Les 5 principales difficultés rencontrées par les entrepreneurs qui se lancent pour la 1ère fois
Tous les entrepreneurs sont, un jour ou l’autre, submergés par le poids des responsabilités sur leurs épaules. Et même si cela fait partie du processus (que j’appelle "les joies de l’entrepreneuriat"), ça peut être parfois difficile à gérer et beaucoup laissent tomber en chemin car ils pensent – à tort – que le problème vient d’eux.
Il y a un an et demi environ, j’écrivais un post sur les 10 choses que j’aurais aimé que l’on me dise avant que je ne me lance dans l’entrepreneuriat. Post qui m’a valu beaucoup de commentaires et m’a surtout permis d’échanger avec de nombreux entrepreneurs sur les challenges qu’ils rencontraient au quotidien. De ces discussions, j’ai réalisé que certaines difficultés étaient récurrentes et partagées par (presque) tous.
Voici donc 5 difficultés que vous rencontrerez très certainement si vous lancez votre business pour la 1ère fois et avec lesquelles vous devrez apprendre à composer.
1. Le manque d’argent
Tout entrepreneur – y compris moi – a dû faire face à ce problème à un moment ou à un autre de son aventure : on effectue une prestation, on envoie la facture et on attend d’être payé (30 jours (lorsqu’on a de la chance) ou plus).
Et en attendant, on se débat pour payer ses factures (qui elles doivent être réglées immédiatement). Et généralement, on a déjà dépensé l’argent que l’on n’a pas encore reçu et on se retrouve avec une visibilité très faible sur la manière dont on va gérer les semaines/mois à venir.
Et je ne vous parle pas des « opportunités de business » sur lesquelles on a un accord de principe (on a déjà commencé à dépenser le montant de l’accord dans notre tête) mais qui mettent 10 ans à se concrétiser.
La trésorerie, essentielle à la survie des PME, en est souvent le point critique et il suffit qu’un client ne paie pas pour qu’on se retrouve sur le fil, avec le risque de tout perdre.
Comment s’en sortir ?
Budgétiser et planifier sont essentiels au maintien d’un flux minimum de trésorerie. Mais même cela ne vous sauvera pas du stress des factures.
Une manière d’améliorer votre flux financier est d’exiger un acompte pour vos prestations. Cet acompte doit couvrir toutes les dépenses liées à la mission concernée et également dégager une certaine marge pour vous-même. Comme ça vous êtes sûr de pouvoir payer vos factures et de ne pas faire les frais des impayés des autres (vos clients sont souvent des prestataires qui ont eux-mêmes du mal à se faire payer…).
Une autre option (les clients ont quelques fois du mal à payer à l’avance pour un produit ou un service qui n’a pas déjà été fourni) est d’exiger un paiement immédiat, dès la fin de la prestation. Ce qui vous laisse de la marge pour relancer (gentiment) les "mauvais payeurs".
2. Trouver des clients et vendre son produit/service
Une autre difficulté rencontrée par les nouveaux entrepreneurs est qu’ils ont du mal à promouvoir leur entreprise et commercialiser leurs produits/services au démarrage. Ils ont beau parfaitement connaitre leur produit/service, ils ont du mal à bien le vendre. Pour diverses raisons :
- Ils n’ont pas la fibre commerciale : aller à la pêche au client, toquer aux portes, passer des dizaines de coups de fil pour s’entendre finalement dire que "non, finalement vraiment on a décidé de partir sur une solution en interne", ce n’est vraiment pas leur truc
- Ils ne savent pas comment se vendre au client, d’autant qu’ils n’ont pas un background (ils viennent de démarrer) qui leur permettrait de dire "voyez, ça marche. On a fait ça ou ça pour untel"
- Ils n’ont pas clairement identifié les avantages concrets et spécifiques que le client peut retirer de leur offre ou ils ne savent pas (encore) l’argumenter.
Lorsque l’on sait que la prospection et la négociation commerciale représentent une part importante de l’activité d’entrepreneur, cela peut rapidement mettre à mal l’avenir du business en question.
Comment s’en sortir ?
Pour un entrepreneur, la question de la visibilité de son activité est incontournable. Il est donc nécessaire de raisonner en termes de notoriété. Celle-ci est rassurante pour le client. Le côté travailleur indépendant doit donc être atténué par un professionnalisme exemplaire, avec une identité claire pour l’entreprise. Mieux vaut donner un nom – qui évoque une compagnie et non pas une personne seule – à son entreprise et se créer une identité visuelle (logo) plus facilement mémorisable par les autres.
Vous devrez également apprendre à vous vendre (entreprise + produits/services), en quelques mots et en quelques minutes à vos interlocuteurs. La bonne nouvelle, c’est que l’art de convaincre et la négociation sont deux compétences qui peuvent s’apprendre et que vous pourrez donc développer (en vous faisant accompagner par un professionnel par exemple)
Pour la prospection, si vraiment vous vous en sentez incapable, déléguez cette action à quelqu’un dont c’est le point fort (idéalement un indépendant). Et même si vous n’avez pas beaucoup de cash, ça vaut le coup de céder une part du revenu généré à votre « business lead », d’autant qu’il pourra vous renseigner sur les tendances du marché et vous orienter vers ce qui fonctionne.
3. La surcharge de travail
Gérer une entreprise, c’est un peu comme la mécanique : il faut mettre les mains dans le cambouis pour bien connaitre les rouages de la machine.
Beaucoup de personnes se mettent à leur compte en ne prenant pas en compte la réalité de la vie d’un entrepreneur : il est seul aux commandes, il ne peut compter que sur lui-même et il dépense beaucoup d’énergie et de compétences pour réaliser toutes les tâches. Il faut être à 100% tout le temps et ne pas compter ses heures.
Ce rythme de vie peut rapidement se transformer en difficulté chronique si on n’en a pas tenu compte au début.
Comment s’en sortir ?
Planifiez et gérez votre temps ! Comme l'argent, il ne pousse pas sur les arbres. Vous devez donc être intelligent sur la façon dont vous le dépenser. Ce qui implique de poser de solides bases organisationnelles :
- Fixez-vous des objectifs pour avancer et focalisez toute votre attention et votre énergie sur un résultat précis. Pour atteindre sa destination, il est nécessaire savoir où l'on veut aller !
- Faites des listes pour différencier les tâches courantes des actions importantes (celles qui auront un impact sur vos objectifs principaux) et programmez votre agenda sur ces dernières en priorité.
- Donnez-vous un nombre fini de taches à exécuter chaque jour (une liste trop longue sera décourageante et encouragera la procrastination) et fixez-vous des échéances en prévoyant les imprévus: laissez toujours des heures non programmées dans votre agenda, qui serviront à absorber le temps volé par ces imprévus
- Mesurez votre progrès (le nombre de tâches accomplies) et non le temps passé à réellement travailler chaque jour. Cela vous apprendra à faire la différence entre faire semblant d’être occupé et libérer du temps en étant réellement efficace.
4. Le sentiment de solitude
Le bureau est un vrai lieu de socialisation et pour un salarié, aller au travail tous les matins est souvent accompagné d’autres rituels : retrouver les collègues autour d’un café, échanger sur le week-end passé, débattre de l’actualité, etc.
Lorsque l’on devient Entrepreneur, on doit faire face à un inconvénient majeur : la solitude.
Que l’on soit seul ou que l’on ait des employés, on est seul pour prendre des décisions stratégiques et on n’a personne avec qui échanger sur les problématiques que l’on rencontre.
Sans compter qu’on ne peut pas prendre de vacances et que tomber malade est un luxe que l’on ne peut plus se permettre.
Selon son cadre de vie et les difficultés rencontrées, cette solitude peut vite devenir envahissante. Et c’est une cause d’échec importante.
Comment s’en sortir ?
En allant à la rencontre de ses pairs. Parce que ces derniers évoluent dans le même univers que vous et rencontrent généralement les mêmes problématiques, ils sauront mieux vous conseiller et vous orienter en fonction des différentes situations que vous traversez.
Les espaces de coworking sont un bon endroit pour développer votre communauté. A condition de jouer le jeu (à quoi bon aller dans un espace coworking si c’est pour rester dans son coin). Il faut saisir l’opportunité de rencontrer et échanger avec vos coworkers. On a dit Communauté !
Les conférences, afterwork à thème et autres colloques sont également de bons endroits pour rencontrer d’autres entrepreneurs aux mêmes préoccupations et interrogations. Ce sont des occasions à saisir pour se créer un réseau, faire des rencontres et se faire connaître.
Et dernier point important : prenez du temps pour vos proches. Un des avantages de la vie d’entrepreneur, c’est qu’on peut gérer ses horaires à sa guise. Réservez donc du "temps personnel" que vous passerez avec ceux que vous aimez.
5. La baisse de moral
La vie d’entrepreneur est faite de hauts et de bas (avec quelques fois, plus de bas que de hauts) et est souvent peu enviable, du moins au début, entre les échecs francs et les difficultés du quotidien (dont les points ci-dessus), auxquels s’ajoute le sentiment que vous ne vous développez pas aussi rapidement que vous auriez dû.
On peut rapidement être envahi par le découragement dans ces conditions, au point de tout vouloir laisser tomber.
Comment s’en sortir ?
Etre capable de surmonter le doute et le découragement est un trait indispensable à tout entrepreneur. Parce qu'être entrepreneur s'apparente à une bataille de chaque instant, durant laquelle il faut faire preuve d’une détermination à toute épreuve et être sûr de ses forces.
Un bon moyen d’y arriver consiste à toujours garder ses objectifs en ligne de mire et de coucher les actions à mener pour y arriver par écrit. Ainsi, chaque fois que vous les regarderez, vous verrez que ce que vous faites aujourd’hui contribue à vous rapprocher de votre objectif de demain et de la réussite.
Car ne l'oublions pas...
Il y aura toujours des obstacles, des doutes, des erreurs, mais si on travaille fort, il n'y aura aucune limite
Conseiller Patrimonial et Financier, en devenir
4 ansImpressionnant, je me retrouve complètement dans vos propos. Rien de l'avoir lu,je me sens un peu moins seul et me rassure presque de cette normalité. Bravo pour cette analyse...
Consultant digital
4 ansBushra Syed
Associée B&Law Consulting (Conseils aux entreprises et aux institutions)
5 ansMerci Marianne Konate.
Project Management Officer (PMO) | Annalyste des systemes d'informations | Core Banking Amplitude
6 ansvraiment intéressant