Le management selon Didier Deschamps
Avec l'un des plus beaux palmarès de l'histoire du football français, Didier Deschamps s'apprête à disputer sa deuxième finale de Coupe du monde en tant que sélectionneur. Aujourd'hui, le Basque se retrouve ainsi aux portes d'un succès qui lui permettrait d'inscrire son nom encore un peu plus haut parmi l'élite du football mondial. Mais alors, quelle est sa méthode ? Quels sont ses "secrets" ? Retour sur la philosophie de l'un des personnages les plus fascinants du management sportif.
Sélectionneur, un métier différent de celui d’entraîneur
Tous ceux qui l’ont côtoyé durant sa période d’entraîneur sont unanimes, il n’est pas toujours si simple de travailler avec Didier Deschamps. Proche de Bernard Tapie durant sa période marseillaise, ancien joueur de la Juventus Turin à l’époque où le football italien régnait encore sur l’Europe, ou encore, petit protégé d’Aimé Jacquet, « DD » sait comment construire l’environnement nécessaire à la performance. Mais cela peut avoir un prix : « Il a peut-être ce défaut de vouloir tout contrôler, mais au final, tout le monde en profite », précisait Edouard Cissé lors du documentaire Didier Deschamps, le Maître du jeu diffusé sur Canal+ en 2018. De son côté, Ludovic Giuly ajoute : « Soit, il veut des choses et il les a. Soit il part ». En soi, un bon résumé du mode de fonctionnement à la Deschamps durant sa période d’entraîneur. Souvent en conflit avec ses directeurs sportifs, le Basque a démontré qu’il pouvait avoir des difficultés à s’intégrer dans l’organigramme d’un club, de la même façon que son homologue José Mourinho, ou encore Antonio Conte. Des hommes compétents, mais difficiles à gérer au regard de leur expérience et parfois de leurs désirs. Pour Deschamps donc, la profession de sélectionneur correspond parfaitement à ses qualités et lui permet d’être moins dans la débauche d’énergie nécessaire au quotidien pour diriger un club. En 2014, il expliquait : « Être entraîneur de club, c’est du continu, du 24h/24h. » Avec les Bleus, la réalité est différente.
Pas d’idéologie sur le jeu et une lecture parfaite des événements
C’est une constante avec Didier Deschamps depuis le début de sa carrière. Lorsqu’il faut s’adapter aux circonstances d’une grande compétition, le Basque fait rarement dans les sentiments. Surtout, « DD » s’appuie sur une notion élémentaire : il ne faut jamais tomber amoureux de ses idées. En 2018, lors du Mondial en Russie, probablement séduit à l’idée de proposer un jeu plus « direct », l’actuel sélectionneur des Bleus avait opté initialement pour une composition d’équipe sans Olivier Giroud et Blaise Matuidi pour affronter l’Australie – en match d’ouverture -, remplacés par Corentin Tolisso et Ousmane Dembélé, dans un 433 plus offensif qu’habituellement.
Fidèle à ses origines d’homme pragmatique (élevé à l’école du football italien, aux côtés de Marcelo Lippi), « DD » se reprendra lors du match suivant afin d’aligner la composition qui filera vers la seconde étoile pour le football tricolore. À la suite de la victoire en finale face à la Croatie, le Basque déclarera : « On a vu quoi (durant cette Coupe du monde, nda) ? Des équipes qui étaient dans la maîtrise du jeu, la possession du ballon, qui se faisaient punir sur attaques rapides. Parler d'une belle Coupe du monde, je n'en sais rien, mais j'ai vu des équipes soi-disant 'petites' présenter de meilleures statistiques sur le plan athlétique ou sur celui de l'intensité que des sélections qui sont arrivées en Russie avec l'étiquette de favorites. » Avec Deschamps, le favori d’une grande compétition parvient à assumer son « statut », parce qu’il ne s’enferme pas dans une idéologie mortifère. Entraîneur de l'Atlético Madrid, Diego Simeone dirait que « le football est divers, personne n'en détient la vérité. »
Faire confiance aux hommes, peu importe leurs situations personnelles, ou bien leurs âges
À son contact, on entend souvent dire qu’il faut « avoir des convictions, mais pas des certitudes ». Et au fil de sa carrière, Deschamps a souvent prouvé qu’il suivait parfaitement cette ligne de conduite. Au mois d’août 2013, malgré des relations houleuses lors de sa période marseillaise avec André-Pierre Gignac (entre 2009 et 2012), « DD » va rappeler l’attaquant tricolore au sein du groupe France. Par la suite, l’ancien toulousain continuera de prendre part aux matchs des Bleus, jusqu’à sa participation à l’Euro 2016 (en tant que remplaçant d’Olivier Giroud). Une preuve du pragmatisme ‘à la Deschamps’. De la même façon, à partir de l’arrivée du Basque en tant que sélectionneur, Mathieu Valbuena va progressivement s’installer comme le maître à jouer de l’équipe de France. Pour justifier son choix, Deschamps expliquera par la suite : « Tout le monde pensait que je ne le prendrais pas, mais je ne fonctionne pas comme ça. »
Durant l’année 2013, Valbuena deviendra l’unique joueur à prendre part à toutes les rencontres disputées par les Bleus (12, au total). Le 15 novembre de cette même année, alors que la France joue sa qualification pour le Mondial face à l’Ukraine (en match aller des barrages), Deschamps préfère finalement Samir Nasri à Mathieu Valbuena... Score final : 0-2. Au match retour, « Petit Vélo » retrouve sa place sur le terrain et les Bleus se qualifient pour la Coupe du monde au Brésil. Malheureusement, le voyage tricolore s'arrêtera en 1/4 de finale.
Non retenu pour l’Euro 2016, malgré cette fidélité de la part de son sélectionneur depuis son arrivée, Valbuena verra ainsi son histoire avec l’équipe de France prendre fin. « Mathieu a eu une saison très difficile avec l'Olympique Lyonnais, il a enchaîné beaucoup de blessures et son niveau de performance a été en dessous de ce qu'il est capable de faire » avait expliqué Deschamps pour justifier son choix. Surtout, l’heure est à l’intronisation d’Antoine Griezmann dans l’axe.
"Il n'y a que trois règles pour avoir une administration solide : choisissez les bonnes personnes, dites-leur de ne rien laisser au hasard et soutenez-les jusqu'au bout. La plus importante de ces trois règles étant la première." Adlai Stevenson, gouverneur de l'Illinois de 1949 à 1953
C’est ici qu’émerge un nouveau précepte du management selon Deschamps. Quand « DD » choisit un joueur pour devenir l’un de ses relais sur le terrain (et donc, à savoir un « leader »), sa confiance est totale envers ce dernier. Pour Karim Benzema, il s’agira d’un soutien indéfectible - entre juin 2012 et octobre 2013 -, période durant laquelle l’attaquant du Real Madrid n’avait pas inscrit le moindre but avec les Bleus (soit, 1222 minutes au total). S’il demeure capable de trancher dans le « vif » (à l’image de n’importe quel grand dirigeant), comme avec Benjamin Pavard durant cette Coupe du monde (remplacé après le premier match face à l'Australie par Jules Koundé sur le côté droit), Deschamps sait aussi établir une hiérarchie en fonction du statut de ses joueurs. Chaque fois que Jacquet a pris une décision en tant que sélectionneur, Deschamps était consulté, sondé. Faire confiance à ses leaders, il s’agit d’un pacte de confiance sur la durée. Ainsi, quand Griezmann se retrouve en délicatesse à Barcelone puis, pris dans une lutte financière entre l’Atlético et le Barça, Deschamps continue à titulariser son petit protégé. Varane en délicatesse avec Manchester United ? Titulaire... Hugo Lloris, en délicatesse avec Tottenham ? Titulaire, brassard sur le bras. Avec Deschamps, au sein d'une atmosphère positive, les joueurs revivent sous le maillot tricolore.
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En prenant les rênes de l’équipe de France, le Basque avait trois missions. La première : redorer l’image d’une équipe en quête de réunification avec son public après Knysna et une période compliquée sous la coupe de Laurent Blanc (une élimination prématurée intervenue lors de l’Euro 2012, sans féerie particulière et sans communion avec le peuple français). Avec « DD », « les joueurs n’auront plus le droit à l’erreur ». L’homme est « direct », « intransigeant », et cela va se vérifier dans les faits. En 2014, à la sortie de la Coupe du monde au Brésil, il expliquait au sujet d’un possible « manque d’attachement » des joueurs au maillot de l’équipe de France : « Cela pouvait donner cette impression, effectivement. Aujourd’hui, ça a changé, l’attachement au maillot est différent. Notamment grâce à ce qui s’est passé face à l’Ukraine et à notre parcours à la Coupe du monde. Après, à la décharge des joueurs, il faut se rendre compte que le passé de l’équipe de France n’était pas radieux. Depuis, il y a eu du positif autour du groupe. Ça rassure les joueurs, ça les encourage et ça leur donne envie de continuer sur cette lancée. Et puis, vous savez, souvent, les joueurs sont plus attachés au maillot qu’on ne le croit. »
Ensuite, alors qu’on lui reprochait de ne pas assez s’appuyer sur « la jeunesse » - durant sa période en tant qu’entraîneur de l’OM -, Deschamps mise aujourd’hui sans rechigner sur la nouvelle génération. En 2014, il expliquait sur le sujet : « Les joueurs actuels ont déjà des responsabilités. La génération des 20-23 ans évolue pour la plupart dans de grands clubs et baigne dans un quotidien d’exigence. Cette génération côtoie le haut niveau très tôt tout en assumant ses responsabilités. Il y a la partie footballistique mais le côté humain aussi, de faire face aux exigences du haut niveau sur le terrain et en dehors. C’est la chose qui m’agaçait le plus, quand on me disait ‘Patiente, tu as le temps, t’es jeune.’ Non, il faut tout prendre tout de suite, le plus vite possible ». Ainsi, « DD » accorde davantage sa confiance aux jeunes joueurs que par le passé. « Moi, je ne regarde pas la carte d’identité du joueur. Si j’estime qu’un mec de 20 ans peut apporter plus qu’un de 30, eh bien je le fais jouer ». Dans les faits, quand il faut suivre un chemin pour gagner : Deschamps fait rarement dans les mathématiques. Ancien romancier britannique, Aldous Huxley dirait que : « L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à quelqu’un, c’est ce que quelqu’un fait avec ce qui lui arrive. » Des mots parfaitement assimilés par Aurélien Tchouaméni (14 sélections avant le début du Mondial), ou encore par Adrien Rabiot (29 sélections avant le début de la compétition) et pour la première fois intronisé comme patron du milieu tricolore à la suite des forfaits de Pogba et de Kanté. Ici encore, Deschamps avait fait preuve de pragmatisme en accordant à nouveau sa confiance à l'ancien parisien malgré sa communication maladroite précédemment. « Je n’ai jamais attendu des excuses d’Adrien Rabiot », avait-il expliqué en marge de la Ligue des Nations.
Deschamps n'oubliera jamais d'où il vient
Vainqueur de la Coupe du monde (en 2010) et de l’Euro (en 2012) avec l’Espagne, Vicente Del Bosque expliquait : « Il n’y a aucune différence entre un bon manager et un bon entraîneur. L’un ne va pas sans l’autre. Pour être un bon entraîneur, il faut savoir gérer les relations humaines aussi bien que la stratégie. » En soi, il s’agirait presque d’un euphémisme tant la psychologie a pris une part prépondérante dans la gestion de groupe au gré de l’évolution de la société. Avant son départ à la retraite, Ferguson expliquait : « Les joueurs actuels ne viennent pas du même environnement que celui dans lequel j'ai grandi. Donc, il faut s'adapter à ça. Il faut être un manager d'hommes pour gérer des ego, des personnalités différentes et motiver des joueurs qui ont tout aujourd'hui. » Ainsi, pour suivre les leçons délivrées par l’ancien entraîneur de Manchester United, il faut avant tout parvenir à s’appuyer sur son expérience d’homme, avant celle d’entraîneur. Surtout, parvenir à les faire devenir complémentaires. En 2013, l’ancien mentor de José Mourinho, Manuel Sergio, expliquait : « Le football est bien plus qu’une activité physique. C’est une activité humaine, comme la danse ou la musique. » Le Portugais ajoute : « Il y a une révolution à faire dans le football. Je ne suis pas là pour donner des leçons aux entraîneurs. Je dis simplement que c’est la dimension humaine qui fait la différence. »
Responsabilisé depuis son plus jeune âge – que ce soit par ses entraîneurs, ou plus simplement, par la « vie » -, Deschamps a parfaitement assimilé cette notion. Manuel Sergio, toujours : « Beaucoup d'intellectuels ou de scientifiques pensent que le football est une activité mineure. Pourtant, c'est le plus grand phénomène culturel du monde, celui qui n'a pas compris cela ne comprendra jamais rien au foot. »
Au cours d’une vie, ou bien d’une carrière, il y a toujours des événements qui font prendre conscience de la mesure du chemin parcouru. Pour « DD », l’un de ses mythes fondateurs en dit long sur le personnage et surtout, sur son caractère. Fils d’une mère vendeuse de laine et d’un père peintre en bâtiment (qui multipliait les heures afin de subvenir aux besoins de sa famille), le Basque a rapidement gagné plus que son père et cela restera gravé dans sa mémoire. Ainsi, l’actuel sélectionneur des Bleus a hérité de valeurs « simples » mais nécessaires à la construction d’une philosophie de vie équilibrée. Comme Carlo Ancelotti, actuel entraîneur du Real Madrid expliquerait « rester un paysan dans l’âme », malgré la notoriété et les nombreux succès durant sa carrière. En 2014, Deschamps confiait : « Je viens d’une famille qu’on peut qualifier d’ouvrière. On m’a éduqué dans les valeurs du travail et puis ce sont aussi des traits de caractère de la région où je suis né (au Pays Basque, à Bayonne, nda). Je n’ai manqué de rien mais je n’ai rien eu de superflu non plus. Je suis parti très tôt de chez mes parents. J’étais livré à moi-même à 14 ans et demi, je suis parti très loin... Je pense que ça s’est joué à ce moment-là aussi, parce que j’ai dû m’assumer et grandir très vite. J’ai pris conscience très tôt qu’il fallait répéter les efforts et s’investir au maximum pour atteindre ses objectifs ».
De son côté, Deschamps s’appuie donc sur un entourage fort : un adjoint présent à ses côtés depuis des années (Guy Stéphan) et qu’il considère « comme un entraîneur au même titre que lui », et pas seulement comme un adjoint. Finalement, à l’image de Guardiola clamant haut et fort l’importance du regretté Tito Vilanova dans l’édifice du « grand Barça », ou encore, de José Mourinho affichant Rui Faria comme l’une des principales raisons de son succès. Commander, c’est avant tout savoir choisir avec minutie les hommes ou les femmes qui prendront place à ses côtés. Sur sa relation avec son ancien adjoint, Patrice Beaumelle, Hervé Renard expliquait : « C’est important de savoir déceler des choses chez les gens, d’avoir l’œil, de bien savoir s’entourer également. Il y a des gens que j’aime bien, pour qui j’ai de l’affection, mais c’est lui qui reste prioritaire pour travailler avec moi alors qu’en dehors, au départ, on n’avait pas spécialement de relation. C’est ça le côté professionnel, il faut savoir faire la part des choses. »
Pour Deschamps, en 1985, l’actuel sélectionneur des Bleus tombe amoureux de Claude, alors étudiante en orthophonie. Deschamps a 17 ans, Claude 19. Surtout, le Basque vient de rencontrer la femme de sa vie. Plus jamais les deux tourtereaux ne se quitteront. À ses côtés, « DD » va trouver un équilibre parfait entre sa vie de footballeur et le cocon familial. Pour lui, Claude sacrifie ses études. Ensuite, elle prendrait une place capitale dans la réussite de son mari. En 2013, Bernard Pascuito expliquait dans La face cachée de Didier Deschamps : « On ne peut pas essayer de comprendre Didier Deschamps si on ne tient pas compte de la personnalité de sa femme. Sans être envahissante, en toute discrétion, elle est présente dans tous les moments de sa vie. Dans tous les domaines. Il ne décide rien sans en parler avant à Claude. » Mais surtout : « Souvent, elle l’amène à changer d’avis. » Un vieil adage connu de tous dit bien que : « Derrière chaque grand homme, se cache une femme ». Ancien poète français, Gabriel Légouvé ajouterait : « Les femmes polissent les manières et donnent le sentiment des bienséances, elles sont les vrais précepteurs du bon goût, les instigatrices de tous les dévouements. L'homme qui les chérit est rarement un barbare ». En 2014, José Mourinho expliquait : « La plus grande influence sur moi, c’est ma femme. Elle ne connaît rien sur le football, elle n’aime pas le football, mais elle est très intelligente et elle m’a aidé en de nombreuses occasions durant ma carrière, dans le sens où elle a modelé ma personnalité. Elle est très compétitive ».
"Ce n’est pas un métier très normal, mais il me plaît. En regardant bien, il n’y a que les hommes politiques qui sont autant exposés. Les artistes, par exemple, ce n’est qu’une fois de temps en temps. Nous, c’est du lundi au lundi ! Entre les conférences d’avant-match, de jour de match, et d’après-match, on est constamment sur le devant de la scène. Entraîneur et homme politique, c’est presque le même métier. Et pas seulement en termes d’exposition. On est là pour afficher, défendre et faire appliquer des idées pour une cause commune. On a des victoires, des déroutes, il faut se relever, se remettre en question, puis repartir au combat en fédérant une équipe autour de soi. Il y a beaucoup de similitudes. La démarche intellectuelle me paraît quasi identique." Jocelyn Gourvennec, ancien entraîneur du LOSC
Le dernier point, et non pas des moindres dans la méthode Deschamps : la communication. Pour Secrets de coachs, il expliquait en 2011 : « L’écoute est très importante. Mais si je dis une phrase, sur 25 joueurs, il y en a 10 qui vont retenir un mot, 10 qui vont en retenir un autre. L’important, à mes yeux, c’est aussi de répéter en faisant attention à utiliser certains mots clés qui, eux, doivent rester constants. » Transmettre, communiquer, tout en gardant en tête cette notion de persuasion et d’incitation à l’éveil. À l’école ou sur un terrain de football, les bases restent les mêmes : « Les mots que tu choisis sont importants, la façon de les dire est également un aspect capital. Prenons le cas banal d’une phrase type : “Allez les gars, aujourd’hui, on y va !”. La conviction qui va ressortir de ta voix et des gestes qui vont accompagner tes mots sera capitale. Le cœur du sujet, c’est la crédibilité. Et elle est remise en jeu tous les jours. »
Surtout, avec l’évolution de la société et l’apport des nouvelles technologies, l’entraîneur doit encore faire plus attention aux mots qu’il prononce au quotidien, ou bien en conférence de presse. Et à ce petit jeu-là, Deschamps excelle en la matière. Déjà capitaine, le Basque « avait le mot juste », selon Basile Boli, son ancien coéquipier à l’OM. Le mot « juste » pour rassurer ou pour motiver donc, mais aussi pour éviter d’engendrer un climat négatif autour de son équipe. Interrogé à la suite de la victoire du Brésil face à la Serbie (durant le Mondial 2022), Thiago Silva avait expliqué : « Aujourd’hui, tout nous parvient. Vous ouvrez Instagram et tout est en première page. Je n'aime pas trop parler de nos adversaires, car nous avons beaucoup de respect pour chacun d'eux. Mais je pense qu'il (l’entraîneur de la Serbie, nda) ne nous respectait pas, surtout le secteur défensif. (…) J'espère que les prochaines fois, il pourra étudier un peu mieux notre équipe et avoir un peu plus de respect dans sa déclaration. »
De la même façon, à la suite de la qualification de l’Argentine face aux Pays-Bas (acquise aux tirs au but), le gardien argentin Emiliano Martínez, avait expliqué : « Les Néerlandais ont dit trop de conneries. Van Gaal (leur entraîneur, nda) a dit qu’ils étaient favoris en cas de TAB. J’ai fait une capture d’écran. Je l’ai montré à mon psy. Je ne pensais qu’à fermer leurs bouches. Je l’ai dit à Leo. Il m’a dit qu’il allait leur mettre deux buts. » Maîtriser sa communication, cela revient aussi à éviter de motiver ses adversaires. Avec une expérience aussi conséquente d’ancien joueur, puis d’entraîneur et aujourd’hui de sélectionneur, Deschamps évite ces erreurs en utilisant une communication parfois simpliste, malicieuse et en détournant l’attention avec humour quand il le faut. En soi, un exercice réalisé dans la peau d'un futur homme politique.
Instructeur Acoustique - CEFAE
2 ansSuper article ! Merci 🙏🏻
Président chez IBEL
2 anstrès inspirant
CFO, Entrepreneur & Partner dedicated to innovative companies
2 ansExcellent article comme toujours ! Bravo et merci Philippe 👏
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2 ansMerci pour le partage ! Toujours très cool ! 💪