Le ghosting, quand ce poison comportemental s'invite au bureau
Tout a été dit ou presque sur le « ghosting » qui touche la sphère privée.
Après les restaurateurs et les praticiens médicaux et para-médicaux dont les voix s’élèvent pour s’insurger contre les réservations non honorées, les notaires qui constatent une tendance à la hausse des acquéreurs irrespectueux, causant des dégâts parfois considérables, je tiens aujourd’hui à condamner l’irresponsabilité des habitués du ghosting dans le monde du business.
Il n’y a pas une semaine sans qu’un confrère, un ancien collègue ou une jeune pousse ne m’appelle pour me raconter son incompréhension la plus totale et son manque de répartie, par rapport à ce comportement nocif.
Le plus souvent plus pressés que la plupart des prospects rencontrés, le futur ghosteur est souvent celui qui requiert une disponibilité rapide pour un rendez-vous, des offres commerciales sur-mesure, qu’il faut rédiger vite et bien, et qui démontre une exigence plutôt affirmée quant à l’expression de son besoin.
Quand vient le moment des relances pour le fournisseur de service ou de produit, alors que la relance effectuée est la plus fidèle possible au besoin exprimé par le prospect (« on se revoit dans 1 mois », « rappelez-moi dans 2 semaines »), le prospect ne répond tout simplement plus du tout. Ni dans 1 mois, ni dans 2 semaines, ni jamais.
Ces prospects indélicats et pas très malins, devraient pourtant savoir que pour bénéficier d’un panel large et riche de fournisseurs et surtout des plus innovants, il faut des conditions propices à la survie de ce vivier. Obtenir un retour -quel qu’il soit- sur les offres commerciales envoyées, surtout quand ces offres ont été sollicitées, est tout bonnement crucial pour la pérennité des fournisseurs.
Il y a 3 options de réponse à des offres ultra-simples à garder au chaud dans ses mails, et qui prennent 10 secondes à envoyer par mail : « Non, merci finalement le projet ne se fait pas », « oui, on peut être intéressés mais recontactez-nous dans 3 mois », « oui, on avance ensemble ».
Recommandé par LinkedIn
Répondre à un fournisseur sollicité est le pré-requis minimum pour pouvoir garder des relations courtoises dans un univers où on se doit d’avoir une attitude professionnelle.
Répondre dans des délais raisonnables est un pré-requis minimum à toute relation professionnelle, surtout quand on a fait travailler un fournisseur plusieurs heures ou plusieurs jours gratuitement.
Répondre systématiquement est le pré-requis économique irremplaçable à la structuration et au maintien d’un éco-système riche de fournisseurs, fait de petites entreprises innovantes qui secouent aussi des mastodontes, et assurent ainsi un équilibre intelligent dans l’offre globale.
Personne n’a supporté l’impossibilité de se projeter dans l’avenir durant la période COVID.
Le ghosting n’est pas un concept abstrait ou une attitude neutre : le ghosting est bien une attitude malveillante car elle contribue à l’impossibilité de se projeter, et à la destruction de valeur sur le moyen et long terme.
Avoir un pouvoir de décision en entreprise est une responsabilité qui requiert d’être professionnel !
Veillons tous ensemble à ce que le ghosting ne se banalise pas et ne décourage pas les entreprises les plus jeunes et les plus dynamiques ; il ne doit pas être considéré comme un phénomène marginal, mais bien comme une chienlit qui détruit la confiance en soi, en l’avenir et finalement l’entrepreneuriat et la valeur du travail.
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1 ansChère Léandra, tout est dit ! Le ghosteur démontre une vraie défaillance dans le comportemental de base !