L'entreprise fait sa mue, à nous de jouer !

Et oui, l'entreprise semble perdre sa carapace. L'entreprise, et notamment les grandes entreprises perçues comme des "boîtes" générant de l'argent sans forcément s'assurer des externalités sur la santé des hommes et de la planète, ont compris que leur sauvegarde passerait par une transformation profonde des organisations.

Et dans les faits, nos organisations sont - avec une rapidité assez surprenante je trouve - en train de muer pour devenir plus perméables à leur environnement, plus en interaction avec leur chaîne de valeur, plus en écoute de nouveaux types d'organisations et de travail, plus soucieuse de la qualité des produits et services proposés à leurs consommateurs.

Evidemment non, ça ne se fera pas du jour au lendemain et ça ne sera pas simple loin de là, mais les prémices sont déjà là, voici quelques exemples choisis, extraits de mes rencontres des dernières semaines que je trouvais intéressant de partager:

- les organisations opales de Frédéric Laloux font des émules un peu partout. Ces organisations libèrent la créativité et la liberté des employés en favorisant les prises de décision collectives faîtes par les utilisateurs ou les experts dans l'organisation. J'ai récemment rencontré Guillaumes Desnoë qui a co-fondé Alenvi, une organisation française dîte "Opale", Guillaume et ses acolytes sont en train de redonner du sens au métier d'accompagnants de vie à domicile - et l'état d'esprit des fondateurs est totalement nouveau : " Nous partageons toutes nos innovations pour faire évoluer le secteur. Si nous sommes copiés, tant mieux, ça nous poussera à être plus innovants". Et n'allaez pas croire que ces entreprises sont microscopiques ou inefficaces, en Hollande, l'entreprise Buurtzorg a complètement transformé le soin à domicile en remettant l'humain au coeur, bilan : 10,000 infirmières affiliées aujourd'hui et 40% de réduction des coûts

- les entreprises à mission de Geneviève Ferone Creuzet - repris par le gouvernement - sont soutenues par les entrepreneurs eux-mêmes. 69% des entrepreneurs pensent que l'entreprise à mission - entreprise qui dans ses statuts a inscrit sa raison d'être - permettra à l'entreprise de répondre aux enjeux de demain. Je suis extrêmement enthousiaste au fait d'avoir une mission écrite dans les statuts d'une organisation, car c'est la meilleure façon pour embarquer toutes les parties prenantes de l'entreprise, conseil d'administration y compris !

- les entreprises pionnières tentent des transformations internes pour que ce qui s'appelait auparavant RSE infuse désormais les marques et les modèles business. Savez vous que les consommateurs sont 75% à attendre plus des marques, et 74% des marques pourraient disparaître sans que ces mêmes consommateurs ne lèvent un sourcil ? Si ça ce n'est pas un appel aux marques pour bouger, qu'est ce que c'est ? Je côtoie quelques une de ces marques qui ont construit une véritable raison d'être dans ma propre entreprise, ça demande aux marketers de revoir complètement leurs modèles initiaux et de réfléchir de façon holistique aux produits, à leurs impacts sur l'ensemble des personnes de leurs chaînes de valeur et sur l'environnement. La bonne nouvelle c'est que ça vaut le coup, ce sont ces marques là qui ont parmis les plus belles croissances aujourd'hui !

Idéaliste me direz vous ? Oui tout à fait ! Je pense sincèrement que c'est le moment d'y croire et de mettre toute notre énergie pour que les entreprises réussissent cette mue, nous qui y travaillons et qui en sommes les principaux acteurs

Amandine Hersant