L’entreprise est-elle si apolitique que cela ?
Pendant longtemps, et par manque de prise de recul et d’analyse, j’ai considéré les entreprises comme des objets juridico-financiers, supports d’une activité qui permettrait à des salariés d’exercer leurs compétences, à des actionnaires d’en retirer un bénéfice, et à tous de satisfaire à une demande de clients : en résumé Travail, Revenus, Satisfaction clients.
Un premier pas de côté m’a permis d’observer la place des entreprises dans notre quotidien, leur rôle social, en témoigne la convoitise qu’elles suscitent lors de leur création et leur implantation : quel territoire, quelle collectivité ne dispose pas de politique d’attractivité des entreprises et des talents qui les font fonctionner ? N’est-ce pas une première preuve de la valeur politique que représente l’entreprise ? Je pense que oui, même si tout le monde gagnerait à ce que le développement économique des territoires dépasse les statistiques classiques du nombre d’emplois créés, pour tendre vers plus de co-construction d’écosystèmes économiques et sociaux, ancrés localement.
Posture vs Volonté partagée
Personnellement je sature de voir et revoir le même film des fermetures d’usines, qui se répète chaque année : comment peut-on reproduire les mêmes schémas, en pensant que cette fois le résultat sera différent ? quand sortira-t ’on des postures médiatiques bien pratiques pour éviter de regarder en face sa propre responsabilité face à la situation, que l’on soit l’entreprise, les collectivités ou les syndicats ? Les responsabilités sont partagées, et chacun des acteurs a entre les mains suffisamment d’éléments pour imaginer ensemble des solutions durables d’implantation, de création d’entreprises, à condition de vouloir vraiment faire différemment. Je n’ai pas de solution toute faite pour changer ces schémas, mais je suis sûr d’une chose : le changement de posture de chacune des parties est le début d’un chemin très constructif et positif, soyons-en tous convaincus !
Chacun sa part
Les entreprises doivent prendre leur part dans les changements que le monde d’aujourd’hui demande, que ceux-ci soient d’ordre environnemental, social ou territorial, et assumer un rôle politique fort : comme le dit si bien le label RSE BCorp, plutôt que de chercher à être la meilleure du monde, soyez la meilleure entreprise pour le monde. Pour cela, les entrepreneurs doivent être convaincus qu’ils sont une part de la solution, plutôt que responsables des problèmes que notre planète subit. Sortir de la posture de justification, ne plus dire « oui je fais telle activité, mais je compense comme ça », pour privilégier un discours et des actions plus constructifs et inclusifs de type « lorsque je mets en œuvre ma stratégie, je tiens compte des enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance ».
Et toi, c’est quoi ta mission ?
La mutation vers plus de responsabilité passe aussi par la formalisation d’une vision, d’une raison d’être, pour fixer le cap, expliquer aux salariés « pourquoi » l’entreprise existe. Les plus aguerris iront jusqu’à l’écriture d’une mission, c’est-à-dire une déclinaison de la raison d’être en objectifs responsables. C’est d’ailleurs le sens de la loi PACTE, qui incite les entreprises à graver dans le marbre de leurs statuts ces éléments, pour devenir des « sociétés à mission ».
La raison d’être et la mission, véritables boussoles, sont également très utiles à l’externe : cela permet de positionner l’entreprise dans son écosystème, de dire tout haut quel projet « politique » elle porte, d’ainsi permettre à ses parties prenantes externes de mieux la comprendre. Parmi elles, les collectivités seront certainement très enclines à construire demain des projets de territoires avec ces entrepreneurs, plutôt que de le faire pour eux : la différence de philosophie entre le « avec » et le « pour » est ici primordiale, elle dit beaucoup, en peu de mots, du chemin que nous devons prendre ensemble, celui du développement économique responsable des territoires, au service de ses habitants, usagers finaux de toutes nos actions, car derrière les statuts de chacun, il y a bien des citoyennes et citoyens.
Si tout cela, ce n’est pas de la politique, c’est quoi alors ?
Animatrice Digitale ✨Créatrice de lien✨
4 ansEt si l’entreprise du XXIe siècle était humaniste consciente de l’interdépendance des Hommes souhaitant parcourir son/ses propre(s) chemin(s) de transformation pour apporter plénitude au travail...
Facilitation graphique et rédactionnelle, illustrations, conseil en Tao-Management et Systema/self défense at Contact Vitae
4 ansToute action de vendre-quoi, combien et à qui-est par essence politique puisqu'elle est publique et va donc influer d'une manière ou d'une autre sur la cité, j'allais dire sur son environnement. On peut en avoir conscience ou pas, influer ou non pour son business, sans que cela change quoi que ce soit au fait. De la même façon, le client vote pour telle ou telle société avec sa carte bleue.
Expert en stratégie de marque et communication d'influence
4 ansLes transitions sociétales que nous vivons poussent l'entreprise à être "politique". Champ qu'elles avaient déserté et que les injonctions des clients et consommateurs, mais aussi et surtout celles de leurs salariés, poussent à réinvestir. L'entreprise et ses dirigeants doivent devenir "activistes" et prendre part à la transition. Sans quoi ce sont des initiatives internes ou externes qui exigeront de l'entreprise qu'elle évolue, vite. Il y a une forme d'urgence à porter une transition économique... Avant une révolution écologique.
Chef d'entreprise - ELECPHONE - Secteur d'activité des travaux d'installation électrique dans tous locaux.
4 ansJe vais me procurer cette ouvrage et le lire avec grand intérêt
J’aide les chefs d'entreprise, entrepreneurs et managers débordés à transformer leur quotidien 🌟 • Croissance | Equilibre personnel | Autonomie des collaborateurs
4 ansAurélien OLLIVRY Je crois qu'on peut très clairement voir en ce moment que les entreprises ont un rôle social et politique. Les choix faits par les entrepreneurs peuvent transformer en profondeur la société, en tous cas c'est ma conviction. Inventer de nouveaux schémas est possible et certains se battent pour le faire. Proposer de nouvelles alternatives de consommation est pour moi clairement un acte politique qui peut être puissant !