Le moteur thermique n’est pas mort
Les moteurs thermiques ne sont pas morts ! Et ce, malgré l’arrêt annoncé de la vente de voitures et d’utilitaires légers thermiques, prévu pour 2035. Car si l’avenir des véhicules thermiques semble compromis, certains veulent continuer de croire à un futur possible pour cette motorisation.
Pour Jean-Dominique Senard, Président du Conseil d'administration de Renault Group, le thermique ne peut disparaître du jour au lendemain. Pour lui, le moteur thermique va continuer à vivre pendant au moins 70 ans. Décryptage.
Il est vrai que le moteur thermique n’a peut-être pas encore dit son dernier mot. Le texte prévoyant l’arrêt de la vente de véhicules thermiques prévoit une clause de révision en 2026, pour permettre aux États membres et aux constructeurs automobiles de faire un point sur l’avancement des technologies alternatives au thermique, et permettant donc d’atteindre l’ambition zéro émission.
Des moteurs thermiques à très faibles émissions de Co2, une alternative à l’électrique ?
Les constructeurs ont globalement beaucoup investi d’argent dans la transition électrique, et plusieurs, comme Porsche ou Audi, ont commencé à développer des carburants synthétiques afin de proposer, d’ici à 2026, une alternative au 100% électrique. Si pour le moment, ces carburants ne sont pas encore matures et trop chers, il pourraient évoluer dans les prochaines années et éviter ainsi aux constructeurs d’abandonner définitivement le moteur thermique.
Les véhicules dépollués, une solution à la survie des moteurs thermiques ?
Autre solution, les véhicules très dépollués type Euro VI-c : ils réduisent l’impact sur la qualité de l’air et ce, quel que soit le type de carburant. Le bannissement du Diesel moderne Euro VI n’est alors plus aussi crucial. Les polluants spécifiques à cette motorisation sont aujourd’hui bien traités par les SCR (réduction catalytique sélective avec réactif AdBlue) et les filtres à particules.
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Parmi ces carburants de substitution, les xTL dérivés du procédé Fischer-Tropsch et les HVO sont pleinement compatibles avec les moteurs Diesel Euro VI sans aucune modification des moteurs ou de leurs systèmes de dépollution.
En outre, le rendement des moteurs à allumage par compression, de 20% supérieur aux moteurs à allumage commandé fait que, le moteur Diesel reste le meilleur convertisseur d’énergie, avec le meilleur rendement en terme d’émissions de CO2 et d’impact sur le climat.
La norme Euro 7
La norme Euro 7 a été votée en mars 2024 par le Parlement Européen et entrera en vigueur en juillet 2030. Cette nouvelle norme prévoit de prendre en compte les émissions polluantes qui ne sont pas liées au moteur et impose donc une diminution des émissions de particules fines dues au freinage et au contact du pneu sur la chaussée. Les constructeurs automobiles devront donc répondre à cette nouvelle norme pour vendre des véhicules neufs thermiques et hybrides.
D’un point de vue économique, il est nécessaire de continuer à produire des moteurs thermiques. En effet, les usines emploient de très nombreux salariés et ont nécessité d’énormes investissements ! Et ce, sans compter l’ingénierie de développement des moteurs thermiques !
Les véhicules thermiques vont-ils continuer d’exister mais de manière durable et sans émission de Co2 ? Une affaire à suivre de près !