Le poids croissant de la région capitale invite à transformer nos territoires

Le poids croissant de la région capitale invite à transformer nos territoires

Au cœur du plus grand hub de transport européen, à proximité de l’Aéroport Roissy Charles de Gaulle se trouve le Multiparc du Thillay.

Parce que la métropolisation devient un phénomène propre au XXIème siècle, il est urgent d’anticiper la transformation des territoires. C’est en effet 43 millions de Français sur 67 qui sont désormais urbains, et vivent sur un dixième du territoire. Le poids de la région capitale ne cesse de se renforcer, et, avec, la montée des inégalités.

Il est temps de sortir de l’image de la ville « superstar ». La raison voudrait que nous changions le paradigme de l’attractivité qui par essence renforce les territoires déjà favorisés. Mais difficile d’inverser des années de construction. 

Un compromis serait, déjà, d’investir dans les divers « Grands Paris » afin de créer de nouvelles convergences entre les villes-centre et le périurbain. À mon sens, lutter contre les effets négatifs de la métropolisation demande de considérer les couronnes périurbaines comme des flux d’activités.

À cet égard, les parcs d’activités en Allemagne sont de réelles sources d’inspiration, et notamment le « Grand Berlin ». Sans fractures, chaque quartier se revendique comme important. Chacun des différents pôles a un atout. L’habitat est aussi intégré dans la stratégie d’aménagement des parcs, là où, en France, nous privilégions encore trop le duo « zone de travail et logistique ».

Des programmes comme celui de « A Park » se rapprochent déjà de cette image du « Grand Berlin ». Ils viennent proposer de nouvelles géographies urbaines pour le commerce et l’emploi mais aussi de nouvelles interactions humaines.

Avec David Marquet, Directeur Général Adjoint chez Linkcity, nous avons échangé sur le Grand Paris et, plus largement, sur notre vision de la transformation des territoires. Il m’a exprimé trois convictions que je partage pleinement. Il s’agit d’aller vers un aménagement polycentrique des métropoles, de sortir de la ville monofonctionnelle, et de penser, d’abord, usage. Un riche échange que je vous communique.

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1) Le Grand Paris, une appellation pas tout à fait exacte 

David Marquet : L’appellation « le » Grand Paris n’est pas tout à fait exacte. Il n’y a pas « un » mais « des » Grands Paris : le Grand Paris des transports, le Grand Paris administratif, le Grand Paris politique, le Grand Paris économique, etc. Et en fonction « des » Grands Paris, il y a la notion de multiplicité de polarités. C’est dans ce cadre là qu’il faut, par exemple, envisager l’idée de quartiers de ville. Pour autant, la démarche parfois mise en avant à vouloir recréer des centres et des faubourgs, je ne pense pas qu’elle soit la bonne. Car les Grands Paris ne sont pas ex nihilo : ils sont créés autour d’une multitude de communes  et de territoires déjà existants. On ne décrète pas, en effet, qu’un lieu fonctionne, ni même d’ailleurs qu’il crée une nouvelle géographie du travail. Il n’y a que le flux qui puisse le permettre. Pour cela, il faut réussir à réconcilier l’équation du développement via une compréhension globale des déplacements. Quand on a la chance d’avoir un pole de transport, il faut donc tout faire pour le favoriser afin de permettre à l’activité de naître et de durer.

2) Etre engagé dans la transformation des territoires, c’est arrêter le monofonctionnel

David Marquet : Dans le monde de l’immobilier, nous vivons aujourd’hui un changement de paradigme. Nous sommes passés d’un monde dans lequel on avait des « pure-players » spécialisés dans les bureaux, dans le résidentiel, à un monde dans lequel on a un espace d’expression beaucoup plus important et où nous retrouvons des acteurs qui s’intéressent à l’usage, et non plus à l’ouvrage. C’est un mouvement de fond. Nous pensons ainsi les projets immobiliers autour de l’usage, voire même de plus en plus autour autour de la mixité des usages. On ne construit plus pour travailler, pour dormir ou faire du commerce. On fabrique des ensembles immobiliers où la multi-fonctionnalité et l’évolutivité du bâtiment vont être intégrés directement. Etre, aujourd’hui, un acteur engagé dans la transformation des territoires, c’est donc pouvoir anticiper les usages par des propositions de programmations. Si on ne le fait pas, on se contente de juxtaposer des immeubles. Et, cela ne forme pas un quartier.

3) « A Park », premier parc labellisé « Grand Paris » pour son accessibilité et sa vision multi-servicielle

David Marquet : « A Park » a bien sûr des attraits géographiques (à proximité de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle et proposant de grands espaces), mais il a surtout un positionnement nouveau, celui d’attirer une autre forme de réflexion autour de l’activité technique et industrielle grâce aux systèmes de communication. Cet espace permet d’absorber de multiples activités dont la conception technique en fait quelque chose de multi-servicielle avec une capacité de stockage, le développement d’activités commerciales (intégrant des showrooms) et des bureaux. Les moyens technologiques - tant dans la phase de fabrication que dans celle de la commercialisation - nous ont permis d’intégrer cette notion d’évolutivité des usages. Des personnes qui ne se déplaceraient ainsi pas naturellement dans ces espaces, peuvent y être attirées. Et c’est certainement à cet égard que nous tirerons aujourd’hui pleinement parti de la labélisation « Grand Paris » en tant que créateur de valeur supplémentaire. 

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