Le président de la République a-t-il violé le principe de laïcité ?

Le président de la République a-t-il violé le principe de laïcité ?

Les réactions vont bon train après le discours d’Emmanuel Macron (qui fait à nouveau preuve de sa liberté de parole) devant les représentants de l’Eglise catholique.

La laïcité repose sur trois principes et valeurs : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, et l’égalité de tous devant la loi quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.

La laïcité ce n'est pas la promotion de l'athéisme et le refus des religions. A elle seule, la laïcité ne peut couper la France de ses racines chrétiennes (discours de Latran, Nicolas Sarkozy).

La loi de 1905 répond en grande partie à toutes ces questions. A la liberté de conscience, la loi répond : ordre public. Tout est dit, chacun est libre de porter une croix, un voile, une kippa, un turban, dans le métro, pour aller voter en mairie etc... à condition de ne pas violer l’ordre public.

Une exception à cette liberté : les agents de l’Etat ne peuvent manifester publiquement leur religion dans l’exercice de leur fonction (principes de neutralité de l’Etat et de l’égalité des citoyens devant la loi). Ainsi la République laïque permet-elle à chacun d’exprimer ses convictions dans la limite du respect des autres et de l’ordre public. Aussi la loi sanctionne-t-elle les dérives intégristes et les appels à la haine.

Les cris d’orfraie d’un Jean-Luc Mélenchon ou l’indignation feinte d’un Benoît Hamon ne sont que les propos d’hommes politiques en perdition, le premier pour ne pas avoir su transformer l’essai de la présidentielle, le second pour ne pas avoir assumer l’échec de son camp à cette même élection. Tous deux se voient déborder par les mouvements sociaux en cours qui refusent la politisation de leurs actions. Ils sont restés dans l’ancien monde, n’arrivant pas à se mettre au diapason de la nouvelle musique politicienne jouée par le chef de l’état.

Pourquoi Emmanuel Macron n’aurait pas droit de s’adresser aux catholiques ? L’Etat fait beaucoup pour les instances représentatives juives ou pour les représentants de la religion musulmane. La réaction excessive de Jean-Luc Mélenchon ne s’explique que par sa christianophobie.

D’autant qu’il s’agit d’un mauvais procès qui est fait au président de la République. Le discours (d’un niveau culturel élevé certes) ne se limite pas à un mot : le « lien » entre l’Eglise et l’Etat. En une heure et demi, le président Macron a bien eu le temps d’exprimer le panorama de sa pensée. Emmanuel Macron n’a pas oublié les paroles de Bonaparte : « Une société sans religion est un vaisseau sans boussole. »

Depuis 1905, les relations entre l’Eglise et la République française se sont normalisées. Le vrai danger pour la laïcité ne vient pas de Rome mais de l’islam politique. A tous ces marxistes qui son restés sur l’idée que « la religion est l’opium du peuple », je répondrais par les mots de Karl Marx pour qui attaquer le catholicisme au nom de la laïcité, c'est "mettre une claque à sa grand-mère".

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