Les 24H du code de l'intérieur
Les 19 et 20 janvier 2019 s’est tenue la 8eme édition des 24H du code (informatique), un hackathon axé technique qui se déroule au Mans. Près de 170 personnes (étudiants et professionnels) ont eu à résoudre un des 4 sujets proposés.
Chaque année (cf. les origines) j’ai l’honneur de proposer un sujet. Cette année mon sujet portait sur OpenStreetMap : comment renseigner les STOP sur la ville du Mans de manière complètement automatique. Au final deux équipes ont été récompensées sur mon sujet : une équipe de professionnels Le Mans School of AI et une équipe d’étudiants de l’ENI les ENI - <!DOCTEAM error> . Ces deux équipes ont proposé des solutions complètements différentes. Pour m’aider sur le sujet j’ai fait appel à Adrien Pavie qui a une connaissance bien plus poussée que moi sur la sphère OpenStreetMap. Son aide a été très appréciée des équipes.
Après cette introduction j’aimerais parler de comment se déroulent les 24H : Avant et Pendant.
Depuis 8 ans je propose des sujets (13) aux protagonistes. Des jeux et des casse-têtes informatiques, mais surtout des choses en lien avec mon travail. De la modélisation lorsque je travaillais avec les produits d’Obéo et maintenant de la cartographie car j’utilise beaucoup OpenStreetMap (OSM).
Trouver un sujet technique n’est pas une difficulté en soit. Mais pour concevoir un bon sujet, il y a plusieurs difficultés. Il faut tout d’abord que le sujet soit bien dosé : trop facile et ça ne tiendra pas en haleine une équipe de 4 développeurs fous pendant 24H, trop complexe et aucune équipe ne voudra se mesurer au défi. Cette année mon sujet tombe dans ce dernier travers : peu d’équipes ont souhaité relever un sujet comportant des photos de rues avec un stop (ou pas), des API de cartographie un peu complexe et potentiellement de l’I.A. La difficulté n’est pas simple à doser car nous avons affaire à des équipes d’étudiants qui ont débuté la programmation il y a 3 mois, comme à des professionnels qui cherchent le défi ultime.
Ensuite il faut savoir mettre en forme ce sujet pour qu’il plaise : faire du marketing. Il faut partir à la recherche de l'effet Whhaaaouuu. L’année dernière j’ai proposé un sujet avec des fourmis et des cigales qui devaient respecter le code de la route : de nombreuses équipes ont tenté leur chance alors même que le sujet technique n'était pas super sexy. STMicroelectronics, qui propose des sujets depuis plusieurs années, a bien compris cette règle. Chacun de ses sujets tourne maintenant autour d’un thème : des Minions bardés de capteurs, un Chapeau de sorcier avec la voix d’Alexa, …
Conclusion, sortir un bon sujet du chapeau n’est pas chose facile et demande pas mal de jus de cerveau.
Arrivé le jour J des 24h du code, il faut assurer la mise en prod et le SAV de ce sujet. A 10H c’est le pitch : 4 slides et 3 minutes pour convaincre les geeks que votre sujet est TOP. C'est le moment de vérité pour le porteur de sujet. Je ne suis pas certain d’avoir réussi cette année mais je garde un superbe souvenir d’un autre sujet : à partir d’un texte de théâtre (fichier rtf), il fallait présenter une pièce virtuelle. Plusieurs équipes avaient pris ce sujet, présenté sans (trop) parler de technique et avec des visuels kawaiis. Plusieurs participants m'ont dit qu'ils avaient eu le coup de coeur pour le sujet, mais ils ont déchanté ensuite devant la complexité ;-)
Cette année Adrien Pavie et moi-même avons accompagné 4 équipes durant les 24H. Avec un sujet autour d’OpenStreetMap, nous voulions une collaboration plus qu’une compétition, c’est pour cela que vers midi, après une présentation de 20 minutes d’Adrien sur OpenStreetMap, chaque équipe a présenté la solution qu’elle prévoyait de mettre en place. Ce moment fut pour moi un temps fort : loin d’avoir une seule et même solution, chaque équipe a proposé quelque chose de différent. Sans même une seule ligne de code j’avais déjà gagné mes 24H.
Autre nouveauté, sous l’impulsion des méthodes d’enseignements vues à l’ENSIM, j’ai proposé aux autres porteurs de sujets de mettre en place un système favorisant l’entraide entre équipes : des jetons comme monnaie d’échange. Sur mon sujet, j’ai également souhaité identifier les équipes susceptibles d’aider, en distribuant des badges lorsqu’un verrou technique était levé. Ainsi, quand une équipe démontre qu’elle maîtrise une compétence, elle reçoit un badge. Les autres équipes peuvent alors lui demander de l’aide pour acquérir cette compétence. En récompense du temps passé à aider un concurrent, l’équipe aidante reçoit un jeton.
Sur notre sujet, la notion de badge a été appréciée. Cela permet à l’équipe de montrer qu’elle avance même si son produit n’est pas fini. Par exemple “Savoir récupérer une liste de STOP n’ayant pas l’attribut ‘direction’ rempli dans OpenStreetMap” était l’une des étapes sur notre sujet.
Voilà donc 8 ans que je propose des sujets. Au début je l'ai fait pour m'amuser, comme un challenge personnel. J'y ai passé mes vacances de Noël à tester et re-tester la faisabilité. A partir de la troisième année, d'autres porteurs de sujets sont arrivés et j'ai sans doute été drivé par cette saine concurrence. Ces deux dernières années j'ai pu faire travailler les équipes sur des sujets ayant un rapport direct avec mon travail et forcément l'attente est plus grande. L'enjeu pour moi est de voir comment d'autres personnes vont traiter ce problème que je rencontre dans mon boulot. Ils ont utilisé d'autres algorithmes, d'autres technos, ont eu d'autres idées. Il va falloir que j'approfondisse pour vérifier si c'est adapté à ma situation. Mais déjà, je repars avec du grain à moudre
Bref, les 24H du code, comme ses aînés les 24H sportifs est une histoire d’endurance, autant pour les compétiteurs que pour ceux qui oeuvrent en arrière plan. Porter un sujet "24H" demande de la technique, de l'empathie, une dose de marketing et surtout de l'endurance.
Merci à toute l’équipe composée de l’ENSIM, de la Ruche numérique et de toutes les autres invisibles petites mains pour cette 8ème édition.
Architecte DATA / ML & CLOUD Freelance ☁️ Auteur 📖 CEO & Co-founder chez Olexya • Board French Tech Le Mans 🐔
5 ansMerci Yann !