Le leader de demain
La notion de leadership n’est par nouvelle, mais elle a cela de passionnant c’est qu’elle est vivante et se renouvelle sans cesse en fonction des époques.
De l’approche normative de Fayol (1916), à celle plus pragmatique de Drucker (1970), jusqu’à la vision de Mintzberg (1982) ou celle de Blake & Mortimer (1964) qui combine intérêt porté aux relations humaines avec celui sur les résultats, chacune s’inscrit dans un contexte socio-économique donné.
Mais il pourrait être intéressant de toutes les faire converger sur la vision de l’homme théorisée par l Mac Gregor (1960). Celle-ci distinguait une orientation basée sur une défiance de la capacité de l’homme à travailler, avec pour leitmotiv « tradition et contrôle », d’une autre vision où il était permis d’envisager que l’homme prenne du plaisir à travailler et où le mot d’ordre était alors « individualisation et responsabilisation ».
Depuis quelques années de nouvelles approches ont émergé autour des notions de management collaboratif et agile, où le leader devient « transactionnel », i-e ouvert aux contingences, ou « transformationnel », agissant pour inspirer et donner une vision. C’est en ce sens que la définition du leader, entendu comme celui qui amène des individus vers des objectifs en les mobilisant et suscitant leur adhésion, prend tout son sens. Et, comme le dit Guy Pelletier (1998), le leadership devient alors « l’art de diriger au temps de la liberté ».
Et demain alors ? Qu’en sera-t-il ?
Pour Yves le Bihan *, dans son article paru dans HBR** France le 5 Juin 2020, c’est un « leader positif » qui est aujourd’hui attendu. Capable de se donner des moments de recul et des phases d’accélération, il bascule du « sprinter » au « décathlonien. « Savoir alterner la vitesse du 100 m (changer rapidement ses habitudes de travail) avec l’endurance du 1500 m (s’adapter aux nouveaux besoins émergents, repenser sa culture) ». Pour cela, il doit être capable de concentration et entretenir « un des biens les plus précieux aujourd’hui : l’attention», sujet qui anime nombre de chercheurs en management et gestion émotionnelle dans le monde entier.
En sachant créer l’alliance de la solidarité, qui s’est clairement et spontanément exprimée pendant la crise sanitaire du Covid 19, et de l’engagement pour renforcer la cohésion des équipes, il va plus loin que la collaboration, vers une logique d’inter-dépendance.
Enfin, à l’instar de Bruno Pavlovsky, président de Chanel, qui annonce «il nous faut imaginer une autre façon de présenter nos collections que les défilés », le leader est aussi celui qui peut transformer son imagination, et celle de ses collaborateurs, en action. Susciter la pensée divergente pour penser différemment, casser les codes, oser sortir des sentiers battus et innover.
Et, comme le disait R. Poincaré « c’est par la logique que l’on prouve et par l’intuition que l’on découvre ». Quand l’intuition s’immisce dans les programmes de management, et qu’on lui laisse de place pour s’exprimer, alors « Yes we can » .
*Yves Le Bihan, Président de l’Institut français du leadership positif, coach de dirigeants, conférencier et chercheur associé à la chaire Essec du changement, auteur de « Le Leader positif » (Eyrolles).
**HBR : Harvard Business Review
Executive Director Healthcare Division DAMARTEX
4 ansBravo Sandrine, bel article. La bise!
Psycho-Énergéticienne, j’aide les entrepreneurs à épanouir leur vie professionnelle – Thérapeute Holistique – Harmonisation de votre équilibre énergétique
4 ansApprendre à devenir un leader pour soi-même serait déjà un 1er pas. Etre autonome, réfléchir par soi-même sans attendre que quelqu'un le fasse à votre place...