Le frein des incertitudes liées au relèvement des droits de douane
En cas de différend, l’incertitude augmente avec le nombre de personnes impliquées. Lorsqu’une société non cotée négocie en vue d’obtenir les meilleures conditions possibles avec son fournisseur, également non coté, l’impact immédiat est négligeable. En revanche, lorsque les deux sociétés sont cotées, le cours de l’action du fournisseur peut reculer en raison des préoccupations liées à la perte éventuelle du client, de même que l’action de ce dernier peut se replier si le fournisseur est réputé pour sa force de négociation.
Les conflits entre pays liés aux droits de douane impliquent une multitude de parties, en particulier dans un monde où les chaînes de valeur sont devenues très complexes : les négociations sont bilatérales, mais les chaînes de production sont mondiales. Une montée de l’incertitude agit alors comme un frein à la croissance. La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme dans son dernier numéro des Perspectives économiques mondiales, au titre bien choisi « Le vent tourne-t-il ? ». Elle montre qu’une hausse de l’incertitude entourant la politique économique aux Etats-Unis pèse sur la croissance des pays développés et, surtout, sur celle des pays émergents.
A ce stade, l’incertitude est liée à la crainte d’une guerre commerciale. Les pays émergents sont particulièrement exposés en raison de leur rôle dans les chaînes de valeur mondiales et parce que beaucoup sont des exportateurs de matières premières. Aussi longtemps que l’incertitude obscurcira les perspectives de croissance, ces pays pourraient être frappés par une baisse des prix des matières premières. Pour ne rien arranger, les incertitudes ne sont pas seulement dues à la question de l’issue du bras de fer actuel ou du timing des mesures à venir, mais aussi à l’extrême complexité, voire même l’opacité, de l’interconnexion de la production au niveau mondial. D’un point de vue macroéconomique, certains indicateurs aident à évaluer l’impact des incertitudes liées aux mesures tarifaires : la croissance du commerce international, les prix à l’importation ou l’inflation domestique pour certains groupes de produits. Mais les indicateurs de confiance sont tout aussi importants : en cas de relèvement des droits de douane, les prix des intrants augmentent dans le pays importateur et les carnets de commandes en pâtissent dans le pays exportateur. Comme le montre le graphique, l’évaluation des carnets de commandes à l’exportation se détériore depuis le début de l’année mais ceci pourrait surtout refléter le ralentissement mondial de la dynamique de croissance, plutôt que les craintes de protectionnisme, d’autant qu’on observe un fléchissement du sentiment concernant les prix des intrants dans de nombreux pays.
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6 ansWilliam De Vijlder à la lecture de votre article, vous semblez placer la confiance dans les "internalités économiques" Un facteur essentiel des relations entre partenaires économiques mondiaux. Je ne peux qu'être d'accord pour inclure davantage d'externalités (négatives pour le bien commun) dans les réflexions économiques et les relations qui en découlent entre acteurs.On pourrait peut-être voir inclues dans ces sphères élevées de réflexion des notions élémentaires comme l'empreinte écologique et le gaspillage généralisé qui épuise les ressources (modèle world 3) et qui devrait aboutir dans 10 ans environ à des chocs sur l'ensemble des acteurs bien au-delà de ces préoccupations. Certains modèles prévoyant la disparition de la moitié de la population mondiale (de notre vivant si je puis dire !!)
Business developer
6 ansMerci pour cette information. Quel est votre sentiment sur les importations de produits d'Asie en France, le volume pourrait baisser dans les prochains mois ?
Agent chez EDF
6 ansLe titre est presque poétique !