Le plus grand défi de l’humanité
D’après Aurélien Barrau, astrophysicien, l’humanité est face à son plus grand défi. Je trouve tellement crucial ce qu’il dit dans son livre Le Plus Grand Défi de l'Histoire de l'Humanité, que je voudrais citer simplement ici un passage. Mais le livre en entier mérite une lecture assidue, tant il contient de solutions simples à mettre en œuvre à tous les niveaux : à mon niveau individuel, comme au niveau de ceux qui nous gouvernent. Sans grandiloquence, avec beaucoup d’humilité et de bon sens.
En tant que communicante, j’aime particulièrement une passage qui touche au storytelling concernant la révolution écologique qu’il est question de lancer pour relever le plus grand défi de l’humanité. Je cite :
« Il faut une histoire, une iconographie de la révolution écologique. Il faut qu’elle soit un désir et pas une triste contrainte. Si elle est ressentie comme une thérapeutique face à la bien réelle pathologie qui touche notre monde, le combat est perdu d’avance.
L’effort doit porter sur renverser la valeur symbolique de ce qui est encore positivement connoté mais qui, en réalité, devrait être vu comme une faiblesse, voire une violence. Quand les objets fièrement exhibés ou les attitudes activement revendiquées ont un impact très évidemment nuisible sur d’autres humains, sur d’autres vivants, sur la possibilité d’un futur, il est de notre seul ressort de leur conférer une portée emblématique dépréciative. Il est temps que la fierté change de camp. Ce n’est pas impossible. Il y a quelques décennies, un manteau de fourrure était très favorablement connoté. Il est aujourd’hui - à juste titre - péjorativement perçu comme le signe d’une indifférence à la souffrance occasionnée.
La faste décomplexé, la richesse obscène, l’égocentrisme prédateur, la figure du mâle possédant fier de son insouciance, sont immensément ringards aujourd’hui. Il est temps de faire savoir le ridicule de ces postures et de valoriser une certaine humanité responsable.
Le nouveau mythe doit s’écrire rapidement. Dans une fulgurance qui n’est pas sans risque.
Peu importe que le récit se transmette par narration autour du feu ou par diffusion sur les réseaux sociaux. Il suffit qu’il commence et s’achève dans la continuité communielle des vivants que nous avons perdue.
On sait que certains mécanismes physiologiques fondamentaux ne poussent pas à la prévoyance à long terme. Sauver l’avenir ne génère pas beaucoup de dopamine. C’est sans doute pourquoi il faut marteler que le désastre est déjà en cours et ne relève pas d’une projection à long terme. D’autre part, prendre profondément conscience de ce que nous faisons également face à l’opportunité enthousiasmante de recréer radicalement le monde. »
Que ton rêve devienne réalité, Aurélien ! Que tes propositions soient entendues !
Marie Edery, en hommage à Aurélien Barrau