Le Parisien TANGO bien réglé MACRON MELENCHON
jeudi 3 mai 2018
Voir sur mon navigateurPOLITIQUE
L'ÉDITO de Charles de Saint Sauveur
Macron-Mélenchon, tango bien réglé Deux jours après les violences lors des manifestations du 1er mai, et à deux autres de « la fête à Macron » organisée par la gauche radicale, ça se chauffe entre l’exécutif et les Insoumis. Les deux camps s’accusent mutuellement de « remettre en cause la démocratie », avec des échanges coup pour coup, à quelques milliers de kilomètres de distance, entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. D’Australie, le président a fustigé ceux qui tiennent « un discours d’agitation » et qui n’ont « jamais accepté la défaite ». Et laissé le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, s’inquiéter officiellement des violences à craindre samedi.Evidemment visé par, le leader des Insoumis a répliqué vertement en taxant d’« indignes » ces attaques. Macron « ne supporte pas l’opposition », tance-t-il. Laissant ses troupes monter au créneau contre le césarisme du chef de l’Etat, dans un tango bien réglé. Car ce duel entre Macronie et Mélenchonie paraît très entendu, comme on se distribuerait les rôles principaux au théâtre. Depuis la fin du match en mai, les deux adversaires se sont choisis pour mieux monopoliser et étouffer le jeu politique. Ça arrange le député de Marseille, qui veut continuer à marginaliser toute forme de concurrence au PS et dans le reste de la gauche. C’est bien pratique aussi pour l’exécutif, conscient de l’incapacité (pour le moment) des Insoumis à repousser leur plafond de verre en incarnant une opposition massive.Tant pis pour les autres partis, squeezés - comme le sont les corps intermédiaires - de ce jeu de dupes savamment et cyniquement entretenu. La France va mieux économiquement, mais démocratiquement, c’est une autre affaire…