RENCONTRE ENTRE LE PRINCE ALBERT II DE MONACO ET LE PATRIMOINE MONEGASQUE DE LA MONNAIE DE PARIS
C'est une première dans l'histoire de la Monnaie de Paris : un souverain monégasque se rend dans les ateliers chargés de frapper le numéraire de la Principauté ! Ainsi s'est écrite le 9 novembre 2023 une page de l'histoire unissant - pourtant de longue date - la Monnaie de Paris et le Rocher. L'occasion pour le prince souverain de découvrir le patrimoine numismatique commun aux deux entités !
Une visite qui ne s'est toutefois pas réalisée à Paris, mais à Pessac, au sein de l'Etablissement Monétaire industriel qui célèbre cette année ces 50 ans de bons et loyaux services rendus à la République mais aussi - on le sait moins - à l'Etat souverain de Monaco.
L'occasion pour moi de présenter à S.A.S. le Prince Albert II la rétrospective d'archives photographiques célébrant ces 50 années de fonctionnement.
Inventoriées en 2020 et numérisées en 2021, ces archives détenues par le Musée de la Monnaie et par les Archives du Ministères de l'Economie et des Finances témoignent de l'ambition du projet industriel girondin inauguré en 1973 après 9 ans d'études préalables et 2 ans de travaux !
L'occasion aussi de présenter au souverain les collections médaillistiques et monétaires historiques détenues par le Musée de la Monnaie de Paris. Et parmi elles quelques rarissimes essais des 19ème et 20èmes siècles !
En effet, depuis le XVIIe siècle, en application du traité de Péronne (14 septembre 1641) conclu entre le roi Louis XIII et le prince Honoré II de Monaco, la monnaie de la Principauté est de même module, de même titre et de même poids que la monnaie française. Quoique l'écu d'argent d'Honoré II soit ainsi calé sur l'écu du Roi de France, il est pourtant la première monnaie souverainement monégasque. !
La principauté frappera ainsi monnaie jusqu'en 1675 avant que ce droit ne lui soit de nouveau disputé par le voisin français. Elle le retrouvera de manière extrêmement brève pendant le règne d'Honoré V (1837 - 1838) sous la maitrise de Jean-François Cabanis
Recommandé par LinkedIn
Lors de ce bref renouveau de l'atelier, Monaco acheta à la Monnaie de Paris un balancier monétaire, conçu par le grand mécanicien Jean-Pierre Droz et destiné à frapper les pièces de 5 francs monégasques en argent d'Honoré V. L'usage en fut de courte durée puisque l'atelier fermera définitivement en 1838. Le balancier fut alors rétrocédé à la Monnaie de Paris. Ce n'était pourtant qu'un au-revoir !
En effet, depuis 2012, et grace aux efforts de mon prédécesseur Jean-Luc Desnier, la Monnaie de Paris a mis en dépôt au musée de la monnaie et du timbre de Monaco le fameux balancier, ainsi qu'un découpoir "Gengembre" du 18ème siècle.
En application de la convention d’union douanière et monétaire de 1865, et plus précisément depuis le règne du Prince Charles III (1878) les pièces monégasques sont frappées sans discontinuer dans les ateliers de la Monnaie de Paris.
Hubert Ponscarme, Oscar Roty (voir pièce de 100 francs or d'Albert 1er en couverture), Pierre Turin, Emile Rousseau sont autant de graveur qui œuvrèrent ainsi via la Monnaie de Paris pour le monnayage monégasque mais aussi pour ses très nombreuses médailles. Une collaboration non démentie depuis !
Adjointe au chef de service, en charge du pilotage ministériel de la feuille de route du Gouvernement
1 ansBravo Dominique!