Le leadership passif ou dominant?
Dans un billet d'une de mes newsletter je mentionnais l'importance de la fondation de la relation pour emmener vers un objectif au travers de l'histoire de l'un de mes chevaux qui a mis un an a traversé un pont.
En fait, que cela soit un cheval ou un humain les comportements sont similaires… cela se résume souvent à une question de confiance et de ce que les neurosciences appelle « l’apprentissage par impuissance acquise ».
Ce terme signifie que dès que l’on s’éloigne de notre zone de confort, les mauvais souvenirs, les mauvaises impressions ou expériences pointent le bout de leur nez pour nous dire que l’inconnu relève de la survie car nous maîtrisons trop peu d’éléments.
L’idée que notre zone de confort équivaut à la confiance est juste. Nous avons confiance dans ce que nous connaissons, dans ce qui nous procure de la joie et parce que nous y sommes à l’aise. Et notre cerveau nous encourage à rester là où la sensation est agréable.
Viscéralement ne faisons-nous pas tout pour éviter, calmer, dompter nos pulsions instinctives de stress dans les situations nouvelles et/ou inédites?
En fait le stress nous est utile s’il s’agit réellement de survie. Si un camion vous fonce dessus, l’éviter est capital pour rester en vie. Par contre le stress devient un handicap si toutes situations nouvelles équivallent à l'interprétation du camion qui vous fonce dessus et non seulement pour vous, pour vos relations aux autres également. Cette lecture des événements est une forme d'adaptation qui peut provenir d’un manque de confiance en soi et/ou en l’autre.
Si j’avais forcé mon cheval, Bingo aurait sans doute tenté de se débattre pour sa survie, du moins de ce qu’il aurait pu croire que là où je l’emmenais la mort était au bout du pont. J’aurais insisté jusqu’à ce qu’il cède parce qu’il n’aurait pas eu d’autres choix que de se rendre, parce que c'est quelque chose que j'ai appris qu'il fallait faire - même si moi fondamentalement j'avais de l'inconfort. Cela s’appelle de la dominance, ou un leadership dominant. C’est rapide, efficace. L’objectif est rejoint. Dans ce cas le pont est passé... et je prends le risque que la relation est peut-être cassée...
Le leadership consiste dans l'évaluation de ce risque... A condition d'avoir appris autre chose que la dominance!
Et oui, ce résultat peut être atteint par d'autres voies qui activent des émotions plus agréables que la frustration, la colère, la peur ou le désespoir. Ces émotions-là, comme les autres, laissent des traces dans les connexions neuronales que l'on soit humain ou que l'on soit cheval.
En installant un climat de confiance mutuelle, en passant du temps avec mon cheval et en donnant l’exemple que ce pont pouvait être traverser. Tout s’est fait dans le confort, et même s’il y avait des émotions, c'étaient des émotions qui vont générer des ponts neuronales au saveur de curiosité, de vulnérabilité, de joie.
Cela pourrait s’appeler un leadership passif. Bingo a appris dans le plaisir. Il est sorti de sa zone de confort sans stress et en confiance.
A aucun moment je ne l’ai forcé à me suivre. Il a essayé. Il a pris sur lui de tenter l'expérience.
Dans une société qui va vite, nous sommes plus habitués au modèle de leadership dominant. Parce que nous avons basés notre évolution sur le rapport de compétition. Au passage j'aimerais rappeler que Jean de la Fontaine nous avait déjà mis en garde avec la fable du lièvre et de la tortue. Nous sommes mauvais élèves.
Ce qu'il y a d'intéressant dans le leadership passif est qu'il amène au même résultat ...avec - puisque nous aimons tant le principe de récompense - avec la confiance en bonus !
Qu’est-ce que le leadership passif ? C’est l’art de prendre des décisions vers un objectif sans jamais activer les comportements de stress comme l’instinct grégaire, la fuite, le combat ou la paralysie.
Parce que nous sommes des êtres sociaux avec des comportements de stress identiques à ce que les chevaux peuvent démontrer, je me porte en faux dans les situations de leadership dominants absolus souvent générées par le stress du leader lui-même.
Il est tellement plus facile de faire avancer un cheval avec une cravache… Il est tellement plus facile d'utiliser une menace...
Alors sans cravache, en écoutant nos propres réponses au stress ... est-ce possible de maintenir notre individualité dans n’importe quelle relation et de garder un partenariat, une écoute ? Ou alors est-ce que l’un des deux doit renoncer à une partie de lui-même/d’elle-même pour accéder à la demande de l’autre ?
Tout comme le passage du pont, il faut du courage pour se lancer dans la voie du leadership passif... Courage a pour racine le mot coeur, est-ce un hasard?
Et à la question est-ce possible de maintenir notre individualité dans n’importe quelle relation et de maintenir un partenariat, une écoute ? La réponse est oui! En écoutant ce qui se passe en nous...
Distributrice indépendante #Bien-être et #Anti-âge
7 ansA méditer ! Très inspirant !