigeants (et en particulier celui-ci, qui sûrement voulait bien faire), force est de constater que ces pratiques exaspèrent au plus haut point la base, socle de nos associations.

Il est donc à mon sens urgent de redonner le pouvoir à ceux qui font le sport dans nos villes et nos campagnes et en cela, je tenais à saluer l’initiative de Saïd Ennjimi.

Je ne connais pas l’homme et j’ai même dû pester contre lui lorsqu’il sifflait à tout va contre mon équipe de cœur (!) puisqu’en dehors de son activité professionnelle, il est arbitre international et se présente (justement) aux élections de la Ligue de Nouvelle Aquitaine.

En feuilletant son programme (attention, cela reste un programme qui devra être mis à l’épreuve des actes), j’ai la conviction qu’il a parfaitement compris ce qu’attend le terrain de ses dirigeants.

Il y évoque bien entendu les sujets actuels et en vogue (la mixité, la diversité, l’éducation, le bénévolat, …) et portés par d’autres mais ce qui m’a interpelé, ce sont certaines propositions qui vont dans le sens de l’histoire : meilleure valorisation financière du fair-play, « TIG » pour les joueurs sanctionnés sous la forme de temps donné pour arbitrer des rencontres, baisse de la charge administrative et financière des clubs, redistribution des bénéfices de la Ligue aux districts et aux clubs, adaptation des outils de communication pour « parler aux plus jeunes », accompagnement des clubs dans la « transition numérique », …

Voilà des propositions concrètes que j’aimerais voir mises en œuvre sur le terrain car il en va de l’avenir du sport en France.

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