Le triangle apaisant
Le triangle apaisant s’appuie sur la réalité objective. Cela signifie que pour être apaisé, il convient de ne pas se laisser happer par l’évaluation, l’émotion et le mental. En somme, lorsqu’il vous arrive quelque chose d'incongru, il convient de tenter d’en comprendre le sens en revenant sur ce qui est arrivé, et qui vous plonge dans une croyance inadaptée. Ainsi, avec votre regard objectif sur ce qui est arrivé, vous parviendrez à saisir la problématique.
Exemple :
· Je ne saurais jamais jouer du piano
Cette affirmation est une croyance colportée par une expérience qui n’est absolument pas explicite ni objectivée dans l’affirmation. Il convient donc de revenir à au moins une anecdote précise confirmant cette conviction.
· Hier, alors que j’étais à mon cours de piano, je me suis complètement planté. J’ai joué n’importe quoi, c’était horrible et ma professeur m’a engueulé.
On remarque encore une fois que cette description n’a rien d’objectif, puisque le discours est pourvu de nombreuses évaluations.
Il est important de faire dire la réalité des faits, sans faire intervenir l’interprétation qu’on en fait. Ce qui donnerait ce qui suit :
· Hier, à mon cours de piano. J’ai joué ma partition, et à plusieurs reprises, j’ai joué de fausses notes. Ma professeur m’a fait remarquer mes fautes en me précisant que c’était les mêmes fautes que je faisais depuis que nous étudions cette partition.
Nous voilà enfin devant une description réelle de ce qui s’est passé.
Que découvre-t-on ?
Que l’étudiant joue une partition en se trompant aux mêmes endroits depuis plusieurs semaines d’apprentissage, et que le professeur remarque précisément que ce sont les mêmes fautes.
Pour celui qui est concerné, observer la réalité des faits peut l’aider à réfléchir sur la réalité du problème et sa solution. Il doit à présent s’interroger sur son parcours d’étudiant. Travaille-t-il suffisamment sa partition ? Aime-t-il la musique ? Vient-il en cours uniquement parce que ses parents l’exigent ?
La cause première d’un incident comme celui-ci n’est pas le fruit du hasard. Non plus celui de la malchance, ou d’une inaptitude absolue.
L’affirmation qui consiste à croire qu’on ne sera jamais joué au piano peut devenir, je n’aurai jamais envie d’apprendre le piano. Et dans ce cas, la croyance n’a rien à voir avec l’aptitude.
La réalité objective va aider la personne concerner à se concerter et à comprendre la raison de son problème afin de le résoudre définitivement.
Si toutefois la personne n’était vraiment pas douée pour la musique, et que malgré ses efforts constants pour apprendre sa partition, tout en reproduisant les mêmes erreurs, pouvait découler d’un mauvais apprentissage autant que d’une inaptitude. Là encore, il faudrait interroger la réalité objective et s’en référer à elle seule pour faire émerger la responsabilité de chacun et l’action juste qui en découlerait.
Yves Orduna