Le retable d'Issenheim, un chef-d'oeuvre en cours de restauration
À Colmar, le musée Unterlinden est célèbre pour le chef d’œuvre du gothique tardif qu’il renferme : le retable d’Issenheim, conçu entre 1512 et 1516. Le mot « retable » vient du latin retro tabula altaris (en arrière d'autel) : il s’agit d’une construction verticale qui porte des décors sculptés et/ou peints en arrière de la table d'autel d'un édifice religieux.
Le mal des ardents
Ce polyptique monumental, composé de plusieurs panneaux articulés autour d’une caisse centrale sculptée a été créé pour le maître-autel de l’église de la commanderie des Antonins d’Issenheim, au sud de Colmar. Consacré à Saint-Antoine et voué à la piété des malades atteints du mal des ardents, – fléau de l’époque causé par un parasite du seigle (et d'autres céréales). Il contient des alcaloïdes responsables de la maladie, en particulier l'acide lysergique… dont est dérivé le LSD. Les malades étaient donc victimes, entre autres, de puissantes hallucinations. Ils souffraient aussi de gangrènes. Cette maladie terrible a causé des milliers de morts et entraîné l’apparition de milliers d’estropiés pendant des siècles. Mais revenons à notre retable : on doit ce chef d’œuvre à Mathias Grünewald pour la partie picturale (peintre dont on sait peu de choses) et Nicolas de Haguenau pour les sculptures.
Par un ingénieux système de menuiserie, le retable peut faire l’objet de deux ouvertures différentes, qui permettent à chaque fois de découvrir une partie singulière de l’œuvre ; il comporte en effet quatre volets à double face.
En position « fermée », le retable présente plusieurs volets, organisés autour d’une poignante crucifixion, l’une des plus impressionnantes de l’histoire de l’art.
Pour découvrir la suite, cliquez ici...