Le manque physique après un deuil

Le manque physique après un deuil

Article paru le 22 décembre 2014 dans Vitalité-Régionale.com 

« Choisir la vie »  Trois petits mots qui semblent si simples et si évidents à première vue, mais qui peuvent parfois demander un grand dépassement…

Ce matin, c’est dans un état de profondeur et de grande vulnérabilité que je m’adresse à vous. C’est aussi dans un état de grande réflexion en cette période de l’année où tout est chamboulé afin d’arriver à Noël avec tourtières, ragoût, dinde, tartes et bûches sur nos tables. Cette période où tout se bouscule afin d’être en temps avec les cadeaux, les décorations et tout le bazar du temps des Fêtes…Je dois vous avouer que je suis partagée dans mon cœur. Cette année, et pour toutes celles à venir, mon Noël et celui des membres de ma famille, sera   teinté à tout jamais d’une grande perte …Le 24 décembre cela fera un an que ma maman est décédée….elle a quitté ce monde à l’aube de ses 80 ans.

Les deuils, de nos jours, sont rapidement vécus, à peine vécus. Vite, vite, on se remet à la tâche, on retrousse nos manches, on essuie nos larmes et ça y est c’est reparti. « La vie continue! » On oublie que le deuil est une blessure relationnelle, qui crée une coupure de nos cinq sens avec le défunt. Il y a un sevrage physique à faire suite au deuil d’un être cher. Maman chantait magnifiquement bien, avait une voix douce et jeune, elle me manque. Elle sentait toujours bon, son odeur me manque. Elle avait fière allure et était toujours bien mise, avec goût.  La voir arriver souriante et élégante me manque. Que dire du toucher, qu’elle me prenne dans ses bras, m’embrasse tout doucement et me dise ‘’je t’aime’’ me manque. Je peux passer vite sur tous ces manques et me dire : « elle est là, dans mon cœur, dans mes pensées, dans une autre dimension, elle a cessé de souffrir… »

Oui, toutes ses réponses sont bonnes, mais si elles sont là pour ne pas ressentir et vivre le manque physique, elles ne consolent pas et ne font aucun bien. Moi, elles ne m’en font pas pour l’instant. Cette année, à Noël, maman ne sera pas là, avec sa présence physique qui était très agréable. Drôle et enjouée, pleine de vie.

Nous sommes des êtres de chair et d’os, de sens et de présence physique d’abord et avant tout. Se couper de cet aspect du deuil qui est de vivre ce sevrage physique et de ressentir le manque, nous prive de vivre une partie importante de notre deuil. Oser descendre dans sa profondeur, dans sa partie sombre, afin de ressentir et de nommer les manques, permet de se libérer et de revenir à la lumière. Plonger en soi dans la souffrance du deuil, permet le détachement et laisser partir le défunt. À votre rythme. C’est à ce moment qu’on choisit la vie… J’ai envie, en terminant, d’honorer toutes les mamans, grand-mamans qui nous ont quittés depuis 1 an, 5 ans, 10 ans, 25 ans, et qui nous ont donnés ce qu’il y a de plus précieux en ce monde : LA VIE et LEUR AMOUR. Si le cœur vous en dit, joignez-vous à moi dans un moment de silence et de recueillement pour Huguette, Nicole, Jeanine, Françoise, Estelle, Antoinette, Rita, Ruth, Julie, Pauline, Martine et (…) faites- leurs une place autour de votre table de Noël, faites-les revivre, parlez d’elles afin que leur passage sur la terre reste vivant à tout jamais…même si la relation n’était pas parfaite, qui peut prétendre l’être ? Si vous faites partie des chanceux qui les ont encore dans leur vie, aimez les !!

Je vous embrasse tous.                                                         Marie Elaine Girard

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