Le Musée de Pont-Aven ouvre ses portes samedi 26 mars, après trois ans de travaux
Le Musée de Pont-Aven rouvre ses portes après trois ans de travaux. De quoi lui permettre de doubler sa surface pour dérouler l'histoire de l'école de Pont-Aven dont Paul Gauguin fut la figure emblématique.
Le musée de Pont-Aven rouvre ses portes après avoir vaincu l'humidité et les mérules. Niché à la pointe sud du Finistère, ce « trou » comme le qualifiait Paul Gauguin (1848-1903) qui y séjourna entre 1886 et 1894, accueille désormais un musée, toujours dédié à l'école de Pont-Aven, mais totalement reconfiguré.
Trois ans de travaux
Le chantier aura duré trois ans et englouti 8 millions d’euros qu'une coopération entre partenaires privés et publics a financé. Conçue par l’Atelier de l’île, un cabinet d’architectes brestois (maîtres d'œuvre de la rénovation du musée Rodin à Paris en 2015), cette restructuration s'appuie sur deux bâtiments existants, une aile de l’ancien musée et l’hôtel Julia, auxquels se greffe désormais un édifice dédié aux réserves. Le tout s'étend sur 1 700 m2, le double de la surface dans laquelle chaque année 50 000 visiteurs jouaient des coudes.
Une collection de 4 500 œuvres
Desservi par un escalier en bois, verre et métal, le musée occupe trois niveaux, et sa collection permanente, riche de 4 500 œuvres, est hébergée au dernier étage. Elle retrace la vie artistique de Pont-Aven dans un espace « entièrement repensé », comme l'annonce la conservatrice, Estelle Guille des Buttes-Fresneau. C'est peu de le dire ! Fractionné en dix sections, le parcours, à la fois chronologique et thématique, est accessible à tous grâce à des outils multimédias (points d'écoute, borne interactive, livre sonore, etc.) et un code couleurs – élaboré d’après Le Talisman (1888) de Paul Sérusier – qui correspond à chaque subdivision : aubergine pour la mise en contexte, rouge pour le cabinet Gauguin, gris pour le Japonisme… Seule réserve : le jaune (pour la quête spirituelle) absorbe certaines œuvres comme Les Porcelets de Sérusier. L'accrochage débute dans les années 1850 avec les tableaux de peintres étrangers, venus s'installer dans le bourg pour « la variété des paysages, la beauté des coiffes et des costumes traditionnels mais surtout pour la prévenance des “bonnes hôtesses”, précise la conservatrice, qui, telle Julia Guillou, accordait gîte et couvert avec facilités de paiement ».