Le réchauffement climatique accéléré par la croissance démographique
Sujet tabou, la croissance démographique enregistrée dans le dernier demi-siècle est fort responsable du réchauffement climatique. Rappelons à ce titre, qu’environ 80% de la couverture forestière mondiale originelle avait disparu pendant les dernières 50 ans, ce qui a fortement aggravé le réchauffement climatique. Or, cette déforestation concerne particulièrement les pays qui ont fait l’objet récemment d’une explosion démographique.
Il convient de préciser de l’emblée, que la perspective d’associer systématiquement et exclusivement la déforestation au modèle de consommation occidentale semble peu pertinente, vu qu’elle n’avait pas connu des proportions d’ampleur avant les années ’80. Elle a pris des proportions après, s’accélérant entre 1990 et 2000, lorsqu’environ 14 millions d'hectares de forêts ont disparu, puis, entre 2000 et 2013, avec la disparition d’autres 23 millions d’hectares. Or, justement cette période est caractérisée par une explosion démographique dans les pays du sud.
Notons en effet, que les images satellite rendent très visible l’étroite corrélation entre le phénomène de déforestation et la croissance démographique, car cela concerne principalement l'Amazonie, l'Afrique équatoriale et l’axe Malaisie/Indonésie, régions qui ont enregistré dernièrement une explosion démographique.
Il est important de préciser ensuite, que cette déforestation massive relève d’une action conjointe entre les gouvernements locaux pour de raisons de souveraineté alimentaire, et les diverses multinationales pour de raisons pures économiques.
Certes, on considère que cette action est légitime. Elle est légitime pour les responsables politiques, car ils doivent répondre aux besoins de la population en forte croissance. Elle est légitime pour les entreprises, car elles doivent trouver continuellement des solutions afin de faire face à la compétition internationale. Néanmoins, vu d’une manière globale, cette action conjointe est peu efficace à court terme, et potentiellement dangereuse à long terme.
Elle est peu efficace, car en réalité les bénéfices dégagés ne parviennent pas aux populations démunies. Puis, elle est peu efficace car la déforestation se fait souvent au détriment des populations indigènes. Enfin, elle est peu efficace, parce qu’on constate que toute augmentation du niveau de vie, si minime soit-elle, est soldée par une augmentation du taux de fécondité.
C’est une constate récurrente et contradictoire. On rappelle que l’industrialisation et l’augmentation du niveau de vie avaient amorcé en Occident une baisse du taux de natalité, mis à part bien entendu le Trente Glorieuses qui fut une période particulière de relance. Or, la tendance observable dans les pays du sud c’est l’augmentation du taux de natalité dès qu’il y ait une maigre croissance économique, rendant cette dernière inefficace.
Mais surtout cette action conjointe à l’origine de la déforestation s’avère potentiellement fatale à long terme. Cela du fait, que la forêt c’est le garant de l’équilibre entre les divers composants de l’atmosphère. Etant le principal absorbant de dioxyde de carbone et le principal émetteur d’oxygène la forêt assure la qualité de l’air nécessaire à la vie.
Notons, que la variation du taux de dioxyde de carbone dans l’air – respectivement 278 ppmv (partie par million en volume) avant la révolution industrielle, 315 en 1958, 330 en 1974, 353 en 1990, et 384 en 2008 – prouve que l’impact de la déforestation sur le réchauffement climatique est considérable.
On constate que pendant la forte industrialisation qu’ont connue les Trente Glorieuses, le taux en question n’a pas pris de l’ampleur grâce à une couverture forestière suffisante pour absorber un maximum d’émissions. Puis, si on tient compte qu’en Occident les principaux émetteurs de dioxyde de carbone sont les transports et le bâtiment, et sachant que depuis 1974 ces secteurs ont connu une nette amélioration, l’augmentation de 31 unités entre 1990 et 2008 contre 23 unités entre 1974 et 1990, est redevable davantage à la déforestation. Tout simplement, parce que la couverture forestière actuelle ne parvient plus à absorber les grosses quantités de dioxyde de carbone émises.
Dès lors, sachant que cette déforestation répond à la demande alimentaire relevant d’une population mondiale de plus en plus croissante, il revient à dire que la croissance démographique est de nos jours, forte responsable du réchauffement climatique.
En somme, si sur le fond la déforestation semble légitime, elle devient moins légitime lorsqu’elle atteint le seuil maximal, au-delà duquel le déséquilibre entre le dioxyde de carbone et l’oxygène dans l’atmosphère se déclenche. Il y a donc un seuil à partir duquel la déforestation atteint un droit fondamental de l’homme, celui de respirer un l’air de qualité. Cela signifie, qu’il y a également un seuil, au-delà duquel, la croissance démographique est potentiellement nuisible pour l’homme, et pour les générations futures.