Le membre fantôme des services de santé au travail

Une fois de plus un rapport, ici celui du Sénat (1) préconise de faire de la santé au travail « un service universel pour l’ensemble des travailleurs » 

Une Analyse (très) rapide montre que sur 121 pages le mot IPRP apparaît 4 fois dont une fois dans le lexique et qu'environ 1/2 page est consacrée aux métiers des IPRP, ou plutôt à leurs intégration dans le cadre de la pluridisciplinarité.

Tous les rapporteurs parlent de la nécessité de faire de la prévention des risques en entreprise, du retard pris par la France par rapport aux pays Européens, de l'augmentation des maladies professionnelles et des accidents de travail, du burnout, du mal de dos, de la perte d'audition, des cancers d'origines professionnels. 

Mais interroger une partie des protagonistes de la prévention des services de santé au travail (IPRP, QHSE, psychologues du travail, ergonomes, toxicologues, etc.) ne semble pas être la voie prise par les rapporteurs.

Sur les personnes consultées ou auditées aucune n'est IPRP en service de santé au travail (page 117 du dernier rapport du SENAT) et cela est vrai pour la plupart des consultations concernant la réforme à venir (cf. listes des auditions en page 167 du rapport LECOCQ (2).

La "part fantôme" (4) des services de santé représente 1600 collaborateurs aujourd'hui selon le dernier rapport de branche de PRESANSE. Auront-ils encore la possibilité de pratiquer leurs métiers en SSTI ? Quelles seront les modalités de la prévention de demain ? Cette part prévention sera-t-elle déléguée au secteur privé ?  Je vous invite à lire la liste des structures consultées par le rapport LECOCQ (2) en page 169 dans "témoignages et avis d'experts".

La suite à la prochaine réforme... (Autour du 15 octobre 2019)

#reformesantéautravail #santéautravail #IPRP #SIST #AFISST

(1) :https://www.senat.fr/rap/r19-010/r19-0101.pdf

(2):https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2018/08/rapport_de_mme_charlotte_lecocq_sur_la_sante_au_travail_-_28.08.2018.pdf

(3): https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/un-rapport-du-senat-preconise-de-faire-de-la-sante-au-travail-un-service

(4) elle représente en moyenne 10% du coût de la cotisation des SSTI

Cadic-Gautier Emmanuelle

médecin du travail Prévention Santé Travail 35 Rennes/ Formateur/ Consultant

5 ans

La lecture que j'en ai parle de services de Santé au Travail, et pour moi les IPRP font partie intégrante du service. Non vous n'êtes pas des fantômes, les employeurs le savent, ils veulent souvent vous avoir directement sans passer par la case médecin du travail et là c'est le médecin qu'on oublie. Nous sommes une équipe et chacun apporte ses compétences.... 🤔

Merci Gaspard, pour ces constats qui semblent confirmer que nous ne sommes pas parvenus à nous extirper d’un système qui ne donnait déjà plus satisfaction au début des années 2000, la grande époque d un espoir de pluridisciplinarité qui a fait venir en ‘santé au travail’ nombre de préventeurs... Nous sommes clairement passés à côté, malgré toute l énergie déployée par les IPRP (terme et concept que je n ai jamais trouvé fabuleux, mais qui a fédéré de nombreux professionnels et des postures particulièrement intéressantes pour cet objectifs de pluri-professionalité). Mais, le besoin est là... et les pratiques aussi... donc ca va bouger!

Emmanuel Blin

Préventeur Risques Physiques BTP Industrie

5 ans

Et oui on est en France, le petit personnel ne compte pas. Seuls les "diplomés" qui ont prouvé leur incapabilité ont voix au chapitre... En même temps que voulez vous qu'un élu technocrate ou énarque comprenne au monde du travail dans lequel ils n'a jamais posé un doigt de pied ?

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