Le mépris, le mépris ...
Un post très court, avant de partir manifester, pour exprimer un certain dégoût face au mépris de nos irresponsables dirigeants actuel (extrait)
Un post de blog très court, car je dois bientôt rejoindre la manifestation (à 14h30). De cette manifestation il est un peu question face au mépris de nos dirigeants. Le mépris bien entendu au travers le qualificatif de « fainéants » pour parler des opposants à la loi contre le travail, asséné par notre monarque absolu de droit divin. Une sortie qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler la sortie récente d’Eric Brunet au sujet des électeurs de Mélenchon ou encore d’Henri Guaino au soir du premier tour de législative de 2017. Un mépris qui est aussi apparent dans la façon qu’ont nos gouvernants à nous prendre pour des buses. Comme par exemple lorsque Muriel Pénicaud nous vend, sur France Inter il y a dix jours, l’intérêt de l’inversion de la hiérarchie des normes comme offrant la possibilité à l’employeur d’ajouter des règles au bénéfice des salariés (alors que la possibilité d’ajouter des droits aux salariés est déjà possible pour les employeurs, et alors que l’inversion de la hiérarchie des normes offre en plus la possibilité d’ôter des droits aux salariés.
En écoutant les questions des auditeurs (il est difficile d’en trouver une qui ne trahissent pas un certain mécontentement) aux membres et soutiens du gouvernement récemment invités sur France Inter, il me semble évident qu’il y a une colère envers ceux-ci. Or, notre monarque et ses ministres aiment à rappeler à tout-va que les ordonnances et leur contenu avaient été annoncé dans la campagne présidentielle et que si Macron Ier a été élu c’est sur ce programme. Ma mémoire fait peut-être défaut, mais il me semble au contraire que notre monarque soulevait la critique car il ne possédait pas de programme, il me semble aussi que le vote Macron a été un vote par défaut (vote anti-FN surement) et qu’au premier tour il n’est que quatrième sur le vote d’adhésion.
Ce mépris pose soulève d’ailleurs la question de la démocratie telle qu’elle est réalisée. A savoir que l’élection présidentielle décide de tout, sur tout, au prétexte qu’elle soit démocratique. La présente réforme contre le travail risque d’avoir un impact sur les catégories les plus pauvres et vulnérables de la société, or il suffit que ceux-ci soient minoritaires dans leur vote à la présidentielle pour que ça justifie de passer des lois qui leurs sont défavorables au bénéfice des dominants. Si c’est ça la démocratie, alors elle fait fi de la justice, et par là n’est pas soutenable d’après moi ! D’ailleurs cet « prise d’otage » de la démocratie au bénéfice des dominants est présente dans ces ordonnances contre le travail par l’institualisation des référendums d’entreprise. De plus, dans une société capitaliste néo-libérale, où le moteur de tout est l’accumulation personnelle et la concurrence, où on est poussé à ne voir que sa propre personne et à désirer toujours plus pour soi, le rôle du politique (qui est quand même pour tâche la gestion du commun) ne serait-il pas, a contrario de ce que nous subissons, d’être un frein, un garde-fou à cela ? Mais notre conception entière de la démocratie pousse inévitablement à porter aux devants ce genre de chimères.
Ce mépris se retrouve aussi dans le comportement de notre monarque. Ce dernier, sous couvert d’une pensée prétendument complexe, aime apparaître comme un donneur de leçon, expert en tout et au-dessus de tous. Il est surtout maître dans l’art d’embobiner, dans l’art du cheval de Troie (offrir en apparence ce que l’on recherche pour amener ce qui nous détruit). Le dernier en date est la visite de notre président en Roumanie pour combattre le dumping social. Or son ordonnance jupitérienne offre la possibilité aux employeurs de dégrader au niveau de l’entreprise le droit du travail, il s’agit donc de la possibilité d’instaurer le dumping social au sein même de notre pays !
Enfin, la participation aux manifestations est aussi justifiée par un déséquilibre flagrant offert par ces ordonnances : on offre tout l’arsenal nécessaire pour se débarrasser du mauvais salarié (je ne sais pas trop ce qu’il se cache derrière, mais on voit que le licenciement illégal aura désormais un « coût réduit »), alors qu’en parallèle on fait le nécessaire pour avantager les mauvais patrons. Quand je parle de mauvais patrons, je parle tant d’un point de vue comptable (le patron qui obtient de mauvais résultats d’exploitations aura un levier supplémentaire consistant à imposer des conditions plus dures à ces salariés voire à s’en débarrasser … et s’il adopte une telle stratégie c’est bien qu’il s’agit d’un mauvais patron), que d’un point de vue moral (le patron d’une entreprise qui réalise de bons bilans pourrait assouvir sa soif de toujours plus en imposant là aussi des conditions plus dures aux salariés voire en s’en débarrassant).
Bref, pour conclure, la devise de notre monarque devrait être : « Jamais un crétin aussi irresponsable que moi n’a été si puissant depuis 2000 ans » (citation de 99 francs, de Jan Kounen, 2007).
Pilote de Transformation Organisationnelle RH | Architecte de Politiques RH | Accélérateur de Performance Humaine en Entreprise 🇵🇸
7 ansBravo !! Je partage immédiatement !