Le marché égoïste
S'il y a bien un rituel auquel vous devez vous soumettre en France, c'est bien celui d'aller au marché. C'est d'autant plus extraordinaire, je trouve, quand vous êtes dans le sud du pays. A peine arrivé, vous êtes happé par les couleurs de toutes ces échoppes aux multiples facettes qui contrastent avec les façades des maisons, les grands arbres qui donnent l'ombre, les fontaines qui rafraîchissent l’air ou les devantures des boutiques bigarrées. Le soleil et la chaleur aidant, vous entrez dans un autre monde, enivré par les odeurs qui s'échappent des étals de fruits et légumes mélangés aux herbes locales, du romarin au thym en passant par la menthe, le laurier ou la lavande. L'espace y est par principe exigüe et les passants se croisent, parfois se toisent, se bousculent, se parlent ou s'invectivent mais toujours cordialement. Ici ou là, des musiciens ou chanteurs de rue animent, s'il en était besoin, cet espace de convivialité à nul autre pareil qu'est le marché, lieu de vie et de lien social.
Mais ce matin-là, mon masque bien campé sur mon visage, en arrivant sur place, pour ce moment délectable entre tous où l'on va choisir des yeux ce qui va ensuite ravir nos palais, je fus saisi d'effroi : à peine la moitié des maraichers et des passant portait un masque. Les rues et la place étaient bondées et il fallait presque jouer des coudes pour se frayer un passage et atteindre son bonheur.
Une colère sourde commença à gronder en moi. Oh bien sûr, il faisait chaud. Certes, ce n'est ni agréable ni... esthétique d'avoir le visage à moitié caché par un morceau de tissu. Mais que n'ont-ils tous pas compris dans le fait de porter un masque ?
J'interrogeais donc l'une des vendeuses derrière son échoppe qui me répondit froidement, tout en se penchant vers moi à moins de 2 mètres, que ce n'était pas obligatoire et qu'elle était à plus d'un mètre de distance de moi… Retenant un léger sourir narquois caché par mon masque, je rétorquais gentiment mais fermement que le port du masque (en tous les cas, le « bleu », dit masque chirurgical) est un acte de protection de groupe et que pour être efficace, il faut être au moins deux à le porter ! (Vous êtes-vous d’ailleurs jamais demandé pourquoi le personnel médical qui portait des masques chirurgicaux, dans les hôpitaux, à tout de même pu être infecté parfois ? Tout simplement parce que beaucoup de patients qu'il traitait en réa ne portait pas de masque).
Ce masque-là ne protège que les personnes autour de soi en retenant à l'intérieur les gouttelettes éventuellement porteuses de virus. En d'autres termes, si tu me parles sans masque, tes « aérosols » peuvent m'atteindre, se déposer sur moi, rentrer par mes yeux, ou s'accrocher à mon masque. Si tu portes un masque, tu gardes pour toi tes éventuels virus ! Tu évites de contaminer tout le monde autour de toi. C’est simple, clair, limpide. C'est un acte solidaire, un acte responsable. Je te protège. Tu me protèges. Ce qu'on appelle une mesure barrière ... !
Cette obstination de certains à refuser ces gestes sanitaires simples (qui ne sont pourtant qu'un petit effort de solidarité collective) met en danger délibérément la vie des plus faibles, comme si ces gens ne s'en souciaient guère. "Nous avions réclamé des masques quand ils manquaient. Refuser de les utiliser maintenant, alors qu'ils sont disponibles à profusion est totalement incohérent, voir criminel" disait un professeur de médecine bien connu.
Il est étrange de voir que ceux qui dénoncent régulièrement l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur nous, sont les mêmes que les ... anti-masques… Ce masque permet pourtant de contrôler l'épidémie à moindre cout et ... sans médicament ! « Même les plus "conspirationnistes" ne peuvent nier que le port du masque n'enrichira aucune puissance occulte... », comme disait un certain astrophysicien.
Cet égoïsme et cette absence de fraternité me perturbèrent au point que ce matin-là, me sentant sans moyen de lutte efficace, je marquai ma désaprobation en ne faisant mes courses qu’auprès de marchands qui portaient des masques.
Destination Marketing Strategy Consultant | DMC Best Practice, Incentive Travel | Sponsorship and partnership activation | Tour guide
4 ansTout à fait d’accord avec toi Philippe, c’est l’égoïsme pur!
Directrice des marques JET STIM by Agence AREP et JET EVENT by Agence AREP
4 ansAilleurs : nous sommes en vacances dans un tout petit village de palma de Majorque. C’est impressionnant. Ici, tout le monde porte un masque. Pour peser Les fruits et légumes, on doit porter les gants que le marchand fournit. Chaque endroit est équipé de gel et tout le monde en met. Impossible de Ne pas porter son masque. Nous risquerions d’être montré du doigt ! L’Espagne a comme autant de morts que nous et ils ont appris la leçon. La France est égoïste et je partage ton point de vue
Topeur - Show caller, Directeur de Production, Régisseur général chez On Time
4 ansPas mal ça : Ne consommez qu’auprès des commerçants qui respectent les règles sanitaires de base !
Directeur général / Chief Executive Officer Strasbourg Events - Palais de la Musique et des Congrès & Parc des Expositions
4 ans100% d'accord ! Nous sommes nombreux comme vous Philippe à pester contre ses égoïstes qui, au delà de la santé collective, mettent à mal notre industrie événementielle, à la merci de fermeture pour mauvaise pratique d'autrui !