Le nouveau monde de la formation
Dans un environnement économique de plus en plus contraint, les entreprises doivent être en capacité de se transformer voire de bouleverser leur modèle économique pour demeurer compétitives. Depuis plusieurs années, le Digital est apparu comme une solution prometteuse pour capter de nouveaux marchés, de nouveaux clients et ainsi développer le chiffre d’affaires des entreprises. Mais n’est-il pas un levier sur lequel nous pourrions nous appuyer pour développer nos organisations et les Hommes qui les composent ?
La fonction RH doit se réinventer et passer d’une logique de « fonction opérationnelle » à une logique plus stratégique et anticipatrice. Ainsi, elle doit se repositionner sur des activités à plus forte valeur ajoutée comme le développement de l’expérience collaborateur et notamment leur montée en compétence tout au long de leur parcours de carrière. Dans ce contexte, le Digital apparait comme un outil pertinent pour aider les Directions des Ressources Humaines.
La formation est notamment sans conteste le secteur le plus révolutionné par le digital.
70.20.10 : les coordonnées du savoir
Le besoin des collaborateurs en matière de formation a fortement évolué ces dernières années. En effet, il a été montré qu’un salarié développe 70% de ses compétences en « faisant » ; 20% à travers ses échanges avec son manager ou ses pairs dans et hors de l’entreprise et 10% à travers les formations traditionnelles.
Les formations traditionnelles (présentielles), dont les processus associés sont longs et lourds, sont donc à repenser.
Le digital pour améliorer les offres de formation
Courbe de l’oubli, Source : Hermann Ebbinghaus
La courbe de l’oubli, qui illustre la vitesse à laquelle nous oublions les informations, démontre que pour mieux retenir les informations il faut répéter l’apprentissage dans le temps. En conséquence, délivrer une session unique de formation ne semble plus être pertinent pour l’apprentissage.
La formation doit être agile et doit permettre à chacun de monter en compétence rapidement ; le format digital permet d’avoir une offre de formation spécifique aux contenus modulables tout en offrant une nouvelle expérience.
Grâce au digital, se former partout, tout le temps
Le social learning, approche collaborative de la transmission des savoirs, permet à l’apprenant de ne plus être uniquement destinataire du savoir mais acteur du dispositif d’enseignement (tantôt « apprenant », tantôt « sachant »). Cette approche facilite la mise en place de sessions plus courtes et répétées et permet le développement de l’expérimentation.
La pédagogie inversée a pour objectif le réinvestissement des apprenants dans leurs apprentissages, et le développement de l’autonomie L’apprenant étudie d’abord seul à distance à l’aide d’outils digitaux puis en présentiel où il peut partager ses questions, partager sa connaissance et faire des mises en situation.
La « gamification » permet également d’améliorer la qualité de la formation. Elle consiste à utiliser des mécanismes de jeux pour renforcer la motivation et l’attention. Elle présente de multiples avantages pour l’apprenant : par exemple elle permet de faciliter la mémorisation ou d’accroitre la motivation. Elle permet d’aborder des sujets complexes de manière plus légère. La « gamification » ou encore « ludification » de la formation ne cesse de se développer et d’innover : jeux de plateaux (exemples : le jeu de l’oie de management situationnel développé par CSP, pour s’entraîner à adapter son management ou encore le jeu Cliendo pour prendre en compte les clients dans tous les services de l’entreprise), jeux de cartes (exemple : le jeu « Carte-en-tête » de CSP pour gérer son temps et ses priorités), jeux de construction, jeux d’énigmes, Serious Game, simulateurs en ligne… sont des exemples d’application de la « gamification » de la formation.
Les vidéos « tutoriels » remplacent les formations aux outils informatiques, les MOOCS (Massive Online Open Courses) et les COOCs (Corporate Open Online Courses) fleurissent dans les catalogues de formation des entreprises. Les sessions sont interactives, plus courtes mais plus étalées dans le temps.
Après les MOOCs (Massive Online Open Courses), les SPOCs (Specific Private Online Courses) permettent un apprentissage encore plus spécifique en limitant la taille des groupes d’apprentissages à 50 ou 100 personnes. Les participants sont ainsi suivis individuellement et il est possible d’échanger directement avec le formateur et les autres apprenants.
Le domaine de la formation rentre ainsi dans un nouveau monde grâce au digital. L’efficacité pédagogique des formations est décuplée.
Notons toutefois qu’il faut aussi se former aux outils digitaux en eux-mêmes car là où il suffisait de se rendre dans un lieu physique pour suivre une formation jusqu’alors, l’enjeu est maintenant de maîtriser aussi les outils (le contenant) avant d’accéder au contenu. Le digital bouleverse ainsi l’univers de la formation. La relation humaine n’en devient que plus importante car le fait de venir participer à des formations in situ, des conférences ou des mises en situation induit encore plus qu’avant une exigence d’excellence des formateurs.
Responsable des antennes Germinal en Ardèche&Drôme - Délégué Territorial Ardèche pour le Groupe SOS
7 ansComplètement d'accord avec toi Hélène, la formation doit se réinventer et devenir "agile" comme tu écris dans cet article. Le numérique peut être une solution, surtout s'il est associé à la "pratique", qui reste le plus efficace pour former efficacement un collaborateur ! Il faudrait alors des formations à la fois digitale, et proposant des vraies mises en situation pour obtenir une efficacité maximale !