Le huitième million

Le huitième million

Le huitième million…
J’ai passé beaucoup de temps dans la voiture ce matin d’une réunion à l’autre. Je n’arrivais pas à me décider si : laisser la radio allumée et écouter tous ces témoignages de Yom Hashoah, plus poignants les uns que les autres, ou l’éteindre parce qu’à un moment tu n’en peux plus. Et les débats s’enchainent : pardonner ou non, aller en Pologne ou non, Dieu ou non (alors que l’espace d’un instant je me dis qu’il y en a tellement qui se posent cette question, qu’au final IL était surement occupé à les sauver eux, et la pensée s’efface de ma tête, éphémère et effrayante).
Les questions fusent comme très…trop souvent depuis 26 ans : pourquoi, comment, ou...
Puis impulsivement j’appelle ma Tante Elisabeth et je m’excuse des questions que je vais lui poser mais ça me démange : comment tu n’es pas devenue folle … «j’étais jeune», comment tu te relèves et tu avances à partir de la … «quel autre choix j’avais»? Elisabeth tu as perdu ton père bébé, ta mère quand tu avais 23 ans est morte devant toi à Plashow, puis tes sœurs, tes amies, ta famille, tu as fait les marches de la mort opérée de l’appendicite (sans anesthésie et refermée avec des épingles à nourrice), comment tu survis à tout ça … «on m’a souvent demandé et même reproché d’avoir survécu puis retrouvé deux sœurs et un frère mais je ne sais pas comment j’ai survécu»…
Elle me dévoile ensuite, que c’est aujourd’hui, le 5 Mai, qu’elle a été libérée ! On en apprend tous les jours !
Toujours les mêmes questions, les larmes aux yeux des deux côtés du téléphone…
Je me rappelle les analyse sur les deuxièmes générations, celles qui expliquent que les 3e sont également des 2e générations parce qu’elles vivent le même traumatisme. Et je me demande si Hitler n’a pas, ici, gagné une bataille alors que depuis tant d’années je sillonne autant les livre que la Pologne à la recherche d’une lueur de compréhension au bout de cette nuit terrible…
J’arrive à une réunion ou on m’invite à participer à la cérémonie, une CEO raconte l’histoire de sa mère qui part du Block 25 de Birkenau vers le Crématoire mais ne sera finalement pas gazée. Incroyable c’est l’histoire de ma tante Elisabeth le 31 Octobre 1944… Je vais lui parler, on ne se connait pas encore, il me donne le nom de sa mère, je rappelle Elisabeth …….. «elle était assise en face de moi au travail, quelle belle voix elle avait» ! Deux famille se rencontrent 70 ans plus tard, et le traumatisme n’en diminue pas moins.
Tom Segev avait parlé du septième million, je crois que nous sommes le huitième million.

Svetlana Ratnikova

CEO @ Immigrant Women In Business | Social Impact Innovator | Global Advocate for Women's Empowerment

2 mois

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Bravo pour ce témoignage et cette réflexion très intelligente,nouvelle et intéressante.Que notre famille ait subi le génocide nous fait fonctionner différemment comme d'autres descendants d'autres génocides et nous fait nous battre pour la justice .Bonne chance pour vos prochaines trouvailles !

Bravo pour ce témoignage et cette réflexion très intelligente,nouvelle er intéressante .Bonne chance pour vos prochaines trouvailles !

Écrit très émouvant et intelligent à partager er à lire absolument .Bravo à Yonathan Rubinstein

Daniel Fhal

Industrial engineer, PMO, Coach

8 ans

EMET!

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