Le TURFU RESPONSABLE - Episode 3 : On a le temps ?

Le TURFU RESPONSABLE - Episode 3 : On a le temps ?

Il est encore temps… d’inverser la tendance climatique

Il est encore temps… de rester sous les 1,5 degrés

Il est encore temps… de changer de voiture

Il est encore temps… de trouver la technologie qui nous sauvera tous

Il est encore temps… de trouver les gouvernants en qui faire confiance

Waw il est encore temps de plein de choses.

Le temps est une notion abstraite qui existe par la place que chacun de nous lui donnons. Le temps n’est perçu par aucun sens : on ne l’entend pas, ne le voit pas, ne le renifle pas. On le perçoit. Chacun différemment. Chacun de nous sentons bien qu’il y a un rythme dans les choses, qu’il y a des débuts et des fins. Quand l’organe le plus important de l’homme moderne, son smartphone, n’a plus de batterie et qu’on n’a plus l’heure, on peut se référer à peu près à la hauteur du soleil pour se repérer dans le temps de la journée. 

Le temps est long. Le temps file. Lorsqu’on est jeune on a l’impression qu’on sera vieux dans longtemps, et lorsqu’on est vieux on l’impression qu’on était jeune hier. 

Par conséquent, comment appréhender une notion si abstraite, le temps, pour un enjeu si abstrait, l’avenir de notre planète ? Double effet kiss kool de l’abstraction, le meilleur moyen de perdre tout le monde et finalement de ne pas faire changer les lignes.

Car il semble bien que l’avenir de notre société soit très abstrait pour tout le monde. Nous avons grandi dans une société de contrôle et de normes. Vous contrôlez la température de votre salon, vous contrôlez la vitesse de votre véhicule, vous contrôlez votre tension artérielle, vous contrôlez l’espace en étant capable d’aller à l’autre bout de la planète en quelques heures.… Et quand le contrôle dérape un peu, alors c’est la fin des haricots. Par exemple vous êtes heureux de prendre votre A380 (ok ce n’est plus possible RIP) pour Dubai, poumon vert au climat doux avec sa place du village et ses petits commerces accueillants. Et voilà que l’avion a 1h de retard. La société vous a appris vos droits, donc vous êtes en droit d’être en colère face à la compagnie, et vous demandez même si vous ne pouvez pas être remboursé. Le contrôle est partout et notre vie, millimétrée. 

Puis un jour, on vous apprend que le climat est en train de changer, et serait, à un horizon lointain, hors de contrôle. La bonne blague. Voici ce qui peut se passer dans un cerveau humaine normalement constitué et biberonné à la société moderne :

Depuis quand le climat changerait sous l’action humaine ? Bon cette question encore d’actualité il y a 10 ans, n’a plus que quelques survivants du Covid Donald et Jair pour exister encore. 

Horizon lointain ? Le GIEC nous parle de 2100, alors que j’ai pas encore trouvé ma destination pour les ponts du mois de mai… GIEC, parle moi 2021 2022. Ha il va rien se passer ? Si, quelques mega incendies, et quelques records de températures dépassées de 0,3 degrés…. Ok attends je vais pas aller en Ausrtalie cette année, paraît que c’est top le Costa Rica.

Hors de contrôle ? Ohhh, l’homme est allé sur la Lune mon pote. Puis Elon, moitié dieu moitié marabout, a dit qu’on allait coloniser Mars. Et tu crois qu’on peut pas contrôler le CO2 de l’atmosphère ? Attends que Dyson nous ponde le Dyson V12, un aspirateur à particules fines, avec embout spécial pour le plastique aussi.

Force est de constater que tout cela ne nous parle pas.

Entre le déni de changement, le déni d’absence de contrôle, un horizon lointain… et la peur de l’inconnu qui accroît le déni, le changement peut difficilement venir naturellement, sereinement, et massivement.

Car la vérité est qu’à force de dire qu’il est encore temps, on tue le temps, et le propos qui va avec. Comme le dit Aurélien Barrau, il est déjà trop tard pour voir des conséquences irréversibles sur l’inaction climatique globale. Mais pas trop tard pour que ces conséquences soient réduites.

Il ne s’agit plus de jouer sur la sémantique. Punitif, coercitif, liberticide… 

Quand j’étais enfant je me souviens des motos rouler à 80 en ville cheveux aux vents. Aujourd'hui ce n’est pas envisageable dans la tête de chacun.  Il a bien fallu passer par la loi. Elle réduit votre liberté pour votre sécurité et celle de tous. Peut-être qu’en 2025 on ne pourra partir à Bali qu’en ayant gagné son billet par tirage au sort et payé 3000 euros pour ce même billet. Et cela ne choquera personne.  

Et si notre premier pas vers un turfu responsable n’était pas d’accueillir de nouvelles lois au nom de la préservation des conditions de vie sur Terre, en se disant “la manière dont je vivais avant n’était pas un acquis social comme pourrait l’être le droit de vote, la manière dont je vivais avant était de l’inconscience, je suis conscient maintenant”. 

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